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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°6 - Février 2002 > Brest : festival enrageons-nous !

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Brest : festival enrageons-nous !


En Mars 2002, Brest va voir la deuxième édition du festival Enrageons nous. Ce festival va se dérouler sous un chapiteau de cirque de 600m2, au programme, du ciné, du théâtre, des débats, des concerts, des rencontres, des stands et surtout pleins d’imprévus ! L’idée du festival c’est que les spectateurs quittent leurs sièges pour devenir acteurs. Alors, rencontre avec Guillaume et Alan, tous les deux du CLAJ, et membres du collectif brestois Enragé qui regroupe une trentaine d’assos, de collectifs (dont le SCALP Brest).

Contact collectif enragé : 02.98.03.03.29 (CLAJ)


NP : Vous nous dites que la Révolution va commencer en Mars à Brest, pourquoi ?

Guillaume : C’est simple en fait, à Brest, il va y avoir le premier festival intergalactique avec des gens qui vienent du monde entier pour faire la Révolution à Brest !

Alan : Et puis, après, qu’ils rentrent chez eux et s’inspirent de ce qui s’est fait pour faire des choses chez eux !

Plus sérieusement c’est quoi le projet du festival ?

Guillaume : Le festival Enrageons-nous !, c’est un festival qui est là pour dénoncer un monde qui tourne à l’envers et voir ce que l’on peut faire pour le faire tourner à l’endroit ! L’objectif, c’est de montrer qu’il y a pleins de choses qui fonctionnent, des initiatives locales qui montrent que l’on peut fonctionner autrement.

Vous dites “résister c’est créer”, et le festival est là pour rencontrer des gens qui créent ?

Guillaume : L’idée, c’est de dire être militant n’est pas uniquement "résister, c’est gueuler". Résister c’est faire des choses, autant du théâtre qu’un jardin collectif ou qu’une télévision associative ! Des associations citoyennes qui créent des choses cdans un domaine propre, l’alternative elle est là !

La notion de citoyen semble importante pour vous et est souvent utilisée dans vos textes. ça veut dire quoi pour vous ?

Guillaume : C’est vrai que sur le mot citoyen, il y a deux choix possibles, soit on se dit que le terme est galvaudé et on le change parce que tout le monde l’emploie et que ça veut dire n’importe quoi, soit on se bat sur une idée de la citoyenneté, qui pour nous est une idée forte. Mais être citoyen, c’est pas aller voter tous les deux ans ou bien faire en sorte que les poubelles ne brûlent pas, mais c’est être acteur dans sa vie au quotidien !

Alan : En cours de droit constitutionnel, on nous explique que l’idée du contrat social (lié à la révolution de 1789), c’était l’idée d’un contrat impératif et pas représentatif. Les élus représentent la nation et pas leurs électeurs, donc une fois élus, ils n’ont pas de compte à rendre. Le vote devient plus une fonction qu’un droit, presque une obligation.

Retour au festival, comment se prépare et se déroule la programmation ?

G. : Le festival Enrageons nous !, c’est un lieu de rencontre, d’échange pour tout le monde. Et que se soit la trentaine d’associations qui fait partie du collectif enragé, ou des réalisateurs, des groupes, ou bien des spectateurs, l’idée c’est de pouvoir rencontrer du monde et que tout le monde puisse devenir spectateur du festival, mais aussi acteur du festival !

On demande la présence des réalisateurs parce que voir un film, c’est bien, mais après en discuter, c’est encore mieux ! Et on peut parler autant du parcourt des réalisateurs que de ses choix, de son engagement.

Alan : Et pour revenir sur la notion de citoyenneté, on reprend souvent la phrase d’Aristote "un citoyen, c’est une personne qui est capable de gouverner et d’être gouverné", c’est-à-dire que pour gouverner, il faut aussi avoir les données, et par les rencontres, les débats, les cafés citoyens, et dans le travail que fait le CLAJ au quotidien, des données des informations et avoir les armes pour répliquer. Après, l’idée des débats, c’est que nous avons tous et toutes des idées intéressantes, et qu’il faut vraiment que nous nous exprimons pour faire des constructions d’idées collectives.

Dans le festival y-a-t’il une idée de contre culture ?

Alan : Contre-culture, je ne sais pas, c’est peut-être l’autre qui est contre culture ! Mais, comme nous expliquaient les Périphériques vous parlent, qui étaient à la première édition du festival, "si il y a des artistes engagés, alors qui sont les artistes dégagés ?" .

G. : Je ne sais pas si c’est de la contre-culture, mais tous les gens que l’on invite mettent en lien la culture et leur vie quotidienne, ils ne sont pas dans une autre sphère et présentent une forme de radicalité par leur autonomie.

Certains groupes se disent radicaux, et pourtant, ils semblent l’oublier dans leur quotidien. Comment ont réagi les différentes personnes contactées ?

Alan : Sur le théâtre, on a juste contacter Jolie Môme, pour les autres troupes, il se passe beaucoup de choses sur Brest en théâtre. Pour la musique, on a contacté des groupes, mais nous ne sommes pas des spécialistes, et comme on veut que les groupes restent sur plusieurs choses, c’était pas simple. Donc, cette année, on a cherché à contacter des groupes, mais sans passer par des tourneurs. Et c’est pas simple ! D’ailleurs, on s’est retrouvé face à des gens qui entre ce qu’ils chantent et ce qu’ils font, eh bien, il y a un sacré grand écart ! Pas de discussion possible, que de la discussion commerciale. Pour cette année par exemple, on a eu le truc avec Sergent Garcia.

Gu : Je ne sais pas si Bruno Garcia est pire que les autres. Le problème, c’est que des boites de tourneurs, tu leur écris, ils te répondent jamais mais toi, tu as pris deux heures pour faire ton courrier, mais tu n’es pas dans leur bisness...

Alan : C’est pas simple comme situation, et c’est vrai que certains laissent le coté paperasse pour faire plus que de la musique, on comprend. Mais, on ne peut pas tout laisser entre les mains de quelqu’un qui renie ces idées.

Un petit mot pour conclure :

G. : l’intérêt du festival, c’est de devenir acteur, que les gens se rencontrent et surtout qu’il y ait un après. Le succès du festival c’est qu’il y avait après des rencontres, des actions, des débats et que les gens continuent à lutter.

Alan : C’est un festival, mais pas uniquement de musique, y’a de tout, c’est un temps fort qui représente un travail de pleins de gens dans leur quotidien.

Rico (SCALP 29)


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