No Pasaran - "Résister ici, ailleurs, hier, maintenant et toujours"

On pouvait penser que la mobilisation et la solidarité envers Yves, condamné à 5 ans de prison en février allait retomber. Qu’une fois les manifestations à Marseille passées, celles et ceux qui ont été de tous les soutiens allaient se relâcher. Il n’en est rien. Le collectif SRA continue ses activités et va même dans le cadre des initiatives de l’été (notamment à Gênes) publie un numéro de Franc Tireur en plusieurs langues, des concerts et des meetings d’information continuent à se tenir, des apparitions dans les manifestations sociales, etc.

A lire les comptes-rendu du 1er mai du FN à Paris et du MNR à Domrémy, on peut dire que la reconstruction des appareils de ces organisations se poursuit, que les groupuscules se restructurent et retrouvent une certaine vitalité, même s’il faut garder toute la mesure au souvenir des années 80 et 90. Mais il est sûr que les années futures risquent de nous réserver quelques suprises si l’on n’y prend garde. Et, pour les militants antifascistes radicaux, qui ont toujours refusé de faire une distinction entre lutte antifasciste et lutte anti-sécuritaire, les dispositions prises ces dernières semaines (loi sur la police de proximité) nous poussent à dénoncer la lepénisation des esprits qui n’en finit pas.

Certes, l’extrême droite a perdu son pouvoir de nuisance politique, surtout pour la droite d’ailleurs. Mais les arrivées dans des gouvernements européens libéralo-autoritaire de Fini en Italie (Alliance nationale) ou de Haïder en Autriche sont la preuve que les idées nationalistes, xénophobes et sécuritaires sont très vivaces. Dans la perspective de l’après 2002 et des difficultés qui surgiront lors de la succession de Le Pen, des problèmes survenus au Rassemblement pour la France de Charles Pasqua, Mégret attend son heure pour affirmer une nouvelle force politique.

La vigilance-résistance ne doit donc pas s’estomper, voire dans certaines régions (Limoges, Vosges, Epernay) bénéficier de l’entraide antifasciste pour faire refluer les activités violentes d’extrême droite.