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Réaction au dossier sur le zapatisme de No Pasaran juin-juillet-août



A los compas de NO PASARAN,

Le « Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte » (CSPCL) ne peut que se réjouir et vous dire un vrai MERCI pour le dossier publié dans le n° 69 de No Pasaran consacré au Chiapas et à différents aspects de la lutte zapatiste aujourd’hui. Cependant la page de présentation du dossier contient des formulations inexactes ou qui peuvent être mal comprises.

Ainsi : « L’idéal politique zapatiste est moins le rêve d’une ère nouvelle que du retour à un âge d’or préhispanique... » Et plus loin, après avoir signalé le soulèvement de 1994 : « Il y eut ensuite la lutte pour le droit à l’autodétermination, actée par les accords de San Andrés. Après que le gouvernement a trahi ces accords et commis le massacre d’Acteal, les zapatistes ont entrepris de stimuler la solidarité de la « société civile » nationale et internationale... »

Sur ces points nous voudrions apporter des clarifications. D’abord pour écarter que les zapatistes soient tournés vers un retour à un âge d’or préhispanique. Profondément enracinés dans leur culture et leurs traditions, ils sont pleinement en prise avec les réalités d’aujourd’hui, et ils mettent toutes leurs énergies à construire un projet humain ouvert à tous. Le contenu du dossier le montre bien. En même temps qu’éclatait le soulèvement du 1er janvier 1994, la Première Déclaration de la Forêt Lacandone était rendue publique. Les zapatistes y criaient leur « YA BASTA ! » au nom des millions de dépossédés, et expri - maient le sens de leur combat : « PEUPLE DU MEXIQUE, nous, hommes et femmes libres et intègres, nous sommes conscients que la guerre que nous avons déclarée est une mesure ultime mais juste. Les dictateurs pratiquent une guerre génocide larvée contre nos peuples depuis de nombreuses années C’est pour cela que nous te demandons ta participation active en soutenant ce projet du peuple mexicain en lutte pour le travail, pour la terre, le logement, l’alimentation, la santé, l’instruction, l’indépendance, la liberté, la démocratie, la justice et la paix. Nous déclarons que nous ne cesserons pas le combat avant l’entière satisfaction de ces exigences fondamentales de notre peuple et la formation d’un gouvernement libre et démocratique de notre pays. » Nous sommes là bien loin d’un rêve de retour à un âge d’or préhispanique. Il faut noter aussi que l’appel à la solidarité de la « société civile  » est déjà présent dès cette Première Déclaration et que sa mobilisation est immédiate, permettant le cessez-le-feu et l’ouverture des dialogues. Cela pour préciser que la solidarité de la « société civile » nationale et internationale a été effective et déterminante dès le début de la rébellion. À Paris, le CSPCL est né en 1995, et donc avant la rencontre intergalactique au Chiapas en 1996. Enfin une remarque concernant l’emploi du terme autodétermi nation qui semble impropre pour qualifier la lutte des zapatistes pour l’autonomie. Il s’agit du droit de pouvoir s’organiser librement, non de celui de se séparer et de choisir l’indépendance. À ce propos le terme d’indépendance, figurant dans les exigences zapatistes de la Première Déclaration, se rapportent à l’indépendance nationale par rapport aux puissances étrangères, et non pas aux indigènes du Chiapas par rapport au Mexique dont ils veulent faire partie et qu’ils veulent contribuer à construire.

Amicalement, nous voulions vous faire part de ces remarques. Encore merci pour ce dossier, et nous vous rejoignons aussi dans cette même démarche de solidarité et de lutte contre le capitalisme et pour l’humanité.


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