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Rationalisation capitaliste de l’espace public

Zones de gratuité à Nantes

Résistances & alternatives

Ces constats d’une rationalisation urbanistique de l’espace public et de sa marchandisation croissante nous ont conduit-e-s à expérimenter une forme alternative d’échanges non marchands : la zone de gratuité en pleine rue. Il s’agit d’un endroit où on peut venir avec des choses, des envies, des besoins, des sourires, des nouvelles, de la hargne pour les partager avec tout le monde.

Un endroit o¢ on peut venir donner, prendre et recevoir ce que tout le monde a amené. Y prendre avec parcimonie, c’est-à-dire que chacun et chacune prend selon ses besoins ou ses envies, mais fait aussi attention à laisser pour les autres. Pas un dépôt, où on se contente d’y laisser des objets † ; on peut aussi y passer un moment pour rencontrer les gens.

Cette zone de gratuité donc, s’est tenue place du Commerce (!) à Nantes les 3 et 10 novembre, puis le 24 place du Bouffay (moins drôle...). De nombreux vêtements anciens, hasbeen, 80’s, bourgeois parfois, classiques tout simplement ou l’affaire pour certain-e-s ; mais pas déchirés, toujours utilisables.

Beaucoup de livres, des cassettes vidéo et des CDs, et encore plein d’autres objets utiles et inutiles, farfelus,... et du thé et du café : tout est gratuit, « venez M’sieur-Dames », devant la Fnac un samedi après-midi, quel plaisir ! Les passant-e-s n’ont pas fait que passer et l’idée a fonctionné.

Ce premier essai permit ainsi de nombreux échanges et une action anticapitaliste de ce genre en pleine zone consumériste fut de cette manière réappropriée, puisque les gens se sont arrêtés, ont discuté, bu un verre, les premier-es arrivé-e-s expliquant le concept aux dernier-e-s,...

Même si la dernière zone fut plus décevante en terme de participation, les envies d’alternatives à la consommation de masse se sont manifestées et l’expérience se poursuit : malgré le constat d’accaparement par les capitalistes et leurs services d’ordre, continuons par nos luttes de nous réapproprier l’espace public !