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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°85 - Mars 2001
(ancienne formule)
> OGM, Productivisme, ya basta !

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OGM, Productivisme, ya basta !


La sévérité des réquisitoires du 7, 8 et 15 février contre les paysans qui avaient mené une action contre le CIRAD de Montpellier (voir NP 84) ou démonté le Mac do de Millau est le signe (qui aurait pu en douter ?) que l’Etat n’a aucunement l’intention de baisser les bras (ils laisserait plutôt tomber les matraques !) devant les manifestations et est prêt à tout pour se doter des mêmes armes dans les sciences de la vie que les autres pays et des Américains en particulier.


Les carnavals festifs (d’ailleurs réussis) devront devenir bien plus revendicatifs à l’avenir pour obtenir l’arrêt des productions OGM entre autres. Il est d’ailleurs significatif d’entendre José Bové autrement plus batailleur que d’habitude en appelant à des actions le 17 avril (destruction de parcelles transgéniques ou vidage de rayons contenant des OGM) à la sortie du tribunal. Cela rappelle une évidence que beaucoup aimerait oublier : c’est bien l’action directe et collective qui reste l’élément fondateur pour toute transformation sociale et pour construire un mouvement social (et non d’opinion médiatique très aléatoire), nécessaire à tout rapport de force. Dans ce cadre les mobilisations des libertaires démontrent leur attractivité, sans qu’ils pèsent pour autant dans les débats et les espaces politiques, restant trop souvent confinés dans leur rôle de contestaires.

Il avait été décidé, à l’initiative du groupe Un Autre Futur de la FA, d’apparaître de manière commune pour les 7 et 8/02/01 à Montpellier. Le 7 février au soir René Riesel est venu faire une conférence/débat à la fac, organisée par la CNT et le Scalp.

Même si la manifestation fut un succès pour nous : environ 500 manifestants dans le cortège de l’UR Sud de la FA, de l’UR Languedoc/Roussillon de la CNT Vignoles, Scalp 34 et scalp Nîmes (+ quelques nantais), auquel se sont rejoints la CNT-AIT sur un total de 1500 au maximum, c’est loin d’être une victoire. Nous n’avons, ormis ce traditionnel tour en rond, rien fait de plus marquant.

Pour ma part, le fait le plus marquant lors de ces deux jours, est la totale mauvaise foi du collectif dit unitaire, dirigé démocratiquement par les parisiens et la LCR (les élections approchent). Ces derniers se sont conduits comme de véritables voleurs, envers les camarades de Toulouse (même si leur organisation fut loin d’être claire et parfaite...), alliant en plus la plus grande stupidité en voulant faire évacuer dès le premier jour le bar des toulousains par la force. Pour nous, la préposée au stand, voulait nous faire payer d’avance 200 ff et refusa que nous prîmes les bons de soutien à leur kermesse en les payant au fur et à mesure de la journée.

Cette journée citoyenne, comme ils disent, est une vaste fumisterie, plus occupée qu’ils sont à montrer leurs visages respectables et à vouloir moraliser cette putain de société. Cerise sur le gâteau ce grand collectif unitaire a fait venir Corine Lepage, qui en profita pour faire le soir une petite conférence de soutien à une liste de droite écologiste indépendante". Il y avait pourtant un véritable enjeu à mobiliser les 7et 8 février, contre l’Etat libéral qui se met toujours plus au service des intérêts privés, au nom de la science bien sûr. Sans doute le carnaval citoyen, contre les grandes entreprises (seulement) était bien plus important.

Jeudi 15 février . rebelotte. José Bové et d’autres militants de Millau passaient en appel pour le démontage du Mac Do d’aôut 99.

L’audience s’est déroulée sur 2 jours du jeudi midi au vendredi midi.

Le réquisitoire fut sévère. Bové et ses compagnons étant traités de "paysans d’occasion" et la Confédération Paysanne d’organisation cherchant "uniquement le médiatique". Le procureur a agravé le jugement du 30 juin 2000 puisqu’aux 3 mois de prison ferme déja requis contre Bové et une autre personne, elle a rajouté 3 mois avec sursis. Pour tous les autres inculpés elle a seulement confirmé les 3 mois avec sursis.

A Montpellier comme à Marseille, l’ambiance des tribunaux est donc à la criminalisation de ceux qui luttent.

Concernant le reste de la journée, il faut croire que la leçon de Millau a été retenue puisqu’au delà de la kermesse on a quand même eu droit à une manif. Le cortège, bon enfant évidemment, s’étendait sur plus d’un kilomètre avec environ 20 000 personnes. Séparé par des chars de plasticiens (faisant des apparitions politiques très réussies), on a pu observé un bon cortège libertaire (environ 300 personnes).

Le soir, un meeting avec différentes personnalités du "radical réformisme" (Annick Coupé de SUD, ATTAC et Bové évidemment) s’est tenu sur l’esplanade Charles De Gaulle, le tout précédé de concerts et représentations théatrales. Après que Bové ai appelé à une journée d’action sur les OGM pour le 17 avril, tout ce petit monde est rentré sagemment, les CRS se chargeant de toute façon (après plusieurs provocations)de virer gentiment de la place tous ceux et celles qui voulaient rester faire la fête plus longtemps !


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