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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°87 - Mai 2001
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> Journée Internationale d’Action contre la Sodexho

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Journée Internationale d’Action contre la Sodexho


La journée du 4 avril 2001 a été l’occasion de manifester aux Etats-Unis, en Angleterre et en France contre la multinationale " SODEXHO ALLIANCE " et dénoncer ainsi lé " marché des prisons " qu’elle tente de conquérir. Aux Etats-Unis, en Australie et en Angleterre, la SODEXHO développe sa participation dans la gestion des prisons -conception-réalisation-gestion-services- et se fait du fric sur le dos des prisonniers. C’est là un motif suffisant pour réagir ! Mais, ajoutons à cela qu’elle participe et profite de ce capitalisme mondialisé qui construit une société chaque jour plus inégale avec son corollaire répressif (mais néanmoins "démocratique") : le contrôle citoyen généralisé. Ainsi, face aux inégalités, face à la misère produite, une seule réponse, plus de prisons ! C’est contre cette logique que nous nous sommes retrouvés à une vingtaine devant et dans un restaurant SODEXHO, à deux pas de la Bourse. Nous étions avec banderolles, mégaphones et tracts pour signifier aux clients que leurs repas a le goût amer des barreaux et des matons des prisons dans lequel SODEXHO ALLIANCE investit. C’était l’occasion de dire aussi à cette entreprise qu’en ce qui concerne la France, cette journée marque le début d’une campagne de harcèlement qui ira en s’amplifiant. Ce même jour aux Etats-Unis, ce sont 50 Universités et Collèges plus deux autres encore en Angleterre qui ont boycottés, occupés et manifestés contre l’Empire SODEXHO.


Connaissez-vous la multinationale SODEXHO ? Elle fait trois quarts de son chiffre d’affaires à l’étranger. Elle est leader mondial de la restauration collective. En France, elle est présente dans la restauration de prestige, les cantines des écoles, les restaurants d’entreprise, l’intendance des hôpitaux et des prisons, les chèques restaurant.

Les prisons sont une des grandes sources de profits pour SODEXHO

En France, elle ne se contente pas de fournir la restauration dans un certain nombre d’entre elles. Elle organise le travail en prison à travers sa filiale SIGES. Les bénéfices sont conséquents pour elle et pour les entreprises auxquelles elle donne accès à une main d’oeuvre sous payée. Elle profite surtout des prisons grâce à ses filiales dans les pays où le néo-libéralisme a été jusqu’à la création de prisons privées. Ses filiales aux Etats Unis (plus de 2 millions de taulards, c’est un beau marché), en Angleterre et en Australie fournissent tout : la conception, la construction, la gestion, l’intendance et les gardiens. Comme dit son PDG Pierre Bellon : "J’ai travaillé dans l’hôtellerie, mais avec les prisons, je suis sûr d’avoir un taux d’occupation de 100%". Il offre aussi ses services aux Etats mexicain et turc.

Comme si ça ne suffisait pas, la SODEXHO profite aussi de l’oppression des demandeurs d’asile politique. En Angleterre, ils reçoivent un subside (360F par semaine !) en attendant l’examen de leur demande. Ce subside n’est pas versé en argent mais en bons valables dans un petit nombre de magasins et sur lequel ils ne rendent pas la monnaie. Tout le monde s’y retrouve : la SODEXHO qui gère le système, le magasin qui garde la monnaie et l’Etat qui complète son arsenal de contrôle des étrangers.

La SODEXHO est très fière d’avoir obtenu un contrat pour la restauration aux jeux olympiques de Sydney. Elle l’est moins d’avoir été obligée de payer au minimum légal les vendeurs de glaces et de confiserie. Jusque là elle employait des jeunes (à partir de 14 ans) qu’elle payait deux fois moins. Le scandale a éclaté quand elle a prétendu les transformer en sous-traitants travaillant à la commission et payant les taxes à sa place.

Ne pas laisser faire

Depuis deux ans, des étudiants américains dont les cantines sont exploitées par la SODEXHO supportent mal que l’argent qu’ils paient pour manger soit réinvesti dans les prisons. Parti d’une dizaine d’universités, le mouvement s’est déjà étendu à cinquante. La lutte a été particulièrement énergique dans une université de l’Etat de New York (à Albany) ; syndicalistes et étudiants ont amené l’Université à changer de restaurateur. Par la même occasion, la filiale américaine de SODEXHO a été obligée de changer le règlement intérieur de ses établissements. Elle a dû renoncer à empêcher ses salariés de parler de leurs conditions de travail à des tiers et d’être présents sur les sites où ils travaillent en dehors des heures de travail.

En Angleterre aussi, une campagne est lancée contre SODEXHO. Des actions ont eu lieu à Bristol et à Hackney College.

Aujourd’hui 4 avril, à l’initiative des Américains qui mènent la campagne dans leur pays, est une journéeinternationale de protestation contre les pratiques de la SODEXHO.

La SODEXHO n’est pas un cas unique

C’est une société qui, comme les autres, voit en toute chose l’occasion de faire du profit. Ses pratiques sont seulement plus odieuses que la moyenne. ACCOR, l’autre grande société du secteur, fait son fric sur le dos des étrangers expulsés (location de chambres d’hôtel pour enfermer les demandeurs d’asile en attendant leur remise à la police de leur pays, réservation des places pour les expulsions, on en passe).

Ainsi va la société capitaliste : pour accroître le profit, il faut réprimer tous ceux qui refusent de se laisser traiter comme de simples "ressources humaines". Et la répression elle-même devient une source de profit.

Act Up, Collectif Anti-Expulsions, CNT, L.P.S.G. (Comité de soutien à Leonard Peltier), COSIMAPP, SCALP/Reflex

Contre Sodexho Alliance à Bristol, GB

Sodexho Alliance : faire fortune sur le dos des infortunés ! Suite à un flyer de CAGE (1) et aux informations de Corporate Watch (2), quelques activistes ont décidé de s’opposer aux exactions du groupe Sodexho Alliance. Le 24 février 2001 à 11h, environ 25 personnes se sont retrouvées dans le centre de Bristol et dirigées bruyamment vers un des deux Hôtels Marriott tout en distribuant un 4-pages d’information sur les différentes activités de Sodexho y compris les liens entre le groupe Sodexho Alliance et les hôtels Marriott. Quelques militant-e-s en ont profité pour pénétrer dans l’hôtel et une banderole fut érigée entre le 1er étage (suites royales) et le RDC de l’hôtel signifiant : "Sodexho-Marriott, from hotels to prisons". D’autres dénonçant l’oppression générée par Sodexho sur les incarcérés, réfugiés, travailleurs... furent exposées devant l’hôtel tandis que les tambours et sifflets retentissaient sur la place. (...)

SOD-ACTION, Box 95, 82 Colston St, BS1 5BB, BRISTOL,
sod-action@fsmail.net

(1) CAGE (Collectif s’opposant au système carcéral), PO Box 68, Oxford, OX3

1HS, GB, www.veggies.org.uk/cage , prison@narchy.fsnet.co.uk.

(2) CW (Groupe de recherche sur les entreprises au service des militants),

16b Cherwell st, Oxford, OX4 1BG, www.corporatewatch.org
mail@corporatewatch.org


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