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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°6 - Février 2002 > Rencontre avec les Tagada Jones

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Rencontre avec les Tagada Jones



NP : Pouvez-vous présenter le groupe ?

Niko : Nous sommes 5 musiciens et il y a aussi des gens comme Laurent qui tournent autour du groupe.

La compile Skunk Konexioa vient de sortir, elle regroupe des groupes qui ont une démarche dite indépendante. Pour vous, être indépendant, c’est quoi ?

Nous, pour être indépendants, on est indépendant puisque on fait tout de A à Z. La seule chose que nous ne faisons plus, c’est la distribution au niveau national que nous avons laissés à M10, mais avec qui nous avons juste une décision de travail.

Pourquoi cela ?

C’est simple, c’est notre éthique par rapport à ce que l’on chante, à ce que l’on-dit et de ne pas avoir à suivre quelqu’un qui nous dit quoi faire, quoi dire.

Donc si vous êtes sur scène, c’est pour dire quelque chose ?

Oui, je pense, il suffit de voir nos paroles, on a très peu de chansons d’amour ! Nos chansons sont plutôt revendicatrices !

Gus : Par contre, moi, j’ai souvent vu des groupes faire la démarche d’expliquer entre chaque chanson les paroles, leur message, mais ça te casse rapidement un concert. Je pense qu’aller à un concert, c’est aussi un moment de fête. L’engagement politique, d’accord, mais la fête aussi !

Sur Rennes, pleins de café concerts ont fermé. Pourquoi ?

Niko : La législation sur la sécurité, mais aussi liée aux lois des intermittents ont posé pleins de problèmes. C’est autour des normes de sécurité que la plupart part des cafés concert rennais ont été fermés.

Pas trop dur sans café concert ?

Niko : Pour nous, c’est bon, on a un nom suffisamment connu qui fait que l’on peut jouer en salle, mais pour ceux qui arrivent derrière, c’est pas simple !

Stef : Oui, c’est vrai que grâce aux café concert, on pouvait jouer plus facilement. Maintenant, il n’y a plus rien !

Gus : L’état fait tout pour éliminer une contre-culture.

Dans vos paroles, vous vous dites militants, et dans votre quotidien, c’est quoi être militant ?

Niko : On a des paroles revendicatrices, on le pense, mais on ne s’affiche pas comme militant même si on peut occasionnellement faire des manifs, jouer pour des concerts de soutien. Donc, notre côté militant, c’est jouer pour des causes, et après, chacun fait en fonction de lui.

Gus : Sans même faire des manifs tapent à l’oeil, dans la vie de tous les jours tu peux faire des choses par militantisme et par engagement. Par exemple, rien qu’avec la consommation tu peux changer des choses. Imagine, une journée sans consommer, mais vraiment tout le monde qui ne consomme pas pendant une journée, la merde que ça foutrait ! Rien que de faire attention à sa façon de consommer, c’est un acte militant, faire attention à l’écologie, à ses déchets, à l’énergie c’est aussi un acte militant. Après, que des gens arrachent des champs des maïs trangénique, que l’on manifeste pour les sans papiers, c’est aussi très important. Il faut de tout et après chacun fait comme il peut en fonction de ses disponibilités.

Niko : moi, je crois qu’il faut respecter chaque façon de militer et que les gens se regroupent, luttent ensemble en étant solidaires.

Stef : On vit dans un monde où tout est faux, un monde virtuel. Regarde dans la culture, dans la musique tout est vendu comme une boite de conserve avec que du faux. Donc être militant, c’est aussi être sincère et être contre la connerie humaine.

Au niveau de la musique et de l’album " manipulé ", comment le présenteriez vous ?

Niko : C’est la continuité des autres ! Il est sans doute plus fini parce que nous ne faisons plus que de la musique. C’est vrai que certains disent que c’est moins punk qu’avant, mais nous ce que l’on aime c’est qu’il y ait plein de styles de gens à venir. Et il faut arrêter d’être borné à un style de musique et s’ouvrir, sans se prendre la tête, et même si on n’a pas de crête, on peut être punk !

Votre public est donc mélangé, si vous vous rendez compte qu’il y a des fafs, comment réagissez vous ?

Niko : on arrête de jouer, y’a pas de problème !

Rico (SCALP Brest)


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