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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°61 - Septembre 2007Permanence des ressources et revenu garanti - Partager et transmettre > MODALITES D’APPLICATION COLLECTIVES

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Permanence des ressources

MODALITES D’APPLICATION COLLECTIVES


Pour appliquer une permanence des ressources, nous avons besoin d’une carte élusive, c’est à dire qui ne soit pas forcément complète mais qui liste un minimum de ressources locales. Le paradoxe étant que les ressources existent, que ce soit des connaissances, des savoir-faire ou de la communication mais qu’elles ne sont pas ou trop peu efficientes.


Des listes des ressources et motivations de son collectif

Que sait faire et que veux faire chaque acteur d’un collectif ? Un tableau peut lister, dans une colonne, les motivations individuelles (liées aux nécessités politiques), et dans l’autre, les savoir-faire et les compétences qui peuvent être mobilisées pour cette motivation. Ex : motivation : radio
- savoir faire : animer un débat, parler d’un sujet X ou Y. Ce tableau pourra être ensuite dupliqué et diffusé à l’ensemble des membres, puis montrée aux nouveaux venus, aux sympathisants, et les envies communes pourront s’agréger ou créer une contagion.

Des agoras entre les différents acteurs sociaux

Une place libre où les différents acteurs sociaux d’une localité peuvent se rencontrer régulièrement (par exemple quatre fois par an) faire connaissance, débattre autour de problématique. Si des débats ou forums sociaux existent, ils sont souvent orientés dès le départ en faveur d’une organisation, ou organisés autour des boutiques de chacun sans transversalités (forums locaux). Une agora devrait alterner entre rencontres interindividuelles, présentation de ses activités raccordée à un ensemble social, et débats thématiques. Il faut secouer les petits casiers !

Un centre de ressources locales

Les bourses du travail sont glacées et surveillées par des vigiles, dans les grandes villes, et les centres sociaux quasi inexistants contrairement à des pays comme l’Italie... Les lieux qui existent sont souvent cadenassés, avec des entrées et sorties surveillées, ou bien les militants sont repliés sur eux-mêmes. Là aussi les réflexions sur les points de chute communs, conviviaux et ouverts à la population sont sans doute nécessaires à mener. Lorsque de tels lieux existent dans certaines villes il peut être bon aussi de partager ces expériences (ex : L’Étincelle à Angers).

Des cercles de lecture

Les participants à ces cercles présentent, à tour de rôle, un livre ou une coupure de presse qu’ils ont lu et débattent ensuite entre eux. La soirée peut être libre (à chaque participant de poser d’éventuelles problématiques politique et sociale) ou « thématique » (écologie, travail, féminisme...) Cette méthode simple et agréable permet de dégager un fond commun de savoirs, au sein d’un collectif.

Des échanges au sein des médias alternatifs

Les titres de la presse cohabitent ou s’ignorent, en tout cas les rencontres sont très rares. Chacun existe dans son coin. Seule la revue Silence a fait l’effort d’aller vers les autres par exemple en créant un annuaire des titres de cette presse. Les médias des capitalistes nous sont fermés ou lessivent nos propos, de sorte que ne soient jamais mis en danger les intérêts des possédants. Et même si certains journalistes résistent, nous devons accroître notre réflexion et mobiliser nos moyens pour notre presse indépendante. Les défenseurs des supports a u d i o v i s u e l s sont moins snobs ou hautains et régulièrement des rencontres sont organisées par exemple à Brest ou Perpignan. La presse peut faciliter une permanence des ressources en mettant en avant les expériences de chacun et en servant d’accélérateur à l’intelligence collective. Le Salon des médias libres en Corrèze, en mai 2006 a été l’occasion d’une rencontre entre plusieurs de ces acteurs mais sans doute faudra-t-il le renouveler.

La question du champ des savoirs sociaux est importante à régler : beaucoup de personnes ne veulent pas écrire dans ces médias, car elles pensent qu’elles n’ont rien d’intéressant à dire, c’est-à-dire que leurs propres pratiques seraient peau de balle ou qu’elles ne seraient pas assez « intelligentes ». L’émergence de la lisibilité de savoirs sociaux non liés à l’utilitarisme (savoirs solidaires ou pratiques de débrouilles, par exemple) pourrait permettre de les « rassurer ». En tout cas pousser et aider à écrire est important, le processus de réflexion se fait pendant l’écriture, puisqu’on doit choisir.

Enfin, Chomsky, dans Comprendre le pouvoir (t. II, éd Aden) insiste sur l’importance qu’ont eu les radios communautaires dans le développement des réseaux des acteurs sociaux, grâce à la libération de la parole, le fait de se rendre compte qu’on n’est pas isolé... Cette piste est sans doute à creuser.

Autodéfense sociale

Une pratique plus offensive. L’autodéfense sociale est un mode d’action utilisé par certaines associations de chômeurs, ou groupes autonomes. Elle consiste à ce qu’un groupe de personnes se déplace dans une administration pour défendre les intérêts des chômeurs et précaires. Par exemple : aller à la commission local d’insertion (CLI) pour éviter une suspension de RMI, au CCAS pour demander une aide d’urgence, ou dans une banque pour repousser des agios qui vont tomber (plus compliqué à mener, il faut un bon timing et une bonne coopération). L’intérêt est de revendiquer en même temps qu’il y a une action sur un cas précis, de montrer que l’union fait la force, etc. C’est un dispositif important pour la permanence des ressources.


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