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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°23 - Octobre 2003 > IDENTITAIRES vs SNIPER

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IDENTITAIRES vs SNIPER


Les Identitaires ont lancé depuis quelques mois une campagne tapageuse contre le groupe de rap Sniper. Ce groupe est l’un des poids lourds commerciaux de la scène rap française et comme la plupart des autres groupes du même acabit a débuté sa " carrière " par des chansons extrêmement provocatrices, largement communautaristes et parfois racistes. Ce qui est intéressant dans cette campagne n’est donc pas tant la question de la " liberté d’expression " (celle de Sniper ne semble pas menacce tant ses moyens d’expression sont nombreux : radios FM, diffusion commerciale, etc...


) que les nouvelles méthodes utilisées par les nationalistes radicaux et la recomposition qu’elles suscitent.
Les premiers à avoir " ciblé " Sniper n’ont pas été les Identitaires mais les partis institutionnels, et en particulier le FNJ. Celui-ci est en effet à notre connaissance le premier à avoir pondu des articles contre le groupe, en particulier en s’appuyant sur une chanson intitulée " La France " dans laquelle le groupe joue à fond la carte de la provocation, sans que l’on puisse rcellement déterminer la part de bêtise gratuite et de communautarisme raciste. Reste que ces prises de position du FNJ en 2002 n’ont pas donné lieu à une quelconque action de la part de l’organisation de jeunesse qui est restée, comme heureusement à son habitude, sur des positions de principe.

Il a fallu attendre ce printemps pour qu’une véritable campagne s’enclenche, révélant de par là-même une nouvelle stratégie dont on verra dans les mois à venir si elle se confirme. Il semble en effet que les Identitaires, et on reconnaît en cela la patte de Guillaume Luyt, aient décidé d’utiliser les armes de l’adversaire, à savoir les méthodes utilisées par Ras L’Front ou d’autres contre les concerts organisés par des groupes skinheads : campagne médiatique, pressions contre les propriétaires du lieu où doit se dérouler le concert, etc. Partant de là, cette campagne tend à essayer de banaliser une sorte de communautarisme blanc qui assurerait la défense de ses droits au même titre que les autres communautés.

Cette démarche n’est évidemment pas nouvelle puisque ce n’est finalement ni plus ni moins que celle qui a prévalu à la fondation de 1’AGRIF, association antiraciste de Bernard Anthony qui essaie de faire reconnaître les attaques anti-catholiques comme des agressions racistes au même titre que les autres. Mais là où les actions de 1’AGRIF ont pour l’instant plutôt fait figure de réaction de forteresse assiégée, la campagne des Identitaires se veut dynamique par la dimension qui lui est donnée. Les Jeunesses Identitaires ont d’ailleurs réussi à entraîner avec eux d’autres structures. En Alsace, c’est Alsace d’Abord qui a appuyé la campagne des JI, ce qui n’est en soi absolument pas étonnant puisque les deux structures entretiennent d’excellents rapports. En Bretagne, les JI ont pu compter sur le MRB. Plus étonnant est apparemment l’appui de 1’AGRIF lors du concert du 20 septembre dernier à Toulouse. Bernard Anthony n’est en effet pas réputé pour être un ami des JI. Mais l’association n’avait pas vraiment le choix et ne pouvait se laisser déborder sur son propre terrain dans son propre fief. Une action a donc été lancée en justice par le biais de Maître Pierre-Marie Bonneau, représentant 1’AGRIF. Celui-ci ne nous est pas inconnu puisqu’il s’est déjà illustré dans d’autres affaires. C’est ainsi qu’il fut le défenseur du skinhead nazi Cédric Bégin et du militant FNJ Christophe Klein en 2001 dans l’affaire des chants nazis du solstice vosgien de décembre 1999. Très proche de l’Œuvre Française, il a également participé aux activités de ce groupuscule, par exemple en intervenant au Forum annuel de Jeune Nation à Lyon en juin 2001. Contre Sniper, l’association a obtenu une ordonnance du TGI de Toulouse interdisant au groupe de chanter " La France " sous peine d’astreinte financière et condamnant l’organisateur à payer 800 euros de dommages à 1’AGRIF.

Il est évident que Sniper n’est qu’un prétexte pour les Identitaires. Au delà du groupe, la campagne en cours vise surtout à expérimenter de nouvelles méthodes de lutte et à souder les militants sur une cause facile à défendre. Elle permet également de prendre des contacts et d’espérer élargir le cercle des sympathisants des JI. C’est ainsi que la structure a organisé tout l’été durant des diffusions de tracts sur cette question un peu partout en France. L’AGRIF a d’ailleurs bien vu le danger de cette concurrence et son communiqué de presse du 22 septembre 2003 réussit l’exploit de ne pas faire mention une seule fois de la campagne des JI. On peut d’autant mieux apercevoir le côté activiste de cette campagne qu’elle a éclipsé celle contre l’entrce de la Turquie en Europe, bien moins mobilisatrice car bien moins concrète que celle contre un groupe de rap qui offre lui-même le bâton pour se faire battre et qui trouvera certainement peu de structures pour le défendre.

Reste à voir dans les semaines et mois à venir qu’elle va être l’évolution de cette campagne. Il est évident que si la stratogie des Identitaires se confirme, il faudra lui apporter la réponse nécessaire, en particulier dans la rue.




Extrême droite radicale encore...


DES NOUVELLES DE L’ASILE



Maxime Brunerie a été jugé pénalement responsable de ses actes par un collège d’experts psychiatres. Le sympathisant d’Unité radicale aurait une intelligence supérieure à la moyenne, mais souffre également de schizophrénie et avait un comportement suicidaire quelques semaines avant sa tentative d’assassinat. Il voulait, déclara-t-il, toucher à " l’interdit ultime ". D’autres expertises sont attendues par le juge, avant que ne démarre son procès.


• On continue la série des fachos fondus : quatre ans de prison, dont deux ans fermes contre Jean-Florian Trouchaud, un militant d’extrême droite qui comptait se faire exploser dans une mosquée parisienne un jour de prière. Trouchaud grenouillait dans toutes les tendances nationalistes, chez les skins ou à Unité Radicale (où il rencontra Brunnerie) comme à Saint-Nicolas du Chardonnet, l’église catholique intégriste parisienne. Son avocate avait demandé la relaxe pour troubles psychiques (on veut bien le croire) : la police avait retrouvé chez lui de quoi fabriquer des bombes artisanales et une " charte du parti fasciste français ", un parti qu’il avait visiblement l’intention de fonder…


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