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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°4 - Décembre 2001 > Actions contre l’incinération des ordures ménagères...

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Actions contre l’incinération des ordures ménagères...

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Dans un premier temps, un petit retour en arrière m’apparaît nécessaire pour restituer les actions anti-incinération (et pour le tri-recyclage des ordures ménagères ) dans le contexte de la lutte contre les multinationales (Vivendi, Lyonnaise des Eaux) et par extension logique de la lutte anti-capitaliste.


Il semble d’emblée que la lutte anti-incinération présente un intérêt double : lutte anti-capitaliste et mobilisation des populations autour d’une volonté commune d’exiger de véritables mesures écologiques et sanitaires.
Les programmes d’incinération ont vu le jour partout en France depuis 5 ans environ et l’entreprise Ocréal, sous traitant de la Lyonnaise des Eaux a entrepris la construction de l’incinératuer de Lunel-Viel. Ce dernier est en activité depuis début 1999.

Pour Nîmes, c’est une succursale de Vivendi qui fait le sale boulot. En fait, Vivendi et Lyonnaise des Eaux se sont partagées le marché de l’incinération sur l’ensemble du pays, via leurs sous-traitants, arrosant financièrement au passage les élus régionaux et locaux (Monsieur Saumade, certains élus municipaux de Lunel-Viel et alentour), qui fermèrent les yeux sur le caractère illégal des travaux entamés alors.
Assez rapidement, des associations locales se mobilisèrent afin d’alerter les administrés de leurs communes et firent un travail de recherche et d’information qui permit de faire émerger de nombreux constats, tout à la fois inquiétants et révoltants.

Entre autres : ·Les communes, donc les administrés, assument le coût financier des dispositifs de collecte de type containers spécifiques (verre, déchets plastiques ) ou poubelles individuelles. Certains ensembles de ces containers collectifs sont déplacés de commune en commune (rotation des dispositifs de collecte), ce qui fait que les administrés assument deux, trois fois et voire plus le coût initial du dispositif.
- Le tri des déchets à la source n’est pas assez efficace (on ne sépare pas le fermentescible alimentaire ou autre de certains emballages, ce qui induit une réaction chimique à la toxicité avérée) et ne permet pas de produire du compost agricole de bonne qualité (on y retrouve notamment des débris de matière plastique).
- Les programmes de traitement des déchets actuellement en vigueur prévoyaient un certain quota de déchets valorisés ou recyclés, en amont de l’incinération. Il apparaît que ce quota est bien en deçà de celui initialement annoncé.

Je terminerai en évoquant le fait que le tri-recyclage serait moins polluant, moins coûteux, et génèrerait plus d’emplois.
Les associations impliquées dans la lutte anti-incinération se sont regroupées en un collectif, à savoir celui qui a appelé à la manifestation escargot du 10 nomembre. On y retrouve A.M.I.E.S, Alternative citoyenne pour Valergues, APPEL, le Collectif des opposants à l’incinérateur de Nîmes, Gardarem Saint-Christol, Gardarem Saint-Géniès, ICI-ROM, Lunel-Viel veut vivre, Saint-Just Saint-Nazaire Environnement, les vVerts de Lunel.

Préalablement à cette manifestation eurent lieu les 17 et 29 octobre deux réunions informatives et de préparation, à la Bourse du travail de Lunel. Au cours de la réunion du 17, outre le fait que les viticulteurs présents semblaient essentiellement soucieux de pouvoir vendre leur pinard intoxiqué ou non, peu importe, les copains d’ICI-ROM firent un compte-rendu détaillé du résultat d’analyses pratiquées sur des échantillons de raisin prélevés dans un périmètre délimité autour de l’incinérateur de Lunel-Viel. Le premier échantillon fut prélevé en septembre 2000, le second en septembre 2001.Les analyses furent réalisées par le Laboratoire des Fraudes, ce qui constitue un critère de fiabilité.
Pour un coût modique de 4800 ff, elles ont révélé que le taux de camdium (substance polluante contenue dans les piles d’usages courants ) dans le raisin prélevé avait augmenté de façon évidente. Ce qui amène directement à la conclusion que l’incinératuer génère une pollution effective depuis son entrée en activité.
Pour un résultat inverse (tout va très bien) et un coût cent fois supérieur (soit 480.000 F), Ocréal a fait pratiquer d’autres analyses par un laboratoire (dont j’ai malheureusement oublié le nom) auquel on ne peut accorder aucun crédit, puisque à la botte de grands groupes industriels pour lesquels il travaille régulièrement.

Le 07/11, vers 18h, le patron d’Ocréal a reçut une délégation dans les locaux de son entreprise pendant que d’autres marquaient une présence à l’entrée du parking. Les membres de cette délégation ont notamment pu apprécier le baratin de l’industriel sur la prétendue valorisation des mâchefers (un déchet ultime résultant de l’incinération) déjà utilisé en sous-couches routières. Or, on sait que ce procédé est bien plus polluant que l’enfouissement qui ne constitue pas non plus une issue viable.
Dans la même semaine, nous avons averti le préfet par fax qu’une délégation mandatée pour réclamer l’arrêt de l’incinérateur de Lunel-Viel, lui rendrait visite à l’issue de la manif-escargot du 10/11. Le jour j, au moment de descendre vers la préfecture, nos véhicules ont été bloqués par les forces de police au niveau du Peyrou. Notre petit groupe a fait le reste du trajet à pied ; notre délégation, qui jouissait pourtant d’une certaine aura de respectabilité (présence de médecins membres d’associations ), n’a pas été reçue par le préfet qui vient de donner son accord pour la mise en service d’un troisième four pour l’incinérateur de Lunel-Viel dont la capacité d’accueil devrait passer de 120.000 tonnes (pour 2 fours) à 240.000 tonnes (l’ajout d’un quatrième four prévu à moyen terme). Or, les communes autour de Lunel-Viel ne produisent pas de déchets en quantité suffisante pour une telle capacité d’accueil, ce qui laisse supposer que Lunel-Viel accueillera les déchets d’une partie du district de Montpellier.

Il me reste à déplorer le fait que malgré notre dénonciation constante des multinationales et de leur pratiques sur nos tracts et banderolles, le lien avec la manif anti-OMC ait été inexistant (bien que ce fut prévisible). Pendant que nous étions en préfecture, les anti-OMC stagnaient au niveau de la place de la Comédie et à aucun moment nous nous sommes rejoints.
Cependant, les militants anti-incinérations ne s’avouent pas vaincus pour autant, et une réunion le 19 novembre à la Bourse du travail de Lunel à 20h30 a fait le point afin de mettre en place de nouvelles actions.

Claude, scalp Lunel


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