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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°85 - Mars 2001
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Elections municpales

Allons-nous rester des spectateurs impuissants ?



Appel s’adressant aux abstentionnistes ou à ceux qui votent faute de mieux ou à ceux qui votent à gauche pour ne pas faire le jeu de la droite ou de l’extrême-droite ou à ceux qui... !!!

L’EPOQUE N’EST PAS PROPICE A LA " CHOSE PUBLIQUE ".

Rien d’étonnant : l’évolution de notre société tend à nous renvoyer de plus en plus souvent dans la sphère privée dans le but de nous ôter toute capacité d’action ou de réflexion collective. Ce repli individualiste bien organisé fait de nous des spectateurs impuissants, des "citoyens" parce que nous pouvons voter tous les 4 ans (au moins), payer (pour les plus chanceux !) nos impôts directs et faire le plein de notre voiture. Sans aucune possibilité d’implication dans les décisions qui concernent notre vie quotidienne, comment s’étonner de l’apathie politique actuelle, de l’absence de projet politique (quel que soit le parti) et du taux d’abstention. Ceci n’est pas une incitation à aller voter en cette période de remue-ménage électoral ou un débat du type "pour ou contre les élections" ou "ni droite, ni gauche : abstention" mais un appel à la reconstruction de nos communes, un appel à recréer un espace politique où chacun puisse reprendre sa vie en main.

A PORTO ALEGRE.

Un exemple de cette démocratie participative se pratique depuis 12 ans au Brésil à Porto Alegre où plus de 40 000 personnes décident réellement du devenir de leur ville. Les habitants des différents quartiers, par le biais du " budget participatif " définissent concrètement et démocratiquement l’affectation des fonds municipaux correspondant aux souhaits majoritaires. Ils interviennent ainsi dans l’habitat, les transports en commun, la voirie, le social, le ramassage des ordures, les hôpitaux, l’environnement, les écoles, la culture, l’alphabétisation. Ils décident quel type d’infrastructure ils souhaitent créer ou améliorer, et ont la possibilité de suivre à la trace l’évolution des travaux et le parcours des engagements financiers.

Cette expérience concrète constitue un premier pas vers une décentralisation et une démocratisation des institutions qui détiennent actuellement le pouvoir dans le but d’aller vers une démocratie directe .

PETIT GUIDE DU MUNICIPALISME LIBERTAIRE

1) Démanteler le pouvoir détenu dans une municipalité par la mairie en créant des assemblées locales, de quartiers, de rues (oubliez les réunions municipales de quartiers actuelles pour décider de la couleur du trottoir !!!). Ces groupes évolueraient d’abord de manière parallèle en attendant d’acquérir une légitimité qui leur permette de supplanter le pouvoir en place. Ils devront donc rencontrer un maximum de personnes pour faire connaître ces idées et projets.

2) Créer des assemblées populaires sur des espaces géographiques plus importants qui permettent de mettre en place une gestion directe des projets pour la ville (apprentissage de l’auto-gouvernement). C’est dans ces assemblées que doit se recréer un espace politique.

3) Se présenter à des postes électifs de la municipalité. L’élection de municipalistes libertaires mandatés permettrait de demander une légitimation des assemblées et d’en créer là où il n’en existe pas. Les élus seraient mandatés sur un programme clair et organisé en demandes minimales et maximales. Ils seraient liés par un mandat impératif et révocables à tout moment (garde fou pour se prémunir des arrivistes et professionnels du pouvoir).

4) La commune autogérée est en place. Les habitants se positionnent et décident dans ces assemblées en tant que réels citoyens, de façon non hiérarchique. Le voisinage, la proximité prennent le pas sur toute autre forme d’appartenance.

30 000 communes autogérées à l’échelle d’un pays finiraient par mettre en péril le fonctionnement hiérarchique, autoritaire et délégataire de toutes les institutions sur lesquelles s’appuie l’état et l’état lui-même pour parvenir à la commune des communes.

UTOPIQUE ? EN MOUILLANT BIEN SA CHEMISE, POURQUOI PAS ? ? ?

Collectif Y’en a mare/NP-Nevers


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