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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°86 - Avril 2001
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Autriche, un an après

Interview de la Rosa Antifa


Un an après l’accession au pouvoir de l’extrême droite, où en sont les mobilisations antifascistes ?


Comparées aux mobilisations de l’an passé, elles sont moins importantes en nombre, ce qui ne signifie pas qu’elles soient de moindre importance. L’an passé, il s’agissait de mobilisations très spontanées, désormais elles sont plus institutionnalisées, à l’image des " manifs du jeudi ", ou sont programmées à l’avance, à l’image de la grande manifestation du 3 février, ou encore elles ont lieu lors des meetings importants du FPOe. D’autre part, chaque groupe, organisation a ses propres façons de faire, qui sont très spécifiques.

Les antifascistes ont-ils interprété la capitulation de l’Europe comme un abandon ?

Nous nous y attendions. Nous comptons encore sur la résistance antifasciste dans les pays européens et nous pensons que nous avons intérêt à travailler ensemble, pas seulement en raison du développement de l’extrême droite en Autriche. Nous allons devoir nous occuper d’un passe à droite en Italie notamment.

Ceci dit les mesures prises par la communauté européenne n’ont pas été inutiles. Elles ont empêché ce gouvernement d’être encore pire. Mais ça c’est de l’histoire.

Où en est la " gauche " autrichienne ? Quel est son programme ?

Il y a beaucoup de petites initiatives mais pas de grands partis ou organisations. Par exemple, le Parti communiste a fait seulement 2% aux dernières élections. Il n’y aucun programme commun, excepté la lutte contre le FPOe/OeVP. Pour beaucoup c’est le seul objectif ; en ce qui nous concerne nous avons des perspectives plus larges comme lutter pour une autre société.

La chute des votes pour le FPO récemment est-ce une réalité ?

Oui, le FPOe perd de l’audience actuellement. Ils ont été durement touchés par " l’affaire informer " (le FPOe a payé des agents de police pour leur fournir des informations confidentielles) et également par la stupéfiante incompétence de certains de leurs ministres. Mais après les élections viennoises il n’y a pas d’élections pendant trois ans, et il est tout à fait possible que le FPOe se stabilise durant cette période. Cela dépend également de si et quand Haïder reprendra la direction du FPOe. Pour le moment il tente de garder une certaine distance avec le gouvernement parce qu’il ne souhaite pas être associé aux nombreuses attaques sociales initiées par celui-ci actuellement.

Comment pensez-vous mettre en oeuvre de nouvelles mobilisations ?

Il y a différents points de vue. D’un côté sont les groupes qui pensent qu’il faut virer le FPOe du gouvernement. De l’autre sont ceux pour qui il est primordial de se concentrer sur le racisme… ce qui pourrait nous mener à avoir des difficultés à organiser de nouvelles mobilisations. Jusqu’à maintenant chacun fait son truc dans le contexte global. Mais l’on peut dire que le mouvement anti FPOe/OeVP est actuellement dans une situation difficile car beaucoup de gens se sont sentis frustrés de ne pouvoir renverser ce gouvernement.

Quels sont vos liens de solidarité avec les groupes antifascistes en Europe ?

Nous avons établi de nombreux liens avec des organisations antifascistes dans toute l’Europe (également ailleurs) depuis février dernier. Certain de ces contacts nous ont conduit à un travail collectif actuel. Les premiers mois nous avons été l’objet de nombreuses marques de solidarité, de soutien et cela a été (et est encore) très important pour nous. Mais suite à la levée des sanctions de l’Europe, l’intérêt international s’est largement diminué. Cela nous apparaît comme une " normalisation " des participations fascistes au gouvernement y compris de la part de la gauche.

Les contacts internationaux sont très importants pour nous ; nous souhaitons améliorer cet aspect de la lutte dans le futur. SI nous ne participons pas plus aux rencontres internationales c’est juste pour raison financière (temps et argent principalement).

Que pensez-vous des diverses rencontres du mouvement anti-mondialisation (Prague, Nice, et prochainement Gênes contre le sommet du G8) ? Faites-vous partie de ce mouvement anticapitaliste radical ?

Comme nous sommes aussi anticapitalistes, nous apprécions le mouvement anti-mondialisation comme une chose positive, même si parfois les critiques sont plus concentrées sur des symboles que sur les structures du capitalisme globalement.

En pratique nous ne sommes pas très actifs dans ce domaine actuellement. Non parce que nous ne voulons pas, mais nous sommes déjà surchargés par nos autres activités. Nous participerons à certaines des mobilisations futures mais nous ne les organisons pas encore.


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