Retour accueil

AccueilJournalNuméros parus en 2004N°27 - Février 2004 > Des questions récurrentes...

Rechercher
>
thème
> pays
> ville

Les autres articles :


Des questions récurrentes...


Voici un petit texte qui tente d’aborder brièvement les problèmes "internes" fréquemment rencontrés au fil des jours et des ans dans les lieux autogérés en général et à L’Etincelle (à Angers) en particulier.. Je ne fais que mettre à ma sauce (et surtout recopier) le boulot effectué par d’autres membres du lieu au sein d’un groupe de réflexion.


Le fonctionnement en bref :

L’Etincelle est un lieu militant, associatif & autogéré qui a ouvert ses portes en septembre 1996. Il ne s’agit pas d’un squat, l’espace est loué. Cependant, le lieu est autonome : pas de subvention, les activités organisées au sein du lieu visent à pourvoir à toutes les dépenses. "L’autofinancement garantit notre indépendance." De même, elle fonctionne sur un mode autogestionaire : une Assemblée Générale des membres a lieu une fois par mois. Les décisions sont généralement prises au consensus ou à 70% des adhérents présents si le vote s’avère nécessaire, ce qui est plus que rare. Le suivi des décisions est assuré par les diverses commissions du lieu : animation, propagande, trésorerie, bibliothèque, administration, etc. Le lieu abrite divers collectifs de lutte (AC !), groupes libertaires (Alternative Libertaire, No Pasaran !), assos de contre-culture (Charity for the Rich, Peste & Cholera), un info-shop, une bibliothèque, une buvette... Les activités organisées sont : concerts, bouffes, débats, vidéos, lectures... Capito ? Bon, abordons les problèmes...


Place de l’individu :

D’expérience, un des problèmes auquel nous sommes fréquemment confronté-e-s concerne l’accueil et la place accordée à l’individu. Comment quelqu’un de nouveau peut-il trouver une place dans le lieu alors que souvent le fonctionnement est largement basé sur des relations affinitaires. Le danger étant de transformer un lieu qui se veut ouvert en "club-des-anarchistes-qui-sentent-le-sapin"... On peut tout autant craindre une crispation sur des règles immuables qu’on adorerait comme le veau d’or sans jamais les remettre en cause, tuant de ce fait toute convivialité. Pour essayer de trouver un juste équilibre quelques outils simples ont été mis en place : organigrammes de fonctionemment du lieu bien en vue du public, même chose pour la charte de L’Etincelle. Evidemment ce n’est pas suffisant et un accueil individualisé des nouveaux est nécessaire pour souligner que c’est un espace ouvert aux initiatives personnelles autant que collectives.


Mémoire & transmission
de la petite histoire du lieu :


La transmission de "l’histoire" (avec un petit h quand même) de L’Etincelle permet aussi à chacun-e de trouver sa place tout en donnant des perspectives d’épanouissement (c’est-y pas bô ça ?). Cependant cette histoire aussi courte soit-elle n’est pas perçue par tous de la même manière. Cette différence de représentation de l’autogestion peut entraîner des conflits sur l’application de celle-ci. Y-a-t’il un modèle d’autogestion ? Dans un lieu commun peut-on faire cohabiter des représentations de l’autogestion différentes voire radicalement différentes ?


La rotation des tâches :

etiLe bilan est plutôt mitigé à ce niveau, les tâches connaissent peu de rotation, voire des rotations difficiles : la trésorerie c’est la galère ! De même il faut constamment veiller à ce que ne s’installe pas des lignes de fractures telles que : "colleur-se-s d’affiches" (ménage, courses, organisation des activités, sonorisation, etc.) vs. "penseur-se-s" ; "gentils animateur-trice-s culturel" vs. "politicien-ne-s clairvoyant-e-s"... En clair il faut, malgré le peu de rotation des tâches, veiller à éviter une spécialisation de chacun-e sous peine de reproduire ce que nous vivons tous les jours au boulot, à la fac, aux Assedics... Il ne devrait pas exister de coupure entre ceux/celles qui font et ceux/celles qui pensent. Cela entraîne inévitablement des formes de pouvoir, d’emprise que cela soit conscient ou non. Ce type de dérive ne peut être évité que grâce à la participation de tous : ceux qui laissent faire cautionnent les dérives...


Voilà, tout ceci ne représente qu’une partie des problèmes auxquels nous sommes confronté-e-s. L’Etincelle se voulait (et se veut toujours) une expérience, donc à nous de rester critiques et donc de penser, de temps en temps, à lever le nez du guidon, prendre du recul et faire le point.


Peste & Cholera


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net