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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°86 - Avril 2001
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> Opposons le réalisme du rêve au cauchemar de la réalité

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Opposons le réalisme du rêve au cauchemar de la réalité


Barcelone : Où en est-on de la lutte des sans-papier(e)s. Y-a-t-il une vie après la signature des accords avec le gouvernement ?


Le samedi 20 janvier, plus de 350 sans-papiers initiaient l’occupation de l’Eglise Santa Maria del Pi de Barcelone, et 328 d’entre eux commençaient une grève de la faim qui durera jusqu’au 03 février. En quelques jours se met en place l’un des plus importants mouvements de sans-papiers jamais vu au niveau européen. En quelques jours, la lutte s’est étendue à 10 autres églises, pour un nombre total d’environ 1000 sans-papiers et suscitant des mouvements similaires dans de nombreuses villes d’Espagne, allant jusqu’à susciter, au bout d’à peine quelques semaines la création d’une coordination nationale des immigrés avec et sans-papiers.

Les sans-papiers qui sont alors entrés en lutte ont alors changé la donne politique alors en cours, forçant l’un des gouvernements les plus réactionnaires d’Europe, celui d’Aznar (Monsieur " l’Espagne va bien… quand elle fait ce que je veux ! "), montrer un visage de négociateur humain prêt à changer le mot d’ordre pré-encierros d’expulser 30 000 sans-papiers en celui post-encierros de régulariser quelques centaines de personnes supplémentaires. Bref, ayant appris de ses homologues européens et voulant éviter une future déroute électorale, il a mis en place la stratégie utilisée par eux, d’effectuer une régularisation partielle et précaire. Il ne lui reste plus qu’à accepter d’abroger les articles les plus controversés de sa loi d’immigration, pour désarmer totalement la protestation en donnant l’impression d’avoir changé de politique tout en conservant l’essentiel.

Ce changement de marketing politique, s’il ne change pas pour l’instant le fond de la politique, signifie par contre que les sans-papiers ont réussi à changer radicalement la perception qu’a la population de l’immigration, et c’est sans doute là le plus important. Sortant de l’ombre ils ont réussi, comme ceux l’ayant précédemment fait dans d’autres pays, à passer du statut de clandestin, forcément "tapis dans l’ombre", forcément "délinquant" ; à celui de personne privée de papiers par une politique, rentrant en lutte pour défendre sa dignité et ses droits, et par là-même défendant ceux de tous. Et ceci est un acquis irrévocable.

La réponse du gouvernement va alors, comme c’est de coutume, être de diviser les sans-papiers en "bon" et "mauvais", en ce qui "méritent" d’être régularisés (mais à l’épreuve du purgatoire, avec un titre provisoire, car le séjour permanent dans notre meilleur des mondes capitaliste se mérite, c’est comme le paradis chrétien…) et ceux qui, "malgré tous les sentiments humanitaires que nous possédons comme vous tous, doivent rentrer chez eux, car on ne peut pas ouvrir les frontières à tous sous peine de les livrer à l’économie informelle et aux mafias, et sous peine de mettre en danger notre économie nationale." "Et maintenant dormez". Cherchant par un véritable exercice d’hypnose, en jouant sur des angoisses paralysantes et en proclamant des vérités inversées aux allures d’évidence, à nous plonger dans un cauchemar qui doit être vécu comme une réalité incontournable.

Après 6 semaines, un accord est signé

Avec la fin des occupations, à Barcelone, le 07 mars, préalable exigé à la signature d’un accord avec le gouvernement effectué le 08 mars, le mouvement des sans-papiers est entré dans une nouvelle phase. Le gouvernement va tout faire pour que la question semble réglée et que tous ceux qui réclament plus (des papiers pour tous, nul n’est illégal, liberté de circulation et d’installation…) soient vus comme de dangereux irréalistes radicaux ou comme de doux rêveurs, selon les fois. A nous tous alors, d’opposer le réalisme de notre rêve, projet de société autrement plus viable, que celui cauchemardesque du réalisme néolibéral. Et cela doit commencer par la régularisation de TOUS les sans-papiers et par rappeler que l’égalité des droits et la liberté de circulation et d’installation sont des droits fondamentaux que nous ne négocierons pas.

Démarrées officiellement le 31 janvier, les négociations ont connus de nombreux blocages venus de la volonté du gouvernement. Si celui-ci a en effet toujours offert un visage de négociateur vis-à-vis de l’opinion publique, il a exercé une pression constante sur les sans-papiers pour que ceux-ci voient au rabais leurs revendications initiales et qu’ils arrêtent toute action de protestation avant la signature d’un accord. Ceci pour que le gouvernement puisse montrer qu’il ne négocie pas avec des personnes en lutte et dissuader ainsi d’autres sans-papiers de rejoindre le mouvement.

Très schématiquement, l’accord prévoit que seront réexaminées "avec les critères les plus amples" les demandes rejetées lors du précédent processus de régularisation 2000. L’accord prévoit deux autres critères de régularisation (aussi amples que vagues, laissant tout loisir d’interprétation à l’administration, envoyant en touche la notion de plein droit) : être arrivé avant le 24 mars et posséder une offre d’emploi d’une part ou sinon pouvoir voir s’octroyer un titre provisoire pour circonstances humanitaires et/ou exceptionnelles et/ou d’insertion. L’accord mentionne une période d’examen de 60 jours, à dater du 08 mars, et garantit que durant cette période il n’y aura aucune répression.

Bref, il s’agit d’un accord qui ne garantit ni la régularisation de tous (étude au cas par cas, selon critères) ni la nature des titres délivrés. Il est évident que le résultat de l’examen des demandes dépendra en grande partie de la pression mise sur le gouvernement durant cette période.

De son côté celui-ci fait donc tout pour étouffer la revendication. Ainsi, il a mandaté Caritas (Secours Catholique) pour héberger les sans-papiers durant la période d’examen, transformant ainsi une lutte politique en une situation humanitaire et de plus en dispersant physiquement les sans-papiers dans divers logements pour casser la force collective

. Il a également écarté du suivi du processus tous les soutiens alors présents dans la lutte, pour ne laisser que les organismes officiels : syndicats majoritaires (CC OO et UGT), Caritas, ACSAR (asso de soutien aux réfugiés) et l’archevêché. Les sans-papiers à qui il a était accordé (c’est le minimum possible…) que soient présents leurs représentants vont donc se trouver minoritaires pour défendre leur revendication au sein de cette commission de suivi.

La nécessité d’une pression extérieure et d’un élargissement de la lutte est donc indispensable.

Une lutte qui s’est étendue à toute l’Espagne

Des occupations se succèdent à Séville (encierro de sans-papiers et de soutien, ces derniers depuis le 12 mars - contact : l.huertas@svq.servicom.es ), Cadiz, Grenade, Burgos, Madrid (encierro de 50 sans-papiers dans une église contact : encierro-madrid@sindominio.net -

http://www.sindominio.net/encierro-...), Valence, Murcia, Lepe (20 sans-papiers en grève de la faim depuis le 04 mars - contact : psala@buc.ucm.es), Malaga (35 sans-papiers " encerrados" dans l’Université depuis le 15 mars, se joignant aux étudiants qui l’occupaient depuis le 13 et ont initié une grève de la faim et de la soif depuis le 19 mars - contact : inmigrados@hotmail.com) ; dont certaines accompagnées de grève de la faim.

Une solidarité urgente est plus que nécessaire dans le Sud de l’Espagne où la situation est vraiment très dure. Notamment à Almeria ou 76 sans-papiers qui occupent l’Université depuis le 19 février font face à un rectorat ultra-répressif (menaces, injure, violence, interdiction d’entrée de nourriture, interdiction de communication avec les étudiants…) et pour autant ne désarment pas. (Contact : YGIMENOS@NEXO.ES)

Une coordination nationale s’est mise en place, à Barcelone les 10 et 11 février (suivie de réunions à Valence et Murcia). Cette coordination a adopté, entre autres choses, le mot d’ordre de " régularisation de tous les sans-papiers " et a adopté le principe d’auto-organisation des sans-papiers. Elle a décidé de mettre en place des actions à l’échelle nationale.

Ainsi, du 15 au 18 mars a eu lieu une marche, qui empruntant des chemins Nord et Sud, qui ont convergé à Madrid le 18 pour une manifestation nationale à laquelle ont participé environ 6000 personnes. Le 21 a eu lieu à Madrid un festival de soutien. Dans chaque ville traversée par la marche se sont mises en place des actions de solidarité et a été présentée la campagne de désobéissance civile lancée au niveau national.

L’Europe rejette les étrangers par une législation protectionniste, xénophobe et inégalitaire, laissant entendre qu’il faut se protéger d’une invasion des hordes de pauvres du Sud et de l’Est. Non seulement la loi se durcit à l’intérieur de la zone Euro mais Bruxelles finance aussi la mise en place de "pays tampons" autour de l’Europe qui doivent gérer la répression et fermer la porte aux "illégaux". Encore faut-il mesurer la différence entre les discours et les faits car si les discours surfent sur la "peur du citoyen" ainsi que sur le racisme et la xénophobie que produisent chaques nations et chaques "identités nationales", les gouvernements savent que les entreprises exigent une main d’oeuvre étrangère surexploitée qui n’aura aucun droit, qui sera mal payée et qui surtout ne sera pas syndiquée sinon "tu retournes dans ton pays". Capitalisme libéral oblige.

Le soutien aux sans-papiers et la lutte contre la ley d’Extranjeria

La plus importante manif vue pour l’instant est celle ayant eu lieu à Barcelone, le 04 février, où entre 40000 et 50000 personnes manifestaient dans le cadre d’une manif unitaire. La manif était qualifiée d’unitaire car convoquée par les trois plateformes de soutien existant à l’heure actuelle :

1. La plateforme de soutien aux immigré(e)s sans-papier(e)s.

Elle comprend l’association "Papers Por Tothom" ("Des Papiers Pour Tous"), avec laquelle elle est souvent confondue, mais comprend également, de nombreux individus. La base commune de la plateforme est la revendication "des papiers pour tous" ainsi que le principe selon lequel les sans-papiers sont maîtres de leur lutte et que ce sont eux qui doivent prendre les décisions. C’est la plateforme initiale, la seule antérieure aux "encierros" et la seule réellement présente à ceux-ci.

2. La plateforme de soutien aux sans-papiers en lutte.

Elle comprend diverses orgas comme par exemple : ATTAC, le Collectif de Solidarité avec la Rébellion Zapatiste, la Commission de Défense des Droits Humains du Collège d’Avocats de Barcelone, les Verts, la CNT-AIT, la CGT (en Espagne, anarcho-syndicaliste), la Marche Mondiale des Femmes, etc. Elle fonctionne également sur la base de laisser les sans-papiers maîtres de leurs luttes. A noter que des membres de cette plateforme participent également à la première.

3. La plateforme pour la citoyenneté et la vie en commun.

Scission de la deuxième, elle est composée par des orgas "sattelites" des "gros" partis de gauche (syndicats comme CCOO, équivalent de la CFDT, ou UGT, équivalent de la CGT, et assos comme SOS Racisme...). Elle refuse l’utilisation de la grève de la faim et la revendication "des papiers pour tous". Bref, elle prépare bien le terrain pour la candidature de Zapatero (nouveau leader du P.S.) aux prochaines élections...

Si les trois plateformes ont convoqué à la manif du 04 février, seules les deux premières l’ont fait avec un appel commun (ce qui est le cas à chaque fois, depuis) qui était : "Solidarité avec les immigrants en lutte. Non à la "ley d’extranjeria". Non aux expulsions". La manif a été suivie par un concert de soutien dans le quartier du Raval (le quartier où vivent le plus d’immigrés) de plus de 8 heures, organisé par la première plateforme, auquel ont participé plus de 25 groupes (dont Manu Chao et Color Humano...) et auquel ont assisté plusieurs milliers de personnes.

Différents rassemblements, manifestations et actions surprises ont été mis en place depuis cette date et environ 70 000 signatures de soutien ont été récoltées à Barcelone.

Une campagne de désobéissance civile (auto-inculpations et dénégation de ses papiers d’identité) a lancée au niveau national. Elle a pris pour l’instant deux axes principaux :

- Remise de DNIs (titres d’identité). Les personnes déposent leurs DNIs dans une urne en déclarant qu’ils refusent tout type de papiers tant qu’il restera des sans-papiers. Le thème est "des papiers pour toutes et tous ou plus de papiers du tout !".

- Auto-inculpations. Les personnes se déclarent coupable de désobéissance au titre de la nouvelle loi en signant un texte mentionnant "je suis coupable de promouvoir l’adhésion à une association, à un syndicat, de favoriser le transport et de faciliter l’accueil de personnes immigrées sans-papiers" (Infos à http://desobedencia.civil.pangea.org).

Enfin, en ce moment on parle beaucoup des recours d’inconstitutionnalité, qui sont présentés contre la Ley d’Extranjeria. Neuf recours ont été déposés le 23 mars au Conseil Constitutionnel, un par le PSOE (Parti Socialiste Espagnol), et huit par des communautés autonomes (Andalousie, Aragon, Asturies, Baléares, Castille-La-Manche, Extremadura, Navarre et Pays Basque). Tous ces recours ont été déposés contre quatre articles, ceux qui interdisent aux sans-papiers l’exercice des droits de manifestation, grève, syndicalisation et l’accès à l’assistance juridique gratuite.

Pour mémoire, jusqu’à il y a quelques jours Zapatero, actuel leader du PSOE, prétendait interdire aux représentants du PS présidant des gouvernements de communautés autonomes, de faire le moindre recours au nom de la recherche d’un " pacte de gouvernement sur l’immigration " avec le PP (Parti Populaire) d’Aznar. Devant l’échec de ce pacte il a fini par accepter de présenter ce recours.

Dernier rebondissement, le " défenseur du peuple ", Enrique Múgica (ancien ministre socialiste de la justice) vient de refuser de déposer un recours d’inconstitutionnalité contre la loi, alors qu’il a reçu 769 pétitions pour le faire de la part de syndicats, parti politiques et associations qui n’ont pas d’autre biais légal que de passer par lui. Il y a de grandes chances qu’il soit poussé à la démission. D’une part parce que c’est le plus grands nombres de pétitions jamais reçu par un défenseur du peuple pour recourir contre une loi. Ensuite parce qu’il a outrepassé ses fonctions en justifiant son acte en expliquant que selon lui il n’y avait aucun élément d’inconstitutionnalité dans la loi, chose qu’il appartient seulement au Conseil Constitutionnel de juger, lui étant chargé de défendre, en théorie, les intérêts du peuple face à ceux du gouvernement. Même le PSOE, a critiqué son positionnement…

Il est important de soutenir objectivement ces recours. Non, en tant qu’instrument politicien qu’ils sont évidemment pour le PSOE, mais parce que les articles de loi en question vont vraiment pourrir encore plus la vie des sans-papiers, ce dans un des cadres légal les plus répressifs jamais vu. La difficulté va être de faire en sorte que la critique de l’ensemble de la loi (et au-delà le principe même d`’une loi régissent l’immigration) ne soit pas oubliée derrière celles faites quant aux côtés ultra-répressifs de cette loi (comme cela a pu se passer en France avec les certificats d’hébergements de la loi Debré). Car il est clair, qu’à part les articles en question, le PSOE, et c’était le sens de son pacte de gouvernement, partage la vision d’ensemble de la politique d’immigration du PP. Bref, l’un ne doit pas empêcher l’autre.

Rassemblement de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Espagne.

Samedi 31 mars 14h. (...) Si le mouvement enclenché par loccupation de Saint-Ambroise puis de Saint-Bernard sest effiloché en France, en Espagne, la relève du mouvement pour la régularisation de tous les sans-papiers est actuellement en plein essor. Cest aujourdhui le pays dEurope où le plus de sans-papiers sont entrés en lutte en même temps alors quil y a déjà eu deux opérations de régularisation depuis 97.

(...) Les Etats européens sont daccord entre eux pour coordonner leurs politiques contre les étrangers pauvres afin de faire travailler cette partie des exploités aux plus bas salaires possibles, avec les conditions de travail les plus avantageuses pour lEntreprise Europe.

Tous les exploités, tous les sans-papiers, tous celles et ceux qui refusent que la vie de qui que ce soit dépende dun morceau de papier doivent concrètement être solidaires les uns des autres. Cest pourquoi nous appelons à manifester le 31 mars, 14 H, devant lAmbassade dEspagne. (...)

Solidarité internationale avec et entre tous les sans-papiers

Collectif des sans-papiers de la MDE, 9ème Collectif, Collectif Anti-Expulsion

De la spécificité des occupations d’églises en Espagne

Quand je parle d’occupations d’églises, c’est en fait une simplification face à un terme intraduisible utilisé ici. On parle ici d’"encierro", littéralement "enfermement", ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que les "occupations" en question se font toujours après un accord préalable passé avec le curé responsable de l’église ; ce qui permet de s’assurer de son soutien et du fait qu’il ne demandera pas l’évacuation de l’église. Ensuite, parce que, matériellement les sans-papiers s’enferment dans les églises. Ils se constituent en groupes correspondant aux capacités d’accueil de l’église choisie et s’y enferment. Quand d’autres sans-papiers viennent pour se joindre à eux, les occupants refusent et appellent les nouveaux arrivants à constituer un nouvel encierro dans une autre église. Et, ils s’imposent, sauf rares exceptions, l’interdiction de sortir de l’église, une fois l’encierro constitué.

Nécessité d’une solidarité internationale

Des actions de solidarité commencent à exister au niveau international : manifs devant les ambassades espagnoles à Paris et à Londres. Solidarisation des sans-papiers qui viennent d’occuper pour la deuxième fois l’église de St Bernard avec ceux de Barcelone...

Mais celle-ci doit s’intensifier, car seul un mouvement fort et international permettra d’obtenir la régularisation de TOUS les sans-papiers, chose qu’un collectif isolé face à un gouvernement ne peut obtenir seul.

En ce sens, l’action préparée pour le 31 mars à 14H devant l’ambassade d’Espagne par le collectif des sans-papiers de la MDE, le 9ème Collectif et du Collectif Anti-Expulsions trace la voie d’une solidarité internationale en marche.

Y, à Barcelone, le 25/03/2001

Note :

Ce texte est une analyse personnelle de la situation écrit par un membre de la plateforme de soutien aux immigré(e)s sans-papier(e)s, en aucun cas une analyse collective faite par celle-ci ni par l’assemblée des sans-papiers.

Les coordonnées de la plateforme de soutien aux immigré(e)s sans-papier(e)s :

apoyosinpapeles@mail.com

http://www.sindominio.net/sinpapeles

POUR LA SOLIDARITÉ

1. Envoyer des déclarations de soutien aux sans-papiers au nº de fax et à l’e-mail suivants :

(00 34) 93 4410 206

apoyosinpapeles@mail.com (pour les messages venant de la France, merci de m’envoyer une copie à kebab@altern.org )

2. Envoyer lettres/fax de protestation au Gouvernement Civil de Barcelone et au Gouvernement Catalan (Generalitat).

Coordonnées : : Gobierno Civil de Barcelona, Delegación del Gobierno, Avda Marques de l’Argentera nº2, 08003 Barcelona - fax : (00 34) 93 482 04 13

Generalitat de Catalunya, Pza St Jaume, 4, 08002 Barcelona, fax : (00 34) 93 318 34 88

3. Envoyer lettres/fax de protestation aux ambassades et consulats espagnols dans vos pays/villes.

4. Organiser des picketings et manifestations face aux ambassades et consulats espagnols dans ces pays/villes.

5. Envoyer de l’argent aux personnes "enfermées" au compte bancaire :

La Caixa de Barcelone - Nº 2100 3001 65.210.822.2184

6. Soutenir un mouvement indépendant qui pour la première fois est son propre porte-voix et son propre négociateur face à l’administration et au Gouvernement.

7. Dénoncer les tentatives de briser la lutte des immigrants "enfermés" et le mouvement qui les appuie, qui infectent l’opinion publique avec de fausses accusations selon lesquelles ils seraient manipulés et contrôlés par des mafias.

8. Parler avec des représentants religieux pour qu’ils soutiennent publiquement les églises qui ont accueilli les personnes immigrées.

9. Diffuser l’information.

Le mouvement des sans-papiers, en France a initié la contre-offensive, il y a maintenent cinq ans, malgré l’acharnement de la gauche plurielle et autres associations affiliées à démonter la dynamique de la lutte, les collectifs de sans-papiers sont toujours là. Et comment pourrait-il en être autrement quand toute la législation mène les sans-papiers régularisés à vivre dans une précarité certaine et les autres à vivre planqués en dehors de tout droit. Alors la lutte n’est pas prête de s’arrêter. En France, les collectifs se battent pour la régularisation de tous et toutes avec maintenant la revendication de la carte de dix ans et en Europe le mouvement ne fait que s’amplifier sur la base de liberté de circulation et d’installation et d’arrêt des expulsions. Le plus fort de la lutte se situe en ce moment en Espagne avec le gros mouvement qui s’est déclenché il y a maintenant deux mois et des milliers de sans-papiers qui sont à leurs tour sortis de l’ombre pour occuper des églises et revendiquer des droits qui leurs sont refusés. Rappelons que ce mouvement s’est développé presque un an après les évènements d’El Ejido (Andalousie), en fevrier 2000, qui ont été le théâtre d’un pogrom, d’une "chasse au marocain" de triste mémoire dans cette région de miracle (mirage, naufrage...) économique et de culture sous serres de plastique. Fioul

oLyon : Mohammed, Saïd, Maïssa, Lakhdar, Adil, Tania et Mourad ont également déclenché une grève de la faim depuis le 26 février pour obtenir une régularisation par carte de 10 ans, une grève pour tous aussi avec réouverture de tous les dossiers à la préfecture. Contact Tel : 06 72 66 24 81 Fax : 04 78 93 49 11

oSt Pol s/mer (près de Dunkerque). Felicia Storoescu a commencé depuis le 21 février sa grève de la faim suite à un refus de délivrance d’une carte de 10 ans ainsi qu’à la notification d’une "invitation" à quitter le territoire. Félicia avait, à la suite d’une première grève de la faim de 36 jours, été régularisée à titre"humanitaire, vie privée et familiale". La préfecture, devant la forte mobilisation a fait marche arrière en proposant une carte d’un an que Félicia a refusée. Elle exige 10 ans. C’est alors que la préfecture envoie un psychiatre à l’hôpital où se trouve Félicia et tente de la faire passer pour folle. contact Tel 06 20 95 55 69

o Montpellier : "Pendant 31 jours, 18 hommes kurdes se sont mis en grève de la faim. A ce mouvement était associé 2 femmes, soit 20 personnes au total. Dès le début du mouvement les grèvistes de la faim entendirent faire comprendre qu’ils n’étaient en aucun question de faire du cas par cas puisque quasiment tous et toutes avaient déjà parcouru le périple administratif des demandeurs d’asile politique. Pour eux la seule solution étaient un réglement collectif et politique. Le comité de Soutien aux grèvistes de la faim qui en théorie, n’était que le porte-parole des grèvistes de la faim, permis de faire recommencer les dossiers, de commencer à médiatiser cette grève gràce à la venue de deux évèques (celui de Montpellier et Gaillot) de Bové, etc. Pour toucher les montpellierains, tous les soirs étaient organisés un rassemblement avec masques blancs, chasubles noires et les photos des 20 kurdes, et un rassemblement tous les samedis. Il est noté qu’un groupe d’étudiants et sympathisans du mouvement étudiant, lassés du peu de combativité du comité de soutien, se sont rendus au petit matin à la préfecture pour secouer les murs à coup de pétards pour réveiller la préfecture sur le sort des sans-papiers. Il semble que certains d’entre eux préparaient d’autres initiatives au moment où les grèviste ont cessés leurs grève le 21 mars.

Au sujet du résultat de cette grève, la préfecture a totalemnt maitrisé son sujet. Elle a endormis le comité en soufflant le chaud et le froid, et endormissant tout le monde par ces négociations. Le résultat de 31 jours de grève set d’autant plus grave, que 5 personnes sont régularisés (dont une suite à un appel de jugement administratif), des permis de 3 mois avec peut-être autorisation de travail... Soit que dalle, puisque c’est recommencer le parcours administratif duquel ils ont été débouté. Je remercie particulièrement les nombreux groupes du réseau qui ont envoyés un mesage de solidarité aux grèvistes : tolosa et paris, et le groupe No Pasaran de Heidelberg qui s’est déplacé à Montpellier.

Arno

oAllemagne. Kein Mensch Ist Illegal et Solidarité Libertad prévoient de poursuivre leur campagne contre la Lufthansa(Compagnie d’aviation allemande) et la "deportation buseness". 30 000 personnes sont, en effet, expulsées chaque année d’Allemagne et le prochain rendez-vous de contre-attaque se fera sur internet. La Lufthansa qui veut s’y installer pour augmenter son marché de réservation on-line va peut-être avoir quelques difficultés. Une manifestation et donc un logiciel pour ce faire est en train d’être peaufiné par les hackers allemands pour bloquer d’un clic cette Cie qui comme les autres se fait de l’argent sur le marché des expulsions. La date n’est pas encore déterminée... à suivre...

Allemagne (bis) : Le 1er mars 2001, le comité exécutif de l’association des pilotes allemands "Vereinigung Cockpit" donne de nouvelles directives à ses pilotes. Au lieu de suivre les directives d’ordre d’expulsion, les pilotes demanderont dorénavant l’avis des personnes et refuseront l’expulsion si la personne s’y oppose.


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