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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°64 - Décembre 2007RATIONALISATION CAPITALISTE DE L’ESPACE PUBLIC > GENTRIFICATION DES CENTRES-VILLES

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Rationalisation capitaliste de l’espace public

GENTRIFICATION DES CENTRES-VILLES


Pour plaire aux nouveaux rois du monde, les grandes métropoles ne savent plus quoi inventer. En effet, la mobilité accrue des capitaux rendue possible par la mondialisation des économies met en concurrence entre elles toutes les régions du monde, lancées alors dans une course effrénée à la recherche d’investisseurs potentiels.


Alors que les barrières se ferment aux nez des travailleurs/travailleuses (et des personnes en formation) les actionnaires, investisseurs et dirigeants des firmes multinationales eux s’implantent et se désimplantent en fonction des possibilités d’accroissement des richesses déjà colossales de leurs groupes. Cette oligarchie économico- politique a beau être internationale, elle évolue dans son propre monde : un monde sécurisé pour leurs investissements, et tout tourné vers la consommation massive d’objets et de services faussement diversifiés. aussi les régions du monde qui cherchent à dynamiser leur économie en attirant les gros capitaux n’ont de cesse d ’être en concurrence. il faut que ces masses de fric et leurs propriétaires ce sentent partout chez eux. ajoutons à cela que nombres de villes sont sous pression du fait du déplacement de la dette des gouvernements nationaux ou régionaux, vers les gouvernements communaux.

Ainsi, même si elles procèdent à différents endroits, dans différents contextes, et à différentes échelles, les grandes villes ont toutes un objectif : développer leur attractivité pour favoriser l’implantation d’une population définie. étant donné les transformations liées aux méthodes de production de biens, et au développement des économies de service et de finance, les populations visées ne sont plus étudiées sous l’angle des productions qu’elles réalisent mais bien sous celui des consommations qu’elles effectuent.

L’oligarchie économico-politique mondiale, s’adresse, en termes d’offre, à une aristocratie bobo qui se définit bien par rapport à son mode de consommation. Ces nouveaux bourges n’ont pas la même vision du luxe que la vieille bourgeoisie collectionneuse. ils sont parés de valeurs-cliché qui leur permettent de donner un sens moral à tout acte de consommation. leur principal centre d’intérêt étant le bien être de leur petite personne.

Les déplacements de richesse et de populations liées à la perte d’activité des anciens centre industriels puissants, ont faits se déplacer ces consommateurs d’abord vers des zones de péri-urbanisation puis vers les centres villes. La recolonisation des centres villes, alors paupérisés, s’est effectuée par le biais des pouvoirs publics et privés, qui ont procédé à un nettoyage rationalisé de cet espace potentiellement exploitable.

Ce qui comptait était de rentabiliser ces centres en considérant :
- la forme urbanistique et architecturale
- la mise en place de sites de consommation différenciés des sites périphériques
- le développement d’une image touristique optimale
- la pub faite sur le bien-vivre et le bien-investir de ces nouveaux territoires pour nouveaux riches.
- les stratégies de croissances urbaines ont donc d’abord privilégié les investissements sur les chantiers de construction, rénovation, réhabilitation ; pour que les bâtiments puissent accueillir de nouvelles activités de consommation. Ce phénomène de gentrification urbaine est accompagné d’un discours promotionnel tendant à constituer un capital symbolique urbain pré-mâché. Les fonds investis par les municipalités dans les relations publiques et la fabrication d’une image prennent autant de place, dans les dépenses municipales de beaucoup de métropoles, que les dépenses d’équipement. Le nouveau centre ville se conçoit comme : une puissance administrative et financière, un centre commercial à ciel ouvert, le terrain des vendeurs de divertissement et de culture bobo, un lieu sûr ou l’on vit agréablement au bord de l’eau.


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