Bienvenu au pays de Candy

La différence entre un yaourt et un salarié ? Aucune, tous deux ont une date de péremption très limitée dans le temps... On peut supposer que c’est le genre de blagues que les actionnaires de Danone s’échangent entre deux conseils d’administration. Et de pouffer de rire la gueule pleine de petits fours et de morgue...

Danone, Mark & Spencer, Philips, Moulinex, AOM-Air Liberté (dont Seillière est l’actionnaire principal, bel exemple de "Refondation Sociale"...), la liste des plans de licenciements ne cesse de s’allonger, et il reste encore de la place au bas de la page. Notre gouvernement gauche et de gauche pousse des cris d’orfraies et en appelle à des comportements plus adultes. Mieux, il soutient du bout des doigts les appels au boycott. Celui-ci fait l’unanimité et semble être le dernier jouet à la mode de ceux et celles qui voudraient limer légèrement les canines du Capitalisme.

Tout ça est bien humaniste, plein de bons sentiments mais le boycott ne restera jamais qu’un positionnement moral qui n’engage pas à grand chose. Déjà, croire qu’il puisse représenter un outil de lutte c’est se fourvoyer lourdement. Tout au plus permet-il d’exprimer un ressentiment diffus, discret, éparpillé des consommateurs. Et le vilain mot est lâché : consommateur. On touche de près au problème puisque c’est le seul "titre" qui permette d’avoir voix au chapitre... Pour résister face aux capitalistes, le pouvoir des caddies apparaît désormais comme un appui plus ferme que les syndicats. Et, force est de constater que ces derniers ne sont plus en mesure d’organiser la contre-offensive, sans compter que désormais certains d’entre eux sont les meilleurs auxiliaires du MEDEF, avec évidemment en première ligne la MedeFDT. Alors, quand un gérant de supermarché s’insurge contre les licenciements et invite ses client(e)s à bouder les produits Danone on croit rêver. Ebahi(e)s, on assiste à l’émergence du parfait mélange entre la bonne vieille démagogie des familles et la croyance béate en un Capitalisme du pays de Candy où tout ne serait que paix, harmonie et sucre d’orge.

Pendant ce temps, les médias nous rabattent les oreilles avec les "forfaits des manifestant(e)s anti-mondialisation" à Québec. Mais quand entendrons nous parler de la violence quotidienne et sans commune mesure exercée par le Capitalisme ? La Lutte des Classes n’est donc pas un concept suranné comme tentent de nous le faire gober Self-Trade et consorts... D’ailleurs, ce n’est pas un concept, mais une réalité bien tangible ! Pour s’en convaincre il suffit de reconnaître que les patrons la pratiquent quotidiennement à grands renforts de licenciements et autres coups fourrés. Il est donc plus que temps d’enterrer définitivement la vieille chimère du "Capitalisme à visage humain", nous ne voulons pas d’exploitation même si elle sent bon l’eau de rose : allez hop, au rebut de l’Histoire ! Place à l’Avenir !