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Edito

Petite arithmétique de base

Il est fréquemment reproché aux libertaires, anarchistes et autres révolté(e)s de ne raisonner qu’au travers des raccourcis simplistes. Il est alors aisé de théoriser par l’exemple et de nous sortir un de nos slogans...pourtant on sait que le slogan est à la politique ce que Mac Do est à la gastronomie... Il n’empêche qu’on n’a pas trouvé mieux pour gueuler intelligemment sa rage dans la rue. Aujourd’hui, quelques semaines après le sommet de Gênes il s’avère que les équations les plus simples sont malheureusement une nouvelle fois celles qui se rapprochent le plus de la réalité. Un jeune homme de vingt ans est mort abattu par les forces de police puis écrasé à deux reprises par leur véhicule. Tué par une police entièrement dévouée à la protection de nos bons maîtres et ce à tout prix... Alors, quand un être humain est froidement descendu à Gênes, qu’un(e) autre se noie sans bruit en Adriatique ou encore qu’un(e) dernier(e) se tue lentement à la tâche dans une usine textile quelque part dans le monde on ne peut montrer du doigt qu’un seul responsable : le Capitalisme. La démonstration mathématique se solde donc par un froid résultat :

CAPITALISME = ASSASSIN !

On attend toujours le gros malin qui pourra nous démontrer qu’il en est autrement...

La violence policière était à son paroxysme lors des événements de Gênes, attaque du centre de convergence, passages à tabac, saluts mussoliniens dans les commissariats...sans oublier qu’on compte toujours des disparus ! Dans ce contexte, comment ne pas hurler lorsque la presse tend à décrédibiliser la mouvance radicale de "l’antimondialisation" ? Nous ne serions que de dangereux criminels n’ayant d’autres buts que d’assouvir notre soif de violence... Mais qui tire à balles réelles, qui a abattu un homme, qui en a blessé des dizaines d’autres... ? On assiste à une étrange inversion des rôles. Certains rêvent d’un mouvement débarrassé de ses "éléments perturbateurs", ils souhaiteraient que le leadership revienne aux organisations "réalistes" telle Attac et consorts... Ce serait oublier qu’une, voire la grande force, des dernières mobilisations réside dans la diversité. Une contestation "présentable" ne serait rien de plus qu’une jolie marionnette facilement manipulable. Nous ne voulons pas d’une tête, nous voulons agir partout, quandet comme bon nous semble !

C’est en ayant conscience que la multiplicité est notre force que nous aborderons le sommet européen de Bruxelles en décembre 2001, nous serons là ! De même, c’est en partageant nos pratiques, nos expériences et nos savoirs avec d’autres groupes, notamment AC ! et des individu-e-s que nous entamons la semaine d’action hexagonale pour la gratuité des transports du 17 au 23 septembre.

Seuls nous ne sommes rien, unis nous sommes tout !