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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°64 - Décembre 2007 > FRAGMENTS D’UNE CONTESTATION

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Luttes sociales

FRAGMENTS D’UNE CONTESTATION


PARIS I


Alors que le mouvement étudiant ne cesse de prendre de l’ampleur, que de nouvelles facs s’organisent, que les A.G. rassemblent toujours plus de gens, que les manifs attirent désormais des milliers d’étudiants, les présidences d’université ont décidé de changer leur stratégie. Abandonnée la position attentiste qui ne prêtait pas la moindre attention à la poignée d’étudiants décidée à se mobiliser. Hormis à Tolbiac où les premiers blocages ont tout de suite entraîné la fermeture pure et simple de la fac, les autres présidents faisaient la sourde oreille à une lutte certes embryonnaire.

Il semble pourtant que la stratégie de Pierre- Yves Hénin (président de Paris I) ait fait des petits. En effet, il n’est désormais plus rare de voir les différentes facs fermées les une après les autres sous des prétextes fort peu recevables voire relevant franchement du mensonge (nous cherchons encore les dommages matériels qu’une cinquantaine de personnes aurait causé dans la cour de la Sorbonne). Cette position malhonnête ne serait dans l’absolu pas dramatique si ces décisions ne s’associaient à l’intervention de la garde mobile ou de la police, voire des deux, dans les établissements. Il devient presque monotone de se faire expulser par la garde mobile le matin. Mais l’intervention policière prend aussi des formes beaucoup plus violentes et radicales.

Ainsi, une trentaine d’étudiants s’était réunie pour perturber le Conseil d’Administration de Paris IV en tapant sur la porte du CA aux cris de “Jean-Robert (Pitte, président de Paris IV) avec nous !”. Rien de bien méchant me direzvous, mais pas pour l’administration qui décida d’envoyer contre les étudiants les vigiles privés de l’université qui furent suivis 5 minutes plus tard d’une vingtaine de membres de la P.J., aucun d’eux ne se gênant pour donner quelques coups au passage et pour interpeller un camarade.

Cela n’est toutefois que du pipi de chat à côté de la stratégie adoptée par la présidence de Tolbiac contre les grévistes. Le 26 novembre, les grévistes se trouvèrent confrontés à une masse d’anti- blocage (élèves et professeurs), prévenue la veille par la présidence de la réouverture du site. Les camarades durent alors lutter contre ce nouvel ennemi venant pour une part de la fac et d’autre part de l’extérieur (entre autre des membres du RED). Comme par magie, le contrôle des cartes ne fut pas effectué ce jour-là alors qu’il était en vigueur depuis plus d’un mois. Bizarre...

Et comme si une déconvenue n’arrivait jamais seule, nous avons appris cette semaine, par la bouche de Bruno Julliard, que notre immense allié qu’est l’UNEF appelait à l’arrêt des blocages tant es discussions avec Pécresse avaient été motifs de satisfaction et > d’avancées notables. Julliard en a tellement assez de tenir les piquets qu’il est pressenti pour être candidat P.S. aux municipales. N’en jetez plus, la coupe est pleine !

Pour autant ce tableau certes peu reluisant recouvre des motifs de satisfaction bien réels. Les A.G. sont désormais bondées, le mouvement se structure en profondeur avec la création de commissions précises (tract, interpro, juridique, ...), les manifestations d’étudiants commencent vraiment à ressembler à quelque chose, on voit apparaître, quoique de façon sibylline, le soutien de nombreux professeurs. Le travail d’information semble petit à petit porter ses fruits dans la communauté étudiante. Bien que les médias annoncent l’essoufflement et la fin prochaine du mouvement, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser et de continuer la lutte !


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