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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°61 - Septembre 2007 > FAUCHEURS, SEMONS LA REVOLTE !

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FAUCHEURS, SEMONS LA REVOLTE !

Actions estivales


La multiplication des initiatives des faucheurs (23 juillet à Montoir, les 4-5 août dans tout l’hexagone, le 25 août à Verdun sur Garonne, actions de fauchage...) démontre toute l’importance de l’action pour contrecarrer les volontés gouvernementales de faire entrer les OGM par la petite porte, sans débat et contre l’avis de la majorité de la population. Mais il faudra encore multiplier les angles d’attaque et faire que ce débat soit l’occasion de refuser l’agriculture agro-industrielle défendue par la FNSEA (syndicat majoritaire paysn).


5000 hectares l’année dernière, 21000 hectares cette année, les pro-OGM tentent de s’imposer par la contamination généralisée. (Voir à ce sujet le communiqué des faucheurs de l’Ardèche). Cette tactique n’est pas le fruit du hasard mais bien un stratégie élaborée entre le lobby du Maïs et la FNSEA, qui ainsi, veulent mettre les citoyens devan le fait accompli. Puisqu’il y a des OGM partout, pourquoi en effet continuer à s’y opposer ?

Depuis févier 2007, les faucheurs et quinze autres organisations anti- OGM font campagne pour l’obtention d’un moratoire sur le maïs MON810, le seul OGM autorisé à la culture en Europe. Malgré une déclaration de Juppé pendant son bref passage au MEDAD (Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables), sur laquelle il est bien vite revenu, le gouvernement n’a toujours pas répondu favorablement à la demande des anti-OGM.

Lors de leur AG en Bretagne les 21 et 22 juillet derniers, les faucheurs volontaires sont apparus toujours aussi motivés, et ont réaffirmé leur volonté d’obtenir un moratoire immédiatement. Pour cela, plusieurs actions ont été discutées afin de maintenir la pression.

Dès le lendemain de l’AG, les faucheurs ont bloqué toute la journée les accès au terminal agroalimentaire du port de Saint-Nazaire afin de dénoncer les cultures de maïs OGM, mais aussi les importations de soja OGM dans l’alimentation animale. Le lundi soir, un rendez-vous est obtenu avec le MEDAD pour le 31 juillet. Mardi 31, une délégation de faucheurs et faucheuses est donc reçue au ministère pour débattre de trois points : la mise en place d’un moratoire immédiat sur les OGM en plein champ, le droit pour les paysans de produire sans être pollué, et le droit à une alimentation garantie sans OGM.

Du côté du ministère, une seule réponse est donnée, c’est le Grenelle. Peu importe les 21000 hectares cultivés, qui seront récoltés avant le fameux Grenelle, et les risques de pollution, surtout que lorsque le problème du suivi de ces parcelles a été soulevé, il n’y a pas eu de réponses précises. N’ayant pas obtenu satisfaction, les faucheurs décident de mener des actions tout au long du mois d’août, en commençant par le week-end des 4 et 5 août où se sont déroulées un peu partout dans l’hexagone des actions de sensibilisation, des inspections ou des actions symboliques sur les parcelles. Le 18 août, dans l’Eure-et-Loir, une parcelle de 2000 m2 d’un essai Monsanto a été neutralisée par une soixantaine de faucheuses et faucheurs qui se sont ensuite retrouvés, après un rassemblement devant une usine Monsanto, en garde à vue. 58 personnes devraient être jugées en correctionnel à Chartres dans les prochains mois. A noter également l’action de 500 militants anti-OGM qui ont « pollinisé » le 26 juillet dernier en Ardèche un de maïs OGM destiné à produire des semences. Du pollen de maïs traditionnel a été répandu afin de rendre les semences OGM impropres.

Dans l’Ouest le 4 Août, 80 faucheurs volontaires venus de tout l’Ouest, mais aussi de la région Loire Aubance, encadrés par des forces de police, avaient décidé de mener une action contre la coopérative agricole "Terrena", laquelle propose à ses agriculteurs clients des semences de maïs génétiquement modifié. “La société "Terrena", un groupe de la chaîne agro alimentaire, issue des coopératives CAVAL (Maine et Loire), CANA (Loire Atlantique) et GCA (Vienne), intervient désormais à tous les niveaux de la production agricole. Des semences céréalières, en passant par le lait, les oeufs et la viande, le très puissant groupe "Terrena" est désormais organisé selon trois pôles : un pôle production animale et grandes cultures, un pôle filières végétales et distributions spécialisées et enfin un pôle alimentaire”. Terrana a vu revenir vers elle les militants OGM le samedi 25 août à Carquefou (Loire-Atlantique) ; ces derniers ont dénoncé les semences faites en catimini de près de 30 ha d’OGM modifiés pour ensuite les expédier vers d’autres pays européens.

Près de 300 faucheurs volontaires se sont réunis les 25 et 26 août à Verdun-sur-Garonne en Haute- Garonne, le département qui contient la plus grande surface de maïs OGM. Plus d’une centaine de Faucheurs volontaires ont été déposé du maïs devant l’entrée du siège de Monsanto à Monbequi (Tarn-et-Garonne). Pendant le rassemblement les agriculteurs de la FNSEA ont tenté d’aller à la “rencontre” des faucheurs, mais en ont été empêché par les gendarmes mobiles. Il a été décidé d’organiser les Etats généraux pour le Moratoire courant octobre. Entre les procès et les actions, la mobilisation ne doit pas faiblir, et au contraire se renforcer ; une nouvelle défaite aurait pour conséquence immédiate une dépendance encore plus grande visà- vis des multinationales de l’agrobusiness.

Ouvrir de nouveaux fronts de résistance, notamment autour de la question de la restauration scolaire est nécessaire pour faire que le débat refusé par les pouvoirs économicopolitiques pro-OGM puissent avoir lieu.


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