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Juin-Juillet-Août 2002
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Solidarité avec le peuple palestinien

Land and Freedom 2002

Pour un renouveau de la solidarité internationale


La barbarie en ce monde n’est pas l’apanage d’un Etat, d’une religion ou d’un peuple. Sur tous les continents des militant-e-s s’engagent et défendent l’universalité des combats pour la Justice et la Liberté, que ce soit en Palestine, au Chiapas, en Colombie. Les résistants et désobéissants à cet ordre mondial inventent tant au Nord qu’au Sud de nouvelles alternatives pour construire un autre Futur.


J’ai participé à une mission civile pour la protection du peuple palestinien au cours de la quelle il nous a été possible de sauver de la mort ou de la prison près de 400 personnes assiégées et retranchées dans le Q.G. de Yasser Arafat. Je dois préciser que nous nous sommes retrouvés dans ce lieu de pouvoir par une suite de circonstances et qu’aucun d’entre nous n’était de farouche défenseur de l’actuel président palestinien. Serge Quadrupani, dans le dernier No Pasaran (n°9 mai 2002) note a juste raison les contradictions liées à la présence dans ce lieu d’anti-autoritaires. Pire, des anarchistes !
Je n’ai pas envie de chercher des justifications, nous avons suffisamment été remerciés de part et d’autre de la Méditerranée. Loin de tenter de défendre celui qu’il nomme "l’apologiste du sacrifice sanglant", ce qui a été fait à la Muqata’ par les "40 internationaux" la été fait au nom de la solidarité envers tout un peuple actuellement en lutte. Nous aurions pû aussi bien finir à Jenin ou à Naplus, et peut-être l’aurions nous dû. Et après... Ce qui m’importe maintenant, se sont les perspectives, ce qu’il reste à construire à partir de nos expériences.
La solidarité internationale s’est manifestée dans les années 70 à divers reprises, mais à chaque fois dans un cadre idéologique bien précis. Ce n’était pas n’importe qui qui s’engageait au coté du Nicaragua, ni même du Chili ou du Vietnam. La passerelle idéologique fonctionnait, mais dans un cadre assez limité finalement. Ce qui est peut être en train de changer à partir de nos expériences est justement l’explosion d’un cadre idéologique défini, car nous avons agis chacun et chacune en tant que diversité d’horizons : en tant qu’antimilitaristes, en tant que femmes, ou bien paysans, chômeurs, antifascistes, immigrés, retraités, bretons, croyants...
Ce qu’il y a sans doute de nouveau là-dedans est le foisonnement de luttes qui se tissent à cette occasion. Il ne s’agit pas seulement de venir soutenir la résistance palestinienne contre l’apartheid, mais de venir porter à celle-ci un complément véhiculé par nos luttes de part le monde. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que nous ne nous sommes plus contenter de venir papoter sur pour ou contre Ignacio Ramonez, mais nous avons pû agir délibérément et désobéir complètement.
Nous avons désobéï au couvre feux militaire sur Ramallah, aux intimidations des blindés, nous avons désobéï au criminel de guerre Mr Sharon, comme nous saurons désobéir en d’autres lieux, d’autres circonstances, d’autres luttes. Nous savons depuis longtemps que les Etats et les institutions internationales ne savent qu’ingérer. Ce qu’ils sont incapables de prendre en charge, nous pouvons y remédier. Comment continuer à avoir foi en l’O.N.U, alors même que Sharon a marchandé la levée du siège de la Muqata’ contre la suspension de l’enquête sur le massacre de Jenine ? Plutôt que d’attendre (sûrement encore longtemps) une quelconque force internationale de protection pour les palestiniens, constituons là nous même. A Ramallah, nous avons apporter la preuve que nous pouvons être plus efficaces à 50 que 300 casques bleus ou qu’un Colin Powel. Cela tient au fait que nous sommes complètement désorganisés et donc incontrôlables. A ce titre, nous appelons (moi et les autres) à ce qu’un maximum de personnes s’engagent dans ce genre de "missions civiles internationales", pas seulement pour sauver le président, mais aussi pour aller cueillir des olives, accompagner des ambulanciers,..., et surtout pour converger dans nos luttes, nos pratiques, nos idées. En Palestine, il y a URGENCE, mais cela tient aussi pour ailleurs. Ceux et celles qui en 1936 ont rejoint de l’extérieur la révolution espagnole seront celles et ceux qui irons en Palestine en 2002. Il ne nous reste qu’à construire un autre futur.

BEN


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