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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°86 - Avril 2001
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Interview de Lofofora


Né sur les brisées de l’Alternatif finissant, Lofofora affiche une décennie d’activisme sonore. 700 concerts, trois albums, des compiles et une flopée de collaborations auront émaillé cet itinéraire rectiligne. Aujourd’hui le "cactus hallucinogène" publie Double, un disque-bilan, moitié live-moitié studio qui restitue les liens indéfectibles qui lient le quatuor à son turbulent following . Un album-somme qui relate leur perpétuelle quête de puissance, entre fracas des guitares et grosse assise rythmique, magnifiée par un chant impérieux, au phrasé hip-hop, où la véhémence le dispute à la noirceur. Un album somme, moitié live-moitié studio, qui relate les liens indéfectibles qui attachent le quatuor à son turbulent following. A confirmer lors de l’Orphelins Tour et des festivals de l’été.


No Pasaran : Double renferme un live (12 morceaux) et un 7 titres-studio...

Reuno : La partie principale de l’histoire de Lolofora s’est constituée sur la route... Notre public et nos proches nous poussaient à faire un live. On a souhaité faire un truc un peu différent avec ce mini-album en bonus. (...)

On a toujours essayé de brouiller les pistes, d’entretenir les contradictions qui cohabitent en chaque être. Double développe à la fois notre face brutale, instinctive et notre côté "plus réfléchi", avec ces reprises de chansons françaises (...). Nous voulions entretenir une sorte d’ambivalence... Comme sur les nouvelles versions super-soft des trois morceaux qu’on a réenregistré. On aime bien les gens qui, d’album en album, savent rester sincères, qui sont eux-mêmes et surprennent toujours. C’est la part la plus importante du côté créatif.

Pourquoi avoir privilégié les titres de votre dernier album en date sur le live ?

Farid : Quand tu fais un groupe, plus le temps passe, plus tu perds l’envie de jouer les vieux morceaux même si tu les adores. Par ailleurs, il s’agit d’un live qu’on a enregistré pendant la tournée de Dur comme fer qui est l’album préféré de tous les membres du groupe. Sinon, à chaque fois, nous essayons de nous remettre en question et Dur comme fer nous apparaît comme la forme la plus aboutie de Lofofora... D’un autre côté, sur Double, les versions sont différentes, la voix est beaucoup plus trash...

Reuno : C’est un putain de live bourrin. Après 5 milliards, le titre qui clôture le disque, tu te demandes si ta platine va redémarrer !!!

Une ligne de conduite...

Farid :Si tu fais un titre pour que ça marche, pour accéder à quelque chose de plus gros, ce n’est pas honnête. Lorsque nous composons un morceau, nous ne nous demandons jamais combien nous allons en vendre. Nos préoccupations vont plutôt vers l’articulation de la chanson, "Tiens, là , il faudrait une partie qui fasse jumper en concert". Si nous devions spéculer quant aux perspectives commerciales, autant bosser dans la pub.

Reuno : On n’assume pas vraiment les étiquettes : groupe phare, groupe machin... Quand on nous présente comme ça, on n’est pas là pour dire : "arrête tes conneries" mais...

Farid : On essaie de ne pas trop faire mousser le truc, de ne pas trop croire aux louanges, et de se tenir éloigné du syndrome qui te pousse à attraper le melon..

Les multiples collaborations...

Reuno :J’aime que les styles se mélangent, que les jeunes trashers découvrent Ekova sur Peuh, notre deuxième album, et les supportent par la suite. Nous essayons de prôner l’ouverture d’esprit et le droit à la différence.

Farid : Pour moi, les collaborations permettent de s’enrichir et de découvrir d’autres horizons. Je fais d’ailleurs un groupe avec un des membres de Kabal. Ce genre d’histoire se déroule simplement. Pas besoin d’attaché(e) de presse !!! "

L’influence de l’électronique...

Cela fait partie de notre culture mais on n’a pas forcément envie de travailler avec. On préfère les trucs qu’on gère mais ça nous intéresse. On a, d’ailleurs, fait remixer Amneshistory par Pushy et Holiday in France par Doctor L. Sur la B.O du film Les aliénés (Yvan Gauthier), on trouve une autre mouture de 1 million concoctée par Stéphane Hervé et Emmanuel, chanteur de LTNO. C’est un truc complétement déjanté, apocalyptique. A l’écoute, on était sur le cul et vraiment contents qu’ils aient massacré le morceau à ce point là. Ils t’anéantissent ces mecs là.

Les rumeurs de split ?

Reuno : Il s’agissait de nos affaires personnelles et cela ne regarde personne. Nous souhaitions faire un break car nos vies privées respectives possèdent, elles aussi, leurs priorités et voilà... On s’est mis en stand by trois mois et on est reparti de plus belle...

Farid : Lofofora existe depuis 10 ans. Dès qu’il se passe quelque chose comme cela dans un groupe, les rumeurs certifient que "ça bat de l’aile". Mais, "ça bat toujours de l’aile" dans un groupe, quelque soit sa durée d’existence. Comme dans une histoire de couple, on est à quatre et on ne baise pas ensemble !

Soutenir des causes ?

Reuno : Nous n’avons jamais soutenu une cause particulière. Certes, au début, nous avons joué pour le SCALP et pour des assos défendant les mal-logés. Nous le faisions lorsque le motif nous touchait mais un groupe ne peut pas fonctionner uniquement comme ça. Depuis la sortie du 3ème album, on fait moins de plans de ce genre ; cela devient vite un gouffre financier. Par moment, il vaut mieux savoir survivre et pouvoir redonner par la suite, plutôt que de s’éteindre très vite.

Propos recueillis par Xav.

Lofofora/Double /Jaff/Bmg/sortie : 24 avril/

Infos :

www.sriracha-sauce.com

Sriracha Tour/soutien à Orphelins Sida International

Lofofora+Watcha+Oneyed Jack+Black Bomb A

11/05 : Epinal ; 13/05 : Brainans(25)

15/05 : Lyon ; 16/05 : Valence ; 17/05 : Montpellier ; 18/05 : Marseille ; 19/05 : Hasparren(64)

21/05 : Toulouse ; 22/05 : Clermont Ferrand ; 23/05 : Bordeaux ; 24/05 : Nantes ; 25/05 : Amiens ; 29/05 : Paris


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