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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°12-Septembre 2002 > L’occupation de l’église de Salvatore

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L’occupation de l’église de Salvatore



Au cours de l’AG plusieurs propositions d’actions, en solidarité avec les sans papiers qui occupaient l’université de Séville, ont débouché sur une action “ forte ”. Une commission devait faire des propositions de lieu et de forme d’action. L’église de Salvatore est retenue.

Rendez-vous est pris pour le lendemain à 11h dans l’église. Un mariage nous attendait avec son charme andalou : chants accompagnés d’accords de guitare. Le curé du lieu accepte (?) l’occupation à condition de ne pas perturber la cérémonie. Des contradictions surgissent sur le fait de quitter la cérémonie. Des gradés de la police tranchent le débat et nous boustent dans le jardin, hors de l’enceinte de l’église où le mariage continue.

Très vite, de l’extérieur des camarades veulent nous venir en aide et tentent de forcer la porte donnant sur ce jardin. Les GC les repousseront avec l’aide de camarades parmi nous (italiens et espagnols) qui ne veulent aucune violence. Nous avons cinq anges gardiens GC.

Pendant l’occupation qui va durer 6 heures, un va et vient de médiatiques, type Besancenot/Krivine/Aguitton/Casarini a lieu devant l’église et à l’intérieur du jardin. Des italiens avaient cadenacé une porte latérale et pouvaient à tout moment faire rentrer et sortir qui ils voulaient . C’est comme cela qu’on a vu le célèbre des Tute Bianche faire son apparition dans l’enceinte occupée, d’où il donnait interview et poses pour la presse. Il y avait près de 8 journalistes dont 4 équipes avec caméra . On réagi à ce spectacle en empêchant Aguitton de rentrer, et commençons à prendre nos distances avec les meneurs, dont une copine d’Aguitton organise avec d’autres l’AG, pendant que ce noyau décide de transformer la sortie pour la manif du soir(19h) en parade spectaculaire . On s’engueule avec eux sur le fait que les sans papiers de l’université ont exprimé un souhait : faire le lien avec la population de Séville en l’informant autrement que par les canaux du pouvoir. Rien n’y fait, sur les 60 présents nous sommes une petite dizaine. On rappelle l’objectif de l’action, on dénonce les allées et venues du staff des meneurs devant les caméras, on propose un tract /affichette pour la manif du soir ; à 17h un camarade quitte l’occupation . Quand ils sortent vers 18h, quatre meneurs dont trois vont lire devant la presse un texte sur ordinateur portable, pour vanter leur nouvelle façon de faire de la politique, ils l’appellent “ Désobéissance Civile ”. Les sans papiers sont déjà loin, tout ce qu’il vivent à l’université, s’éloigne dans une représentation. Ces pratiques ont le mérite de nous montrer la nécessité de préparer de telles rencontres, pour ne pas cautionner la promotion médiatique d’adolescents qui voient le monde comme un jeu où la multitude affronte l’empire. Les damnés de l’université viennent de se faire expulser moins d’un mois après le premier anniversaire de l’assassinat de Carlo Guliani.

Jamal


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