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AccueilJournalNuméros parus en 2006N°51 - Septembre 2006QUEER vous avez dit QUEER ? > L’avenir du genre et du transgenre

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Réflexion

L’avenir du genre et du transgenre



A quoi ressemblerait-il de marcher dans la rue, d’aller au travail ou à une soirée, et d’admettre que le genre des gens que vous rencontrez n’est pas la première chose dont vous pouvez être certain à leur sujet ?
Quelle conséquence cela aurait-il sur la façon de les aborder ? Ou sur leur façon de vous aborder ?
Et si le genre n’était plus la marque de privilège, de certains traits de caractères, ou de rôles dans la famille ?
Si le genre était un fétiche sexuel ou le symbole de votre capacité à aborder certaines expériences érotiques ou spirituelles, quel personnage public seriez-vous ? Qu’est-ce que les autres voudraient savoir en premier sur vous ?
Serait-il plus important, pour les passants, d’identifier votre animal totémique, votre signe astrologique, vos objectifs de carrière, vos besoins alimentaires, votre religion, vos allergies, ou votre degré de disponibilité sexuelle, que d’identifier votre genre ?
Si vous pouviez changer de sexe aussi facilement dans la réalité que dans le monde virtuel, et reprendre votre sexe ensuite, n’aimeriez vous pas essayer au moins une fois ? Qui pourriez-vous devenir, selon vous ?
Quelle est cette personne capable de faire ce que vous ne pensez pas pouvoir faire en ce moment ? Que devriez vous abandonner pour devenir une personne du sexe opposé ?
Qu’est-ce qui changerait dans vos idées politiques, vos vêtements, vos préférences alimentaires, vos désirs sexuels, vos mœurs sociales, votre style de conduite, de travail, de langage corporel, de comportement dans la rue ?
Pouvez-vous imaginer devenir un hybride de votre être masculin et féminin, en gardant les bons côtés et en abandonnant les mauvais ?
À quoi cela ressemblerait-il de vivre dans une société où on pourrait prendre des vacances de son genre ? Ou (encore plus important) du genre des autres ?
Imaginez la création de gender free zones. Ces lieux de refuges pourraient être maintenus par une nouvelle classe de serviteurs mal élevés (par opposition à zélés).
À quoi cela ressemblerait-il de vivre dans une société où personne ne serait puni pour travestissement ? Et si le travestissement, comme phase normale du développement, allait de soi ? Étendons la définition de travesti à tout autre fantasme qu’une personne a besoin d’exprimer pour obtenir de la nourriture ou un savoir caché.
Et si nous nous entraidions à manifester notre plus beau, sexy, intelligent, créatif et aventurier « moi intérieur » au lieu de coopérer à le supprimer ?
Et si le travestissement et le mélange du genre devenaient des marqueurs pour les sages, les guérisseurs, et les visionnaires au lieu de stigmatiser la honte et la perversion sexuelle ?
Quel travesti se cache dans votre placard, enfermé là par la peur de la violence ou du ridicule ?
Si ces questions vous font peur, vous choquent ou vous troublent, vous faites partie de ceux qui pourrait bénéficier de l’activisme trans - même s’il n’apparaît pas comme votre bienfaiteur.
Et si ces questions vous amusent, vous attirent et vous mettent à l’épreuve, vous êtes probablement déjà une activiste trans’.
Bienvenue dans la révolution du genre !

Pat Califia
Mouvement transgenre, Epel, 2003


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