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> N°37 - Février 2005
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Bouger est un droit, pas un délit ! François Thonier, militant pour la gratuité des transports publics
François Thonier, militant associatif, RMIste, voyage sans débourser un centime depuis décembre 1997. À cette date, sa voiture fut emportée à la fourrière à la suite d’une banale panne de carburant : François Thonier n’avait pas les moyens de payer un lein. La voiture fut détruite quinze jours plus tard, François n’ayant pas eu les moyens de la sortir de la fourrière. Depuis, avec AC !, François Thonier milite pour la gratuité des transports publics, d’abord pour les chômeurs et précaires pour revendiquer la liberté de circulation, ensuite pour la population entière pour revendiquer le droit de vivre dans un environnement non pollué. Depuis août 2002, François Thonier voyage gratuitement de manière légale dans les 8 départements de la région Midi-Pyrénées où le conseil régional a adopté une politique sociale envers les précaires. Au-delà des frontières régionales, il est considéré comme délinquant. Le 31 octobre 2001, le Parlement a voté la loi de sécurité quotidienne qui criminalise les personnes qui, comme François, empruntent les transports en commun sans ticket : elles sont passibles de 6 mois de prison et 7500 euros d’amende. À ce titre, François Thonier fut condamné à 2 mois de prison ferme, 800 euros d’amende et 769,40 de dommages à la SNCF par la Cour d’Appel de Bordeaux le 4 novembre 2004, puis à 15 jours avec sursis assortis de 2 ans de mise à l’épreuve, 150 euros d’amende et 769 euros de dommage à la SNCF par le tribunal de la Rochelle. François a fait appel de cette dernière condamnation. Il est convoqué devant la Cour de Poitiers le 3 février à 14 h. Voici l’explication qu’il entend donner aux juges : Je suis condamné alors que je n’ai causé aucun tort à personne pas plus qu’à la société. Bien au contraire, je m’efforce de remplir au mieux mes responsabilités de citoyen et de père de famille (et de grand père). Je tiens aussi à défendre toutes les personnes qui, comme moi, sont victimes d’une répression pour le seul motif qu’elles ont un revenu insuffisant pour financer leurs déplacements. En prenant le train sans billet et en occupant une place disponible (la plupart du temps, les trains Corail n’ont un taux d’occupation que de 20 à 60 %), je ne pénalise personne, je ne cause aucun surcoût à la SNCF. Je voyage sans causer aucun coût supplémentaire, ni en énergie, ni en pollution, ce qui n’est pas le cas de ceux qui se déplacent en automobile, même s’ils pratiquent le co-voiturage. Je ne fraude pas car je ne cherche pas à tromper. Souvent, je vais voir les contrôleurs dès le départ du train, ce qui peut être l’occasion de discussions intéressantes :parfois je rencontre des contrôleurs soucieux d’écologie qui, très vite, reconnaissent les bienfaits d’une gratuité accordée par étapes à l’ensemble de la population, d’autres fois, il faut jusqu’à deux heures de discussion pour arriver à en convaincre un. Dans la majorité des cas, l’accord se fait sur la gratuité pour les faibles revenus. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme tout comme le Préambule de la Constitution de notre République garantissent en principe un revenu décent à tous les citoyens. Or, comme plusieurs millions de personnes en France, je ne dispose que d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté et ceci depuis dix ans. Il est intéressant de constater que ces textes ont été écrits et votés à une époque où la pénurie régnait en Europe, alors qu’aujourd’hui, nous sommes dans une période d’abondance (mais aussi de gaspillage effréné et absurde). Dans ces textes, la garantie de revenu s’applique même aux personnes qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas travailler. Pour ma part, je remplis pleinement mon devoir de travailler au sens d’activités économiquement et socialement utiles : aide à des agriculteurs bio, participation à du jardinage associatif, aide à la construction de maisons écologiques, articles pour des revues associatives, activités deformation à l’écologie et à l’économie, aides diverses dans les réseaux SEL. La majorité de ces activités, je les exerce à titre bénévole, les autres dans le cadre d’échanges sans argent :repas, gîte, unités SEL. Je considère que je paie ma place en exerçant des activités d’utilité sociale et en vivant de façon écologique et solidaire.(...) En voyageant gratuitement de la façon la plus écologique et la plus économique, je ne fais que reprendre sans léser qui que ce soit- une toute petite partie de revenu dont je suis spolié (...) C’est bien un état de nécessité, une nécessité bien plus impérieuse qu’une nécessité matérielle, une nécessité morale qui fait que je voyage sans argent. Pour moi, il est hors de question que je vive en désaccord avec ma conscience. Cela me semble une nécessité évidente alors que l’humanité n’a jamais été aussi en danger qu’actuellement. Pour joindre François Thonier : thonier.francois@voila.fr Pour joindre le comité de soutien : soutien.ft@free.fr (Les procès coûtent cher. Envoyez vos chèques à Comité de soutien à François Thonier, AC ! Nantes, 21 allée Baco, 44000 Nantes ; Chèques à libeller à l’ordre d’AC ! Nantes, mention au dos : Comité de soutien .) |
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