Retour accueil

AccueilAnalysesAntifascisme > Quelles luttes antifascistes ?

Rechercher
>
thème
> pays
> ville

Les autres articles :


Quelles luttes antifascistes ?


Depuis 1972, année de sa création, le Front National a connu, tout en gardant son optique national-révolutionnaire, des changements qui s’ils ont déçu une partie de l’électorat frontiste, n’ont en rien empêché la constante progression du parti. L’émergence électorale du Front National à Dreux, en 1984, conduit le parti de Le Pen au rang de troisième force politique française. Aujourd’hui, il se pose en seule alternative révolutionnaire et, fort de la multiplication de ses syndicats, affirme être le premier parti ouvrier de France.


Si les déclarations sporadiques de Le Pen au sujet de l’inégalité des races, ou de ses promesses de coup d’Etat provoquent encore quelques remous dans les milieux politico-mediatiques, il n’en demeure pas moins qu’aucun travail, aucune contre-offensive n’est menée par les partis traditionnels. Il faut attendre l’approche des élections pour que les " grandes " formations (RPR, PS, PC) se "ressaisissent" et engagent une lutte prétendument sans merci contre l’extrême-droite, dans le but, à peine masqué, de remporter les élections.

Au vu des pratiques discriminatoires, racistes et libérales du RPR, et du bilan de ’4 années de règne réactionnaire du PS, il est évident que nous ne pouvons, en tant que militants libertaires, nous rallier ou favoriser en quoi que ce soit une telle alliance. Il apparaît donc plus que jamais nécessaire d’affirmer les positions qui nous sont propres et pour lesquelles nous luttons depuis de nombreuses années déjà. Combattre l’extrême-droite, ce n’est pas brandir les valeurs, tellement galvaudées, chères à leur pseudo-démocratie, tout en appliquant déjà certaines idées du FN (immigration, avortement,...), mais en axant notre lutte sur le terrain social en diffusant nos pratiques révolutionnaires, en somme, en harcelant le fascisme partout où il s’insinue.

Le Front National au fil des années, a su se doter d’une doctrine qui englobe de nombreux thèmes. Si d’une part, cela lui permet de séduire tel ou tel électorat bien ciblé et de prendre part à des débats dont il était exclu jusqu’alors cela lui fournit aussi l’opportunité d’avoir une vision globale de leur société idéale. Rien d’étonnant à ce que les partis traditionnels, effrayés par l’influence grandissante du FN, s’organisent en Front Républicain. Cette alliance, composée du RPR, du PS et pour l’occasion du PC, se veut être le dernier rempart démocratique contre le fascisme. On a donc pu voir, au cours d’élections municipales, l’une ou l’autre des formations politiques se désister en faveur de leur concurrent direct, dans le but de faire barrage au FN. Il est clair que le vote n’a jamais empêché la progression du Front National, et que les urnes n’ont, pour l’instant servi que Le Pen. En effet, le scrutin proportionnel (institué sous Mitterrand) a favorisé la représentation politique du FN, tout comme les désistements successifs n’ont eu comme résultat que de mettre en relief la pauvreté des discours politiques en présence. S’il est vrai que nous n’avons rien à attendre des formations traditionnelles, il n’en demeure pas moins intéressant de se pencher sur leurs agissements, au sein de leur propre parti. Ainsi, et pour ne citer qu’un exemple, le RPR, qui se veut garant de l’Etat de droit, a mené une campagne discriminatoire avec les lois Debré, dont le contenu xénophobe n’échappe à personne. Lors du vote de ces lois, le PS a brillé par son absence. Leur antifascisme est donc une arme de pacotille, un outil de propagande pour garantir leurs propres intérêts et pour se défendre de toute accusation de racisme.

Parallèlement, ce Front Républicain est bien la preuve flagrante qu’il n’existe plus d’opposition fondamentale entre les deux blocs traditionnels. De plus, la droite se retrouve confrontée à des débats internes où naissent des clivages. Une partie de l’électorat gaulliste, si elle refuse toute alliance avec le FN, n’en reste pas moins opposée à une alliance "contre-nature" avec le PS. De même, il existe toute une frange de l’UDF et du RPR qui s’accommoderait bien d’un FN un peu plus consensuel. Le risque est donc double- d’une part le mécontentement d’une partie du PS et du RPR (constitution d’un bloc néo-libéral), d’autre part, la fuite de militants vers le Front National qui constituerait un pôle extrêmement large, ouvert et puissant. On assisterait donc à un décalage du centre de l’échiquier politique, qui provoquerait une recomposition globale du paysage idéologique.

Tous ces paramètres nous conduisent donc à affirmer nos positons libertaires. Nous n’avons pas attendu une prétendue réaction des "démocrates" pour engager la lutte contre l’extrême-droite, et les idées qu’elle distille. Loin de la xénophobie du RPR et du PS, et de l’inertie du PC et de l’extrême-gauche, il nous faut imposer une autre façon de vivre, pour une société sans classe, égalitaire, libertaire.


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net