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Pour que le développement durable soit une réalité

Pour une nouvelle politique energetique mondiale


Les systèmes économiques du monde entier reposent essentiellement sur la disponibilité de sources d’énergie fossiles. Les pays dominants consomment toujours plus, sacrifient la vie de leurs descendants et asservissent, affament et pillent les pays dominés du fait de leur suprématie économique et militaire. De nombreux conflits armés ont éclaté et éclateront encore pour l’appropriationdes sources d’énergie, et ce toujours avec le même rapport de force. L’occident est autocentré sur ces problèmes de niveau de vie et de confort alors que les trois quarts des habitants de la planète ne possèdent même pas le minimum vital.


image 290 x 394L’énergie est génératrice d’importants dommages environnementaux et humains ainsi que d’énormes profits. La course à la consommation nous a amené à dilapider en un siècle la quasi-totalité des réserves de carbone fossile (gaz naturel, pétrole, charbon) et à sacrifier notre environnement. On commence seulement à ressentir les effets du réchauffement climatique. La catastrophe de Tchernobil ne nous a pas calmé et la seule idée qu’ont eu nos dirigeants pour recycler les déchets radioactifs, a été de fabriquer des bombes à l’uranium appauvri. (L’usine de retraitement de La Hague n’avait pour objectif, au départ, que l’isolation du plutonium pour la fabrication d’armes nucléaires (1) ). Il y a encore de nos jours, des enfants-esclaves qui extraient du charbon des mines d’Amérique Latine (Venezuela entre autres).
Des choix de développement alternatifs sont possibles dans le strict respect de l’environnement naturel et des populations locales. Il faut initier une réappropriation populaire des ressources naturelles.
Comment ? C’est une évidence ! Le monde entier est capable d’avoir une indépendance énergétique totale et ce, grâce à l’environnement naturel et les technologies associés, accompagnés d’une véritable coopération internationale.
La nouvelle politique énergétique mondiale doit être axée principalement sur une véritable maîtrise de l’énergie (architecture bioclimatique, utilisation de matériels performants, abandon d’un comportement énergivore,…), sur un recyclage performant et sur les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le biogaz tant son utilisation a des incidences bénéfiques sur des domaines aussi divers que l’énergie, l’agriculture, l’hygiène, l’emploi ou la politique régionale.
Le potentiel éolien mondial est énorme, que ce soit offshore ou sur terre (La France possède un gisement éolien représentant 45 % de sa production nucléaire actuelle (1) ), tout comme l’énergie solaire (thermique ou photovoltaïque) ou l’énergie géothermique qui possèdent des technologies éprouvées. Il faut aussi prendre en compte l’énergie de la mer (énergie marémotrice, énergie thermique des mers ou encore l’énergie de la houle) mais les techniques associées sont trop peu développées pour le moment. En ce qui concerne l’énergie hydraulique, elle présente des risques écologiques et humains trop importants (Cf. Plan Hydrologique National espagnol).
Venons en à la biométhanisation (2). Cette technique permet d’agir non seulement dans le domaine de la production d’énergie (électricité, chaleur, biocarburants), mais aussi dans la dépollution et la valorisation des effluents agricoles (déjections animales, résidus des cultures, déchets d’abattoirs,…) et des effluents des industries agro-alimentaires (notamment les vinasses de distillerie), la dépollution des eaux usées, la valorisation des boues de stations d’épuration et de la fraction fermentescible des ordures ménagères, l’amélioration du système agricole (vers une agriculture paysanne) grâce aux résidus de fermentation, riches en éléments minéraux et utilisables comme fertilisants.
L’utilisation du biogaz permettrait aux pays en voie de développement de réduire la consommation en bois de chauffe qui s’accompagne d’un déboisement fatal pour l’équilibre écologique (Cf. Haïti). De plus cela implique une gestion communautaire des installations, d’où une participation active de la population (dans le cas d’une installation communale ou intercommunale) ou des acteurs concernés (dans le cas d’une coopérative) à la politique locale.
Un dernier point, il est nécessaire de revoir la politique des transports en incluant plusieurs mesures comme la gratuité des transports publics urbains, le développement du ferroutage, l’interdiction (partielle) des centre-ville aux voitures, l’utilisation des biocarburants (GNV à partir de biogaz, diesther,…), la diminution du trafic aérien, ….
Nous l’avons vu, l’énergie est un enjeu économique mondial. Mais le changement, si changement il y a, ne sera possible que dans le cas d’une réforme plus globale du système économique mondial. On voit déjà, que nombre de multinationales ultracapitalistes (TOTAL énergie, EDF, Vivendi Environnement,…) se sont diversifiés et se mettent à proposer une offre "énergies renouvelables et traitement de l’eau" au vu de la nouvelle tendance internationale à la protection de l’environnement.
En conclusion, la nouvelle politique énergétique mondiale dépend d’un processus plus global et infiniment plus complexe qui repose sur une réappropriation par le peuple de son identité et de sa citoyenneté.
Thomas TOTTI BARNIER

ES TUTTI INSEM QUE CHANJAREM LA SITUACION

(1) Réseau "Sortir du nucléaire"
(2) La biométhanisation (ou fermentation méthanique) est un procédé de transformation de la matière organique par un écosystème microbien, en l’absence d’oxygène (conditions anaérobies). La biométhanisation produit un mélange de gaz, appelé biogaz, contenant en majorité du méthane (CH4) et du dioxyde de carbone (CO2). Ce phénomène est visible dans la vie quotidienne (gaz des marais, feux follets, feux de décharges,). Le biogaz est en fait du gaz naturel renouvelable, en opposition au gaz naturel fossile (présent dans les réseaux de gaz de ville).


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