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Fascisme, capitalisme, Riposte immédiate...

Contre les faux choix l’alternative, ce sont les luttes sociales


16,86 %, soit 4,8 millions de Français ont voté Gros con. Ajouté aux 2,34 %, soit 667 123 de voix du petit rat, cela fait environ 900 000 voix de plus pour l’extrême droite qu’à l’élection présidentielle de 1995. Ce score permet à Le Pen d’être présent au second tour de l’élection et de susciter horreur et indignation. Si ce résultat est surprenant, le Front national n’a jamais disparu de la vie politique française après sa scission de 1998 et a rapidement su reconstituer son appareil militant. Alors qu’un peu partout en Europe (Autriche, Danemark, Hongrie, Italie) les forces réactionnaires et nationalistes xénophobes sont en progression et vont jusqu’à occuper le pouvoir, pourquoi la France serait-elle en reste ? Nous n’avons jamais cessé le combat antifasciste, quitte souvent à ne pas avoir été entendu.


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Le Front national a mené une campagne habile -sans dérapages verbaux ni violences physiques, et a progressé dans un environnement politique imprégné de ses thèmes de prédilection.
La lepénisation des esprits que nous dénonçons depuis le milieu des années 80 a fait son chemin et nous n’acceptons pas le non-choix qui nous est proposé dans les prochaines semaines. La droite et la gauche ont repris l’ensemble des idées du FN, que ce soit sur l’immigration ou l’insécurité. à la suite d’une campagne qui a baigné dans les délires sécuritaires les plus abjects, les électeurs ont préféré l’original à la copie. Le FN l’avoue lui-même : « nous n’avons pas eu besoin de faire campagne. Les autres candidats l’ont faite pour nous » (Bruno Gollnisch). Candidats bien aidés par les chiens de garde de l’ordre social (médias et intellectuels dominants) qui ont développé un discours sécuritaire de stigmatisation des classes dangereuses que seule la force peut mater.
Depuis le 11 septembre 2001 la montée en puissance de l’Europe autoritaire, l’adoption d’un état d’exception, la peur de l’immigré assimilé au terroriste donnent l’impression que l’extrême droite n’a pas besoin d’être au pouvoir pour que ses idées soient appliquées.

Front républicain piège à cons

Il ne s’agit donc pas pour nous de manifester pour défendre la démocratie parlementaire.
On veut nous faire croire que la lutte antifasciste doit impérativement s’effectuer dans le camp du Front républicain dans lequel toutes les classes sociales pourraient se retrouver. On veut nous faire croire que les abstentionnistes sont des crypto-lepénistes, que ceux qui n’ont pas voté Jospin sont des alliés objectifs du fascisme...
La sociale-démocratie profitera sûrement de ces mobilisations pour se refaire une virginité et se poser en rempart à la bête immonde, en garante de la République. Ne nous y trompons pas, elle a toujours brader les idées d’égalité, de solidarité et de justice sociale.
La Gauche plurielle a mené depuis cinq ans une politique de régression sociale : privatisations, travail forcé pour les chômeurs (pare), incarcération et expulsion massive de sans-papiers (construction de nouveaux centres de rétention), précarisation des conditions de travail, répression des mouvements contestataires, quadrillages policiers des quartiers populaires et flicage systématique (vidéo-surveillance et Loi de sécurité quotidienne), collaboration avec le patronat, etc. La démocratie représentative, permet au capitalisme de maintenir sa domination en lui fournissant un paravent humanitaire et en masquant les contradictions de classes. S’attaquer au second ne peut en aucun cas passer par la défense de la première.

Agir au lieu d’élire

Notre lutte antifasciste est le prolongement naturel de notre lutte anticapitaliste radicale.
Le capitalisme repose sur l’exploitation de la majorité par une minorité, la soumission à l’ordre dominant, la misère, l’aliénation à la marchandise, l’ennui et la tristesse. L’autoritarisme et l’état fort se nourrissent de tout cela. Combattre le fascisme et le capitalisme, c’est restaurer une combativité sociale, que les structures d’encadrement du mouvement ouvrier ont contribué à étouffer.
Combattre le fascisme et le capitalisme ne se fait pas dans un isoloir, mais sur le terrain des luttes sociales : contre la mondialisation capitaliste (Gênes, Bruxelles), pour la régularisation des sans-papiers et la liberté de circulation et d’installation, contre la précarité et l’exploitation (grèves de Macdo), pour la gratuité des services sociaux (collectifs transport gratuit), contre le patriarcat (collectifs contre le publi-sexisme)...

C’est en mettant en avant des valeurs collectives d’autogestion, de solidarité et d’égalité que nous voulons mettre fin à toutes les formes de domination que nous rencontrons. C’est ici et maintenant que nous devons affirmer notre existence, élaborer des espaces de contre-pouvoir, vivre collectivement des alternatives, construire un mouvement révolutionnaire pour montrer qu’un autre futur est possible, sans avoir à choisir entre l’extrême droite et le couple démocratie parlementaire/capitalisme.

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