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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°6 - Février 2002 > Italie : Contre le projet de loi raciste Bossi-Fini

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Italie : Contre le projet de loi raciste Bossi-Fini



Ils étaient environ cent cinquante mille personnes, ce samedi 19 janvier, à Rome pour protester contre la loi raciste Bossi-Fini. Le cortège, parti dans l’après-midi de Piazza della Repubblica aux alentours de 16h00, a été incroyablement festif et pacifique ; un "cortège-farandole" s’exprimant en de multiples langues a traversé les places et les artères principales de la capitale.

Musiques, banderoles multicolores, danses, slogans, graffitis ont nourri cette journée tant attendue après celle vécue en juillet à Gênes lors des mobilisations contre le G8. Impossible de séparer ou de distinguer les différentes composantes de cette manifestation tant les multitudes se confondaient, communiquaient entre elles, passaient avec fluidité d’un groupe à l’autre.

Impressionnante, et réelle nouveauté pour la péninsule italienne, la forte participation des immigrés. Toutes les communautés étaient largement représentées et en provenance de l’ensemble des régions italiennes afin de répondre avec ferveur et détermination à l’appel lancé par les forums sociaux locaux et l’ensemble du mouvement anti néo-libéral. Consistante la présence des centres sociaux mais aussi celle des associations catholiques, des Verdi, de Rifondazione, de la Cgil et des Cobas ; nombreux les sound system - celui des Désobéissants recueillant le plus d’enthousiasme - se mélangeant aux multiples et variés instruments de percussion.

Au milieu de la foule, les différents leaders politiques de la gauche sont passés pratiquement inaperçus hors mis les représentants des DS qui ont essuyé de nombreux sifflets et quolibets, leur rappelant que leur loi sur l’immigration (celle encore en vigueur) avait déjà aggravé la vie quotidienne des immigrés présents sur le territoire italien. Seul leader à susciter un intérêt, Sergio Cofferati (leader de la Cgil) : à son passage, les manifestants hurlaient "grève générale" afin de l’inciter à lancer prochainement cette nouvelle bataille.

La présence policière discrète et distante du cortège s’intensifia tout à coup pour protéger une des résidences de Silvio Berlusconi. Le cortège usa de son ironie et de son imagination pour contester le chef du gouvernement. De nombreux graffiti et slogans couvrirent rapidement les murs environnants ; le plus remarqué : une caricature de Fini illustrée par cette phrase "Fini, un brun à expulser".

La manifestation se concluait seulement vers 20h00 par de nombreuses interventions depuis la tribune. Une série de témoignages à la première personne de la part d’immigrés, de réfugiés et de demandeurs d’asile illustraient les conditions difficiles qu’ils vivaient au quotidien, et notamment dans le sud du pays, et insistaient sur le caractère raciste du projet de loi Bossi-Fini qui très prochainement deviendra réalité.

Ludovic Prieur, article réalisé grâce aux informations trouvées sur : Altremappe Sherwood Comunicazione Source/auteur : samizdat.net


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