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Anti-répression
CONTRE LA RÉPRESSION DES MOUVEMENTS SOCIAUX
ORGANISONS-NOUS !
De nombreux collectifs se sont constitués après les
violences policières qui se sont déroulées pendant
les mouvements étudiants et lycéens. Non seulement
la police a été très active, mais il faut noter de nouvelles
tendances dans les méthodes de répression.
Le cas de Yann et Pierre [1], étudiant à Perpignan du syndicat SUD
et militant de la CGA (coordination des groupes anarchistes)
est emblématique d’une évolution qui tend à criminaliser
toute opposition au pouvoir sarkozyste. Une autre histoire
symptomatique du climat sécuritaire et de la surenchère
policière est celle arrivée le samedi 19 janvier en
début d’après-midi dans le Val de Marne, 2 personnes se
font contrôler par la BAC en rentrant dans leur voiture. Les
policiers procèdent à une fouille et trouvent un fumigène
"fait soi-même". A ce moment là, un ami passe par là et se
fait également embarquer.
Au commissariat, les 3 personnes étant fichées politiquement
par les RG, les flics s’emballent : le fumigène devient
tout à coup un produit explosif. Les 3 sont alors placés en
garde-à-vue (pour 48h) pour association de malfaiteurs,
détention et transport de produits incendiaires ou explosifs.
La seule chose qu’ils déclarent pendant ces 48 heures,
c’est que c’est un fumigène et que les autres accusations
sont fausses. Certains de leurs habits sont enlevés de force
pour être analysés par la police scientifique. Ils refusent d’être
signalisés (photographie, empreintes digitales et ADN).
Le dimanche matin à 8h à Bagnolet (93), le domicile de
deux d’entre eux a été perquisitionné pendant 2 heures.
Emportés dans leur délire anti-terroriste, la police judiciaire
du Val de Marne convoque le déminage, la police criminelle,
les RG, et même la brigade anti-terroriste. Evidemment,
ils ne trouvent rien d’autre qu’un peu de littérature
anti-autoritaire placée sous scellés. La brigade anti-terroriste
n’est pas saisie de l’"affaire" puisqu’ils n’ont rien trouvé.
Les policiers laissent un appartement ravagé (meubles
explosés, matelas éventrés, porte défoncée...).
Au bout de 48 heures, les 3 sont déferrés au parquet de
Créteil. Ils passent devant le juge d’instruction qui leur
annonce leur mise en examen et l’ouverture d’une enquête
pour :
- association de malfaiteurs
- détention et transport de produits incendiaires ou explosifs
en vue de commettre des destructions ou des atteintes aux personnes
- refus de se soumettre aux empreintes digitales, ADN et
aux photos.
Suite à ça, ils passent à huis clos devant le juge des libertés
et de la détention.
Les deux premiers arrêtés sont incarcérés à Fresnes et
Villepinte en attente du procès. Le troisième est relâché et
mis sous contrôle judiciaire. La date du procès n’a pas été
fixée parce que le juge d’instruction estime que l’enquête
n’est pas close : il est clair que c’est les idées et les pratiques
anti-autoritaires qui sont visées par ces investigations...
La rentrée 2007 s’est faite au son des mégaphones.
Pour sauver ce qu’il reste de l’enseignement
supérieur public, les lycéen-snes
et les étudiant-s-es ont rejoint les cheminots
pour fouler le pavé de la misère.
Alors que le mouvement prenait des formes plutôt
vieillottes (blocage des universités et des
lycées, manifestations, blocages économiques
mineurs), la répression, elle, a revêtu un tout
autre visage que celui arboré lors des derniers
mouvements sociaux de centre ville.
Aussi, les victimes de violences policières se
comptent par dizaines et bien des camarades
sont passé-s-es ou vont passer en procès pour
“outrage” ou “rébellion”, comprendre par là : “
expression d’une opinion “.
La pénalisation des mouvements sociaux et politiques
s’accélère toujours. Bien sûr, les inoffensives
manifestations pour le pouvoir d’achat ne
sont pas touchées par ce processus qui cible
essentiellement les luttes qui débordent le cadre
de la contestation officielle ou menacent directement
le pouvoir politique et économique : mouvements
lycéens et étudiants, révolte des banlieues,
actions de fauchage... sont autant de formes
d’expression radicale sévèrement punies
par la justice. Du simple contrôle judiciaire jusqu’à
la prison ferme, les peines infligées, disproportionnées
par rapport aux délits (de l’avis
même de nombreux magistrats), sont la preuve
que l’Etat ne reconnaît plus la contestation politique
et sociale comme légitime.
La société de surveillance est devenue une
réalité sans que nous n’y prenions garde :
fichage systématique, prélèvements d’ADN et
d’empreintes auxquels il devient très difficiles de
se soustraire, utilisation de drones, multiplication
du nombre de caméras de surveillance (1 million
d’ici deux ans)... Toutes ces techniques participent
d’une militarisation des méthodes policières
et d’une criminalisation des mouvements
sociaux et contestataires.
Récemment, le déploiement de dispositifs policiers
ahurissants en nombre d’hommes et en
équipement (pour la protection des réunions du
G8, l’expulsion de squats, de lieux occupés par
des militants, l’encadrement des manifs...)
répond à une seule exigence : désamorcer toute
contestation en la rendant obscure et en la faisant
systématiquement passer pour dangereuse.
Ainsi, sous couvert de contenir les émeutes de
banlieue, les pouvoirs publics cherchent à légitimer
la militarisation des forces de maintien de
l’ordre. Tazers, flash-ball, lanceurs de 40 (dernier-
né de la famille des flash-ball, plus précis et
de portée plus grande), ces armes, outre le fait
de créer et entretenir un climat de tension et de
peur, mutilent et tuent et ce, malgré leur supposée
non-léthalité.
L’existence de ces équipements de combat
ainsi que leur utilisation ne doivent pas être
banalisées mais être combattues.
De plus, on assiste depuis la seconde guerre
mondiale à la multiplication de brigades spéciales
des forces de l’ordre (police et gendarmerie)
dont la seule fonction effective est : réprimer,
contenir, encadrer, et finalement décourager la
moindre lutte sociale naissante.
Celles que nous connaissons le mieux, pour
avoir testé maintes fois leur pédagogie et leur
douceur, les Brigades Anti Criminalité (BAC) sont
nées en 1994 alors que Charles Pasqua est
ministre de l’interieur. Elles prennent la suite des
Brigades de Surveillance de nuit déjà connues
pour certaines de leurs bavures (Thibault/1992).
Les membres des BAC seront aussi responsables
de nombreuses bavures après leurs création
: Abdelkader (16 ans) est abattu par des balles
dans la nuque, suivront Eric, Sydney (1998)
et Farad (1998). Depuis le mouvement social dit
contre la “Loi d’Egalité des Chances”, nous
avons vu ces cow-boys fleurir aux abords des
manifestations. Ils y pratiquent le harcèlement,
des menaces diverses et variées et parfois de la
violence physique. Dissolvons-les !!!
ORGANISONS-NOUS !
Pour poursuivre nos luttes, pour soutenir toutes
celles et ceux qui sont victimes de l’appareil judiciaire
aux bottes des milices sarkoziennes, il est
plus que temps de se réunir et de s’organiser afin
de résister à la répression qui s’abat sur nous.
Collectif Nantes
[1] Pétition à télécharger sur le site de la CGA
www.c-g-a.org
Par ailleurs, une souscription pour couvrir les frais de justice
est ouverte à l’ordre du CES (mention au dos du
chèque "solidarité avec Yann et Pierre")
BOITE POSTALE (souscription et retour des pétitions) :
C.E.S. - BP 233 - 66002 Perpignan cedex. Cette souscription
sera gérée par le comité "Justice pour Yann et Pierre".
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