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> N°56 - Février 2007
> Théâtre de l’opprimé
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Introduction
« Résister c’est créer ! » est une idée importante pour notre réseau. Sa mise en pratique nous a ouvert de nombreux chemins (train gratuit pour Cologne en 1999, campement No Border de Strasbourg en 2002, Village Autogéré Anticapitaliste et Anti-autoritaire (VAAAG) contre le G8 en 2003, Village Antinucléaire (VAAAN) contre l’EPR en 2006, édition de livres, coopérative alimentaire à Nantes, agit-props : Mayday, rassemblement antifa du 9 mai à Paris...). « Résister c’est créer » est aussi une question que nous pose au quotidien la vie de notre réseau, qui est une expérience politique en elle-même. Et comme la création ne se nourrit pas de rien, nous allons souvent puiser dans d’autres champs que le militantisme « traditionnel », comme avec ce dossier consacré à une forme de théâtre politique qui se développe un peu partout dans le monde, le Théâtre de l’opprimé. Pour Augusto Boal, à l’origine de cette méthode, il y a l’idée que « le théâtre dans son intégralité est nécessairement politique, parce que toutes les activités de l’homme sont politiques et que le théâtre en est une. Qui tente de séparer théâtre et politique tente de nous induire en erreur - c’est une attitude politique. » Le Théâtre de l’opprimé part aussi du principe que le théâtre a été confisqué par la scène, mais qu’il ne s’y limite pas : le théâtre au sens large est une « conscience du langage théâtral que nous utilisons pendant toute notre vie, toujours et partout, sans en avoir conscience ». Nous sommes plus ou moins acteur-es de nos vies, plus ou moins actif-es dans le sens que nous voulons lui donner. Son rôle (en amour, en amitié, dans un groupe, dans la famille ou au travail) : on le subit ? On le choisit ?
Dans ce dossier, regardons un peu de quoi il s’agit à travers les formes du théâtre-forum, du théâtre introspectif et du théâtre de l’invisible.
« Le Théâtre de l’opprimé ne s’apprend pas, mais se comprend ensemble » (Rui Fratti, du Théâtre de l’Opprimé Paris), par des exercices et des jeux. Or, sans règles, pas de jeu : cette pratique peut-elle enrichir notre réflexion sur les rapports entre règle et liberté ? Peut-elle aussi nous faire évoluer, et faire évoluer notre société, vers du plus égalitaire, du plus libertaire et du plus solidaire ? Peut-elle nous amener à comprendre comment mieux créer, pour mieux résister ? |
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