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> N°21 - Juin, juillet, août 2003
> Passivité des militant-e-s face à la politique française en Afrique
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Passivité des militant-e-s face à la politique française en Afrique
, qui en résultent. Il s’agit tout bonnement de la poursuite d’une politique néo-coloniale criminelle qui dure depuis cinquante ans, depuis la pseudo-décolonisation. Pourtant, les milieux libertaires, antifascistes, et même plus globalement l’ensemble de la gauche " contestataire " ou " révolutionnaire " n’en causent pas du tout (ou, pour être prudent, extrêmement peu - et mal). Pourquoi ? On a abordé les questions du racisme intégré dans nos milieux (cette indifférence à ce qui se passe en Afrique), de la désinformation médiatique (sans doute dans nul autre domaine aussi bien organisée ; au niveau de l’information, l’autonomie de nos mouvements semble tout-à-fait un mythe !), celle du caractère convenu (traditionnel !) des sujets de préoccupations militants… Cela aurait été intéressant de s’attarder plus sur les causes de cette passivité militante, mais... On a aussi parlé du manque de sens de l’urgence éthique et politique : les aléas de l’actualité politique française peuvent avoir des conséquences en termes de vie ou de mort pour des centaines de milliers de gens en dehors de nos frontières, et il est nécessaire de tisser des liens là-bas, et de nous lutter ici contre ceux que nous pouvons utilement combattre : notamment, " nos " politiciens, " nos " entreprises, etc. On a présenté l’immense travail d’élucidation et d’information fait par l’association Survie, qui est pratiquement la seule qui fournisse des faits et des analyses extrêmement documentés et référencés (notamment avec ses livres et son bulletin mensuel Billets d’Afrique et d’ailleurs) ; mais toutes les personnes présentes semblaient d’accord pour critiquer le " républicanisme " et le " juridicisme " de Survie, qui agit comme si une meilleure démocratie ou un droit international fort pourraient régler les problèmes de néo-colonialisme, de " démocratie " et de pillage des ressources. Pourtant, cette épouvantable politique " étrangère " de nos gouvernements illustre bien le degré de nuisance d’un État fort et puissant, et montre que son caractère " démocratique " n’est en aucune façon une entrave à son extrême criminalité. Bien plus, ce sont l’ensemble des " démocraties " représentatives puissantes au niveau mondial (France, USA, Belgique, Australie, Angleterre, Israël, etc.) qui n’hésitent pas à adopter des politiques incroyablement meurtrières lorsqu’elles y trouvent intérêt ; Mitterand et consorts (gauche PS, droite et extrème-droite mêlées) ont par exemple pu armer, financer, épauler diplomatiquement et militairement le génocide de 1994 au Rwanda, un événement monstrueux qui deviendra (je l’espère) un repère historique, politique et moral équivalent à la Shoah, dans la complète passivité de l’ " opinion " française. Voter ici, par exemple, ce n’est pas seulement choisir nos maîtres, mais également donner main libre aux bouchers et saigneurs du monde entier. |
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