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AccueilJournalNuméros parus en 2008N°71 Novembre-Décembre 2008 > FORUM SOCIAL DES QUARTIERS POPULAIRES

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FORUM SOCIAL DES QUARTIERS POPULAIRES



Nanterre, 4-5 octobre 2008

Ce deuxième FSQP qui se voulait être un lieu de convergence de militants des cités et d’ailleurs a remplit en partie son pari. Le bémol est venu de la fréquentation de cet événement. La population des quartiers, malgré le site, ne s’est pas déplacée en masse...

Cela tient-il à une défaillance de communication avec le quartier en lui-même ; aux jours choisis pour se réunir qui excluaient de fait une bonne partie des travailleurs-ses et des jeunes de ces quartiers (ouverture du forum et premiers débats le vendredi après midi) ? La rencontre s’est surtout faite entre militants des quartiers et d’ailleurs. Ce n’est pas pour autant que la fréquentation des ateliers fut un échec, loin de là. Avec un programme qui couvrait bon nombre de maux politiques et sociaux actuels, les espaces de rencontres et de débats ont eu dans l’ensemble une bonne fréquentation. Les ateliers ont ainsi affichés quasi complet même si l’affluence dans le reste de l’espace du Forum pouvait laisser présager une affluence moindre dans les débats. Outre le constat, il s’agissait bien aussi d’élaborer des réponses, des perspectives et des stratégies de mobilisations pour les semaines, les mois et les années à venir.

Le Forum s’est ainsi ouvert sur des questions doubles : l’état actuel des luttes et’, dans l’espace international, la question des migrations internationales, qui fut un des moments fort de ce forum.

Dans un climat de xénophobie répandue qui contamine chaque recoin de la société, dans un contexte de véritable guerre aux migrants, aux milliers de victimes annuelles, la résistance s’organise. En effet, après le constat du renforcement de cette guerre aux migrants qui se matérialise de plus en plus dans les quartiers par une pression policière forte, les mobilisations se multiplient même si du point de vue des militants la tendance est à l’éparpillement. Ainsi, le contre-sommet « des ponts pas des murs » fut-il mis en avant comme une première piste de réponse à des politiques qui s’européanisent et s’internationalisent de plus en plus. Devant la perspective de la signature du pacte européen sur l’immigration à Paris les 15 et 16 octobre prochain, la résistance devient de plus en plus transversale, associant acteurs-trices de la solidarité avec les migrants, celles et ceux de la solidarité internationale et, celle et ceux en charge de la défense des droits et de libertés fondamentales.

La diversité des formes d’intervention et de débat (ateliers, théâtre et champs) a permis également différentes approches des thématiques du Forum. La rencontre entre militants se faisant avec des outils différents. Le bilan reste donc pour moi mitigé et pose la question de plus en plus marquée de la popularité de ces Forums sociaux qui réunissent de moins en moins les principaux concerné-e-s. Où en est ainsi l’éducation populaire ? Pourquoi le public se limitait aux seuls militant-e-s ? Cette faiblesse de fréquentation de la population des quartiers n’est-elle pas l’illustration du succès du travail de sape à l’encontre du tissu associatif de quartier, travail de sape mené depuis plusieurs années par divers gouvern ements... Les acteurs-trices du mouvement social ne devraient-ils pas agir autrement pour reprendre pied dans les quartiers ? Ce genre d’événement devrait peut-être se préparer un peu plus en lien direct avec les quartiers et non pas être parachuté au milieu des quartiers. Il est indéniable qu’un long travail local est un préalable à la construction de tels événements aux optiques populaires... ★

Tibo


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