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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°88 - Juin 2001
(ancienne formule)
> Heureusement qu’on a pas tous les jours vingt ans...

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Edito

Heureusement qu’on a pas tous les jours vingt ans...


Les Champs Elysées n’ont pas été rebaptisés "Avenue du petit père des peuples" et, il ne subsiste apparemment pas la moindre trace de char soviétique...

Vingt ans de "socialisme", il paraît que c’est le bel âge... Pourtant, ça trimbale une sacré odeur (F)rance... Vingt ans que la vague rose a déferlé sur l’hexagone et presque autant de temps que nous cherchons à en précipiter le ressac. La lune de miel rapidement bâclée, l’espoir d’un changement profond a cédé la place au renoncement et à l’apathie habituels. Aujourd’hui, il n’est donc guère aisé de comprendre l’enthousiasme qu’a pu générer à l’époque l’arrivée de Mitterrand au pouvoir...

Comment la gauche a-t-elle réussi à s’enkyster aussi durablement ? Comment les "socialistes" se sont-ils maintenus en reniant toutes leurs promesses, mieux en entrant en totale contradiction avec elles ? Les lois racistes et sécuritaires, la soumission à l’économie de marché, avec dans la foulée la répression des mouvements sociaux et la déréglementation sociale...tout cela, la gauche l’a fait. Nous réclamons bien autre chose qu’un "droit d’inventaire", nous ne faisons pas dans la quincaillerie mais plutôt dans le terrassement...

Il semblerait que la force des sociaux-démocrates réside dans leur manière de faire plutôt que dans leur idéologie. Sur le fond, ils ne diffèrent guère de leurs petits camarades...euh, amis de droite, simplement, ils font preuve de "tact" et de "finesse". Vêtus de leurs beaux atours sociaux et humanistes, ils sont capables de faire avaler les plus grosses couleuvres, notamment aux classes moyennes qui restent leur meilleur appui... En clair, les marchands socialistes te vendent de la misère-au-bon-goût-miel quand leurs concurrents de droite te refourguent la même camelote nature, c’est à dire parfumée à la mort-aux-rats... La gauche plurielle va te donner de la carotte après le bâton, de la droite il ne te restera que le goût du bâton... "Des licenciements ? Allez, on a qu’à faire péter une loi pour la préservation de l’emploi"... C’est t’y pas formidable cette manière de faire passer la pilule ?

Finalement, en Europe, cette gestion de la misère n’a rien d’antagoniste avec les intérêts du Capitalisme. L’exploitation poursuit tranquillement son cours puisque la paix sociale est assurée... Evidemment, il y a toujours quelques trublions, qu’ils soient chômeur(e)s, sans-papier(e)s, FTPs, qui ne veulent pas comprendre, alors pour celles et ceux-là, le bâton suffira ! Cela ne veut pas dire qu’on ne laissera pas se développer certaines formes de contestations si elles sont récupérables en temps voulus : taxe Tobbin...

Ainsi, si la contestation reste nécessaire, il faut prendre garde de ne pas nous y enfermer. Nous ne serions alors que des suivistes toujours en retard d’un temps sur les "avancées" du Capitalisme. Il nous faut prouver notre capacité à offrir une ou des alternatives viables afin de passer de la résistance à l’offensive. Pour cela, nous ne pourrons faire l’économie de la construction d’espaces de contre-pouvoirs et autres expériences d’autogestion. Encore un effort, le Futur est là !



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