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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°8 - Avril 2002 > Prenez un SDF dans votre salon !

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Edito

Prenez un SDF dans votre salon !



Expliquez-lui que cela fait très salissant dans nos belles villes et nos belles campagnes électorales françaises. Il n’est plus possible qu’il se pavane devant tout le monde, déclarant par sa simple présence que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais le socialisme français veille et se charge du dossier des SDF, à condition qu’ils se décident à changer d’attitude et que, positifs, responsables, ils partent sans délai, à la recherche du trésor : un travail et une vie stable. Qu’ils y mettent, au moins, un peu plus de bonne volonté, qu’ils déclarent devant témoin qu’ils ont très envie de faire un énième stage de retour à l’emploi pour apprendre à retenir le poing qui part tout seul dans la gueule du mec ou de la nana qui mène l’entretien d’embauche !
Allez, trève de plaisanterie ! A partir du moment où la gauche gère le capital prenant le modèle capitaliste libéral comme point de mire, elle ne veut tout de même pas nous faire croire qu’elle est encore pour une réforme de société ! Tout ça, c’est bon le temps d’une partie de campagne, le temps de créer l’illusion et puis ... une fois que le vote est passé, une fois que la délégation est donnée, une fois, enfin, que le contrôle est perdu ... le lapin rentre dans son chapeau, terminé, oublié, retour au réalisme gestionnaire.
Il n’y a, peut-être, qu’une chose à retenir de cette campagne 2002. On saisit bien, aujourd’hui, avec la gauche plurielle aux manettes, combien le vote et la démocratie représentative est une justification et un renforcement du pouvoir.

Pour nous, au fond aussi bien qu’en surface, en longueur, en largeur et en diagonal, c’est le capitalisme qui nous révolte avec tout ce qu’il trimballe d’exploitation, de formes de dominations, de condamnation à la misère, de résignation et d’impuissance à construire un autre monde.
Les populations d’Europe et du monde entier ont beau se mobiliser contre la logique du profit maximum et du tout sécuritaire, les gouvernements occidentaux ne veulent surtout rien entendre. Six cent mille personnes se sont retrouvées dans les rues de Barcelone, pour manifester contre une réunion de préparation du sommet de l’union européenne qui doit se dérouler en juin 2002 à Séville. Six cent mille personnes malgré la fermeture des frontières qui a interdit aux autres manifestants européens de s’y rendre, malgré la violente répression policière qui a interdit aux groupes de manifester partout dans la ville de manière décentralisée. Et qu’en a-t-il été de l’écho médiatique de cet évènement ? Des broutilles, rien, zéro.
Alors chers démocrates, à qui profite la démocratie aujourd’hui ?
En ce qui nous concerne, il ne s’agit pas de redonner du sens à ce système qui s’est éloigné des besoins et des aspirations des populations qui le subissent. Nous n’avons pas pour objectif de faire pression sur la gauche ni d’infléchir sur sa politique.
Il s’agit, pour nous, de mettre en valeurs d’autres pratiques collectives aussi bien à Séville que dans notre quotidien, de lutter, de résister, de créer des liens de solidarité, ici et maintenant. Le capitalisme est peut-être en train de s’auto-dévorer et de se détruire mais l’agonie est longue. Aidons-le !


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