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Anti-OGM

Faucher n’est pas jouer


Cet été, l’assemblée générale des faucheurs volontaires d’OGM s’est tenue à Grigny, au sud de Lyon les 12, 13 et 14 juillet. Dans les champs, les faucheur-se-s continuent de neutraliser les parcelles d’essais et surtout celles de semences OGM. Pour preuve, quatre parcelles ont été éradiquées pendant la première quinzaine d’août, avec une couverture médiatique plus ou moins importante, mais en tout cas voilée.


En Bretagne, les actions d’informations et de blocages contre les importations, essentiellement maïs et soja destiné à l’alimentation animale, se sont multipliées. Malgré l’activation de la clause de sauvegarde interdisant toute culture du maïs MON 810, certains agro biznessmen résistent et sèment la mauvaise graine.

L’ACTUALITÉ DES LUTTES

Dans tout l’hexagone, les militant-e-s réalisent de nombreux tests afin de débusquer d’éventuels champs illégaux de ce maïs. On a pu voir un de ces agriculteurs démasqué faucher lui-même son champ. Dans le Tarnet- Garonne, une parcelle de ce même maïs a été rasée de nuit par les gendarmes après décision du SRPV (Service Régional de Protection des Végétaux, tout un programme !) Tiens donc, pourquoi de nuit  ?

Malgré ces quelques nouvelles réjouissantes, la lutte est loin d’être terminée. La loi de coexistence a été votée (en force), assortie du délit de fauchage (aggravation des peines pour les f a u cheur-se-s). Rappelons brièvement que la coexistence entre OGM et culture conventionnelle et bio est impossible. La contamination est inévitable, par le transport du pollen, les insectes, le sol, le transport des récoltes... Par exemple, en Catalogne, il n’y a plus de maïs bio, la contamination est totale, suite à la commercialisation du maïs OGM : des producteurs bio ont ainsi été amenés à brûler leurs cultures. La mobilisation et la détermination des Faucheurs Volontaires (FV) sont intactes, voire intensifiées par la pertinence de cette lutte.

Lors de l’AG, des délégations d’Angleterre, de Belgique, d’Allemagne, de Suisse et d’Espagne ont exposé la situation dans leurs pays respectifs. Des actions communes sont envisagées, dans les champs et aussi dans l’espace public. L’aventure du mouvement des FV au niveau international est une étape importante de la lutte. Sur le plan juridique, de nombreux procès sont en cours ou à venir. Au délit de fauchage (destruction de bien d’autrui en réunion) s’ajoute le délit de refus de prise d’ADN. Le mouvement des faucheurs se veut aussi solidaire de celles et ceux qui ont fait le choix de ce refus. Certaines personnes déjà jugées pour fauchage ont été contactées par les gendarmeries locales, bien après leur procès pour se soumettre à un prélèvement de leur ADN. Celles et ceux qui ont refusé ont été convoquées au tribunal, et les procès individuels se multiplient. Une belle occasion pour la convergence des luttes.

QUE NOUS PRÉPARE L’AVENIR ?

Une intervention au cours de l’AG m’a particulièrement alertée : celle de Guy Kaeslter. Que va-t-il y avoir après les OGM ? Que préparent les lobbies ? Y aura-t-il du blé OGM ?

À l’heure actuelle, non. Les consommateurs/ trices n’en veulent pas. Contrairement au maïs et au soja, le blé entre directement dans la nutrition humaine (pain et pâtes obligent). Et oui, un animal nourri aux farines ou tourteaux OGM n’est pas considéré comme contenant des OGM (et oui, pourquoi bouffer bio ?) Soyons plus rigoureux dans nos consommations, bannissons les produits de merdes estampillées capitalistes. Et mangeons donc bio, voir autoproduit. Jardiner est une arme de destruction massive du capitalisme : à vos fourches citoyenennes  !

La firme Bayer a déclaré arrêter les recherches sur les OGM potagers. Les grands semenciers se dirigent vers des plantes mutagènes. Quézaco ? Ce sont des plantes qui subissent des bombardements ionisants jusqu’à la mutation d’un gène et l’obtention d’une fusion cellulaire. Ces plantes ne sont pas considérées commes des OGM.

Aujourd’hui, les semenciers se concentrent sur le séquençage génétique, aboutissant à l’obtention de végétaux ayant les mêmes effets que les OGM. Ces plantes mutagènes sont mises sur le marché sans aucun contrôle, c’est-à-dire sans étude sur l’impact qu’elles pourraient avoir sur notre santé. Par contre, elles font l’objet d’un brevet. Tout bénéf, pour les gros porcs... Les OGM de première génération de produits BT sont bientôt obsolètes. Une stratégie très claire des grandes firmes se dessine. Les plantes vivantes doivent disparaîtrent, les semences du futur seront stériles, à moins d’être arrosées avec un produit chimique de synthèse vendu avec les graines. Avec une base pétrolifère, qui sera bien sûr, à long terme, impossible à produire. Vous voyez le problème majeur qui nous attend  ?!? En gros, des plantes zombies, non reproductibles.

Et ce n’est pas la banque des semences, établie en Norvège et financée par les pourris de la graine, qui nous tirera d’affaire. Des semences qualifiées par ces firmes de semences de « l’après apocalypse ». Ça fait froid dans le dos. Bien sûr, seuls les descendants des firmes auront accès à ces graines. Suite à toutes ces infos, les faucheurs volontaires ont décidé de se concentrer sur la liberté de circulation et de reproduction des semences pour ainsi démarrer le mouvement des semeurs et semeuses volontaires. Une belle occasion de réimpulser des guérillas jardinières, potagères, florifères. D’ailleurs, une guérilla est envisagée en Vendée l’année prochaine. À vos agendas !!! Pour la liberté des semences, sans catalogue ni brevet, ni certificat d’obtention végétale, et pour l’échange non marchand ! Pour la protection de la biodiversité, pour le droit de ressemer ses graines ou des les offrir à ces voisins ! Pour partager nos richesses de façon ludique !

Diggers des villes et des champs, à vos graines. Vive la vie. ■

Boulette & Charlie


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