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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°8 - Avril 2002 > Chroniques du vide III

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Chroniques du vide III



Des journalistes de France Inter à Plantu, l’homme au crayon mou, c’est devenu le jeu préféré des médiatiseurs qui veulent se donner des airs d’indépendance : détailler les ressemblances, innombrables, entre les deux principaux impétrants à la tête de l’Etat. Pour nous, juste pour nous confirmer, s’il en était besoin, dans le mépris où nous les tenons, nous retiendrons juste qu’ils sont d’accord tous les deux pour réviser l’ordonnance de 45 sur la justice des mineurs et rétablir les maisons de correction : infecte mesure démagogique qui ne fera pas reculer d’un millimètre " la loi du plus fort ", qui paraît-il, règne dans certaines zones de banlieue. Même eux le savent bien, au fond : cette loi, c’est simplement transposée au niveau local, avec les moyens du bord la loi générale de la société où nous vivons, la loi de la concurrence généralisée qu’imposent les rapports sociaux capitalistes. Le couteau et le molotov, la tchatche et la surveillance des gardiens de mur, plutôt que les drones, la bombe barique, la télésurveillance et le bombardement publicitaire. Mais personne n’a relevé leur point commun, à tous : aucun d’eux, pas même les degauche Robert Hue et Mamère, pas même les gauchistes, ni le doux Besancenot, ni la chouchoute Arlette, ni bien sûr, le comment-s’appelle-t-il-candidat lambertiste, pas un n’était présent avec ses militants et son s.o. auprès de la petite centaine de manifestants qui, sous la pluie battante, ont sauvé l’honneur tandis que se tenait, porte de Versaille, à Paris, un meeting de soutien aux criminels de guerre de Tsahal.
Heureusement qu’un photographe de Libération s’est fait casser la gueule par des fachos racistes du type Bétar : au moins on en a un peu parlé.
Plus que jamais, la vraie vie, les vrais combats étaient ailleurs que dans la campagne électorale : porte de Versaille ce soir-là ou, beaucoup plus joyeusement, le samedi précédent aux portes du paradis totalitaire de Dysneyland où des précaires de cette entreprise, associés à d’autres de McDo et d’ailleurs, ont un peu troublé la fête anniversaire du voleur des imaginaires aux grandes oreilles et de son onc’ Picsou exploiteur du prolétariat. (voir photo)

Serge Q.

P.S. : Plutôt que de perdre son temps à regarder les candidats à la télé, le lecteur de No Pasaran, cet organe si ouvert aux nouvelles morales de l’intérêt et du goût, pourra lire avec profit le dernier livre de Jacques Wansztejn : Capitalisme et nouvelles morales de l’intérêt et du goût. Ainsi parle sa quatrième de couverture : Dans la société capitalisée d’aujourd’hui, les particularismes et les identités s’affirment, se confrontent et souvent s’affrontent dans une course effrénée pour la conquête de droits, la signature de contrats et la gestion de pactes. Qu’elle soit sociale, sexuelle, ethnique, culturelle, écologique ou bien encore religieuse, chacune de ces " Causes " cherche à se légitimer en manifestant certains modes de vie, certains goûts, certains intérêts qu’elle donne pour Universel et à vocation égalitaire ou révolutionnaire. Ces morales de l’intérêt et du goût font ici l’objet d’une critique politique qui ne confond pas luttes anticapitalistes pour un monde autre et activismes autour de positions particularistes radicalisées qui ne peuvent que renforcer le triomphe de la vie mutilée (Adorno).
Une critique roborative, qu’on n’est pas obligé de partager entièrement (c’est mon cas), mais qui aide à réfléchir. Par les temps qui courent, ça ne fait pas de mal Commande à prix éditeur (- 30%) soit 9 Euros (port compris) à passer à : Temps Critiques, BP 2005. 34024. Montpellier cedex 01.


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