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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°6 - Février 2002 > Des mouvements de paix existent en Israël

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Des mouvements de paix existent en Israël


Nous sommes nombreux à vouloir la paix au Proche-Orient. Ainsi, différentes actions existent. Ces derniers mois, des délégations françaises et européennes sont allées en Palestine comme en Israël afin de témoigner et de travailler pour la construction de la paix. Ces allers et retours ont permis la rencontre de mouvements de paix du côté israélien. En effet, le 14 novembre 2001, une délégation israélienne contre l’occupation est arrivée à Roissy pour une tournée hexagonale à l’invitation entre autre de l’UJFP (Union juive française pour la paix). Les intervenants étaient : Mme Judith Warschawski, de la coalition des femmes pour une paix juste. Porte-parole du mouvement " Les femmes en noir ", Mme Miri Wingarten, des Médecins pour les droits de l’homme, M.Oren Meddicks, de Gush Shalom (le bloc de la paix). M.Gihad Akel, de la Histadrout (la centrale syndicale unique). Pour ce dirigeant ouvrier arabe israélien et militant de Hadash, une paix juste rime avec justice. M. Dan Tamir, de Yesh Gvul (objecteur de conscience). Cet officier réserviste a fait de la prison pour avoir refusé de servir dans les Territoires occupés.


A Saint-Denis, le 15 novembre, c’est le Sico (Solidaires des Israéliens contre l’occupation) qui a fait connaître Yesh Gvul (il y a des limites). Ce mouvement de paix promeut l’objection de conscience et prend en charge le soutien des soldats qui refusent les ordres de nature répressive ou agressive. Les actes brutaux de Tsahal (armée israélienne) afin de soumettre le peuple palestinien a créé ce mouvement de résistance parmi les réservistes. Alors que leur hiérarchie demande obéissance, de nombreux soldats, réservistes ou du contingent, par dilemme moral ou politique, refusent d’obéir aux ordres.

Yesh Gvul a été fondé en 1982, en réaction à l’invasion israélienne du Liban. Lors de cette guerre, 168 personnes ont été arrêtées, certaines plusieurs fois, pour refus de servir dans cette campagne. En 1987, date de la première Intifada, il y a eu presque 200 incarcérations. De la deuxième Intifada à aujourd’hui, une centaine de réservistes ont refusé de servir dans les territoires occupés et une dizaine d’entre eux ont été incarcérés. Ce mouvement n’est pas antimilitariste, mais il prône le refus partiel, concept totalement particulier à Israël. En effet, ce groupe reconnaît la légalité d’un service militaire universel mais il souligne le droit, le devoir de chaque soldat d’examiner les ordres qu’il reçoit et de rejeter ceux qu’il considère moralement, politiquement inadmissibles. Le lieutenant David Enoch, incarcéré pendant 25 jours pour avoir refusé de servir dans la zone de Ramallah, témoigne : "Je ne voulais pas refuser des ordres. Ce n’est pas un mouvement dont j’ai rêvé toute ma vie. S’il y avait eu un moyen de l’éviter, je pense que je ne l’aurais pas fait, mais il y a des jours où il n’y a pas d’autre choix que de refuser. Je n’aurais refuser aucun ordre pour aller dans les Territoires. Mais on m’a donné l’ordre de passer trois semaines à escorter et protéger des colons. Si j’avais ça, je n’aurais pas été moi."

D’autres mouvements de paix existent depuis de nombreuses années. Par exemple, l’association Gosh Shalom (le bloc de la paix) dont Uri Avnery, l’un des leaders historiques du mouvement pacifiste israélien qui continue son combat en boycottant les produits des colonies d’implantation.

A Paris nous avons rencontré le président de l’UJFP, Richard Wagman, pour nous parler de son association et de son engagement dans la lutte pour une paix juste au proche-orient. L’association a été créée en 1994, et, depuis, elle n’a pas cessé d’être active, au travers de manifestations et de meetings aux quatre coins de la France. Son combat se fait essentiellement en direction de la société civile israélienne et palestinienne. Dans la société française, ils entendent se différencier de la politique que mène Israël en Palestine. Cette idée : " Tous les juifs sont sionistes ", par son existence, l’UJFP la remet en cause en réclamant dans sa charte :
- droit à l’autodétermination pour les Palestiniens, et Jérusalem-Est, capitale de la Palestine
- refus de la politique coloniale contre le peuple palestinien,
- fin des raids militaires et du pilonnage des territoires occupés,
- gel des colonies puis leur démantèlement,
- retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967
- droits des Palestiniens à un Etat souverain
- application des résolutions des Nations unies
- respect des droit de la personne et le respect des conventions internationales,
- création d’une force d’intervention en territoire occupé. Pour cette association, une paix juste et durable serait fondée sur le respect des droits humains et des droits nationaux de chacun sur une terre qui est la patrie historique des deux peuples. Ce qui la différencie des autres gauches israéliennes (travaillistes).

H.


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