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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°21 - Juin, juillet, août 2003 > Mardi 3 juin : Dîner au VAAAG

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Mardi 3 juin : Dîner au VAAAG


Pour la dernière soirée du VAAAG, la table a été mise pour recevoir les habitants de la région. Au menu, apéro et assemblée générale, puis un repas préparé par la cuisine Grand Sud, fête et discussions enflammées parfois, autour du feu.
Le VAAAG s’est terminé par un grand repas, en compagnie des habitants d’Annemasse et des environs, autour de grands feux.


Une image qui peut évoquer les banquets du village résistant à l’Empire romain dans une célèbre BD, mais les différences furent nombreuses. Les irréductibles ne s’enferment pas dans leur village pour une fête intime, mais au contraire, les habitants du VAAAG avaient décidé que la meilleure façon de résister était aussi de propager cette résistance. L’idée d’inviter la population à se joindre à nous le temps d’un repas traînait depuis quelques jours. Il ne restait pas grand chose de ce qu’avait été le VAAAG ces derniers jours, quelques tentes, un bar, une cuisine. Vers 19h, en famille, entre amis, les gens arrivent. Plus d’une centaine de personnes. La soirée commence par une grande assemblée générale. C’est un peu le bordel. Joyeux mélanges entre les habitants du VIG, du VAAAG et des environs. Mais montrer nos pratiques de discussion de groupes, les réflexions qui peuvent émerger ici ou là, ont toujours comme intérêt de faire passer des pratiques égalitaires dans une société autoritaire. Une fois l’AG dissoute, de petits groupes se forment, brassant militants et non-militants sur divers sujets. Une vrai bouffée de fraîcheur pour le milieu militant qui a de grandes facilités à parler et oublie souvent d’écouter. Et on apprend. que des repas de voisinage sont apparus dans certains quartiers pendant la durée des villages, que beaucoup de monde est passé participer à un débat, voir un concert. Deux grands feux furent allumés après le repas, à la tombée de la nuit. Certains Annemassiens évoquent un sentiment d’abandon, d’autres cherchent comment continuer après le départ des « altermondialistes ». Un couple regrette que ça n’ait pas pété plus.

Quatre sexagénaires, vers minuit, recherchent la Legal team : « On a des voitures, on est d’Annemasse, on peut chercher du monde à Genève !" Pendant que la fête populaire battait son plein, des affrontements avec la police continuaient de l’autre côté de la frontière. Le repas partagé permis d’introduire les notions de prix libre, d’autogestion (on fait sa vaisselle.), de respect de l’environnement (tri sélectif, ne pas tout jeter à terre). Un petit regret, que le thème de la violence ne soit pas abordé frontalement, ce qui pourrait donner une image de hippies pacifistes au VAAAG. Alors que nos propositions sont apparues, nous n’avons peut-être pas assez parlé de lutte contre ce système qui nous fait horreur. Sur de nombreux points, alors que nous pouvions douter de l’écho rencontré par nos idées, les gens nous ont surpris. Ne pas avoir oser aborder ce thème de la violence montre peut-être que nous pouvons parfois malheureusement avoir un sentiment avant-gardiste.
Cette soirée confirme l’accueil reçu lors des manifs : bouteille d’eau jetées des balcons, garages ouvert pour remplir les bouteilles. les signes de solidarité de la population ont été nombreux, même lors de « l’attaque » du meeting du PS. Mardi soir, la coupure que nous avons marquée avec les socialistes était comprise. Mieux encore, ce trait de rupture dessinait une forte défiance vis à vis du monde politique institutionnel de la part de nombreux non-militants. Ce qui semble montrer que si les habitants d’Annemasse ont su mettre de côté les préjugés que la presse bourgeoise relaye, ce sont encore une fois des actions directes, vis à vis de la population - sans le prisme des grands médias - qui ont le mieux transmis notre désir de liberté. A conditions qu’on réussisse également à mettre de côté les préjugés que la presse colporte sur le peuple.

stef - Vaaag Paris


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