Retour accueil

AccueilJournalNuméros parus en 2003N°24 - Novembre 2003 > GLOBALISATION CAPITALISTE : LA CONTRE-ATTAQUE RADICALE

Rechercher
>
thème
> pays
> ville

Les autres articles :


GLOBALISATION CAPITALISTE : LA CONTRE-ATTAQUE RADICALE


On l’aura compris, la gauche social-démocrate de Kouchner à Jospin s’inquiète de la côte de popularité de l’extrême gauche et des mouvements sociaux. Mais au sein même du mouvement altermondialiste, certains s’en prennent de manière très vindicative aux altermondialistes radicaux qui terniraient l’image d’ATTAC. Entre les attaques de Nikonoff cet été après le Larzac et celles de Bernard Cassen dans le livre qu’il vient de consacrer à l’aventure des Forums sociaux, c’


est à un pilonnage en règle que se livrent cette gauche de la gauche contre celles et ceu qui ne marchent pas droit..
Depuis le développement du mouvement alterglobaliste, ce n’est pas la première fois que sont pris pour cible les mouvements qui, loin de demander l’instauration de la taxe Tobbin, veulent au travers du mouvement alterglobaliste reconstruire des identités alternatives, de transformation sociale et d’émancipation individuelle et collective. A l’instar de Susan George, qui lors des contre-sommets où la conflictualité avec les saigneurs de ce monde passe par un affrontement avec les forces de répression, s’en prend aux casseurs et refusent de voir dans la violence sociale autre chose qu’un acte que Sarkozy nommerait délinquance, les tenants de la thèse de reconstruction d’une gauche anti-libérale et nationaliste, à l’aube du Forum social européen qui va se tenir à St-Denis concentrent leurs attaques sur celles et ceux pour qui il n’y a pas de capitalisme à visage humain.


Dans ce petit texte nous mettrons en valeur différentes positions du mouvement alterglobaliste.

On ne reviendra pas ici sur les questions liées à l’absence de démocratie au sein d’ATTAC, dénoncées par de nombreux membres et qui d’ailleurs ont dû finir par exaspérer certaines et certains au point que l’actuel Président d’ATTAC, Nikonoff, a été obligé d’écrire que " malgré des progrès accomplis, le fonctionnement de certains collectifs relève parfois d’une caricature de démocratie ". Une démocratie qu’il revendique pourtant haut et fort à l’encontre des milieux " gauchistes ", qui ne seraient que de vulgaires " dictateurs " du verbe et de la radicalité. Ce dernier, dans une tribune libre à Libération, après le Larzac 2003 tirait à boulets " rouge " : " Au lieu de rassembler, l’extrémisme divise. Le verbiage, la violence, les gesticulations, le sectarisme qui marquent la tradition de l’extrême gauche (cela prête à sourire quand on sait que Nikonoff est membre du Parti communiste qui on le sait n’a jamais été stalinien) annoncerait la défaite du mouvement si ce dernier devait y céder. " Toute cette diatribe pour dénoncer le démontage du stand du Parti socialiste. Et de s’en prendre à celles et ceux qui usent " des slogans comme " radicalisation " ou " désobéissance civile "… lancés à la volée, sans débat préalable et sans aucun contenu, ou encore lorsque des appels à " descendre dans la rue " sont lancés tous les quatre matins "… En fait pour Nikonoff toutes ces personnes servent les libéraux comme d’ailleurs " l’étrange alliance entre les libéraux-libertaires et les libéraux sur la question de l’Etat. En effet pour les premiers " l’Etat n’est qu’un instrument répressif au service des classes dirigeantes " et nient le " rôle positif " que pourrait jouer l’Etat. " On voit bien poindre, là, la référence quasi mythologique à l’Etat régulateur, à l’Etat providence, qui avait cours dans les années 50. A ce sujet, on ne peut qu’être perplexe car, dans nos souvenirs, l’Etat dans cette période était dénoncé comme suppôt du capital par nos chers communistes, et quand à l’Etat dans l’ex-Union soviétique, ce système bureaucratique et totalitaire était tout sauf la réalisation d’une société démocratique, libre, égalitaire et solidaire (système dénoncé dès 17 par les anarchistes et les marxistes anti-autoritaires). Nikonoff emploie les vieilles ficelles qu’il a si bien apprises jeune, à savoir déformer totalement les positions des mouvements libertaires. En effet, les libertaires affirment que l’Etat est un instrument alliant l’idéologie sécuritaire et autoritaire au bénéfice de la pensée libérale (parlant de gouvernement libéralo-sécuritaire avec lepénisation des esprits), que la question de sa disparition n’est pas synonyme de libre marché et de concurrence, mais au contraire une socialisation des services publics – et non une étatisation ou nationalisation qui ne brisent pas les hiérarchies sociales et économiques – qui ne peut exister qu’avec l’appropriation des richesses et des moyens de production. Qui se souvient du rôle positif joué par l’Etat sous la gauche ? Si c’est pour affirmer que la droite fait encore pire, cela est une évidence. Mais comment imaginer, comme le démontre d’ailleurs la présidence de Lula au Brésil, que c’est au travers de la prise de l’appareil étatique que peuvent se faire des changements profonds ? Et pourquoi vouloir réduire la force et la dynamique des mouvements sociaux et leur concrétisation ultime dans un débouché politique électoral ? Certes, au sein du mouvement alterglobalisation, les positions sont très divergentes. A l’instar du courant incarné par José Bové, pour qui les mouvements sociaux doivent avant tout tirer leur légitimité d’une capacité de résistance et de contre-pouvoirs, les dernières luttes sociales ont démontré qu’il n’y avait rien à attendre de feu la Gauche plurielle, qui est, disons-le, la référence pour Nikonoff et Cassen.

Ce dernier dans son opuscule " Tout a commencé à Porto Alegre ", n’y va pas par quatre chemins. S’autoglorifiant à la manière d’un leader maximo, il s’attribue la paternité des Forums sociaux mondiaux. S’en prenant aux pratiques des trotskystes anglais et à Rifondazione Communiste dans leur volonté de mainmise sur le mouvement qu’ils voudraient instrumentaliser à leurs propres fins - ce qui n’est pas entièrement faux - il égratigne aussi Christophe Aguitton qui se voit parfois gratifier d’être une cinquième colonne aux services de ses " amis " italiens. Pour Cassen il est évident qu’il ne peut y avoir un débouché politique qu’au travers d’une reconstruction d’une gauche, qui ira puiser dans les forums de quoi raviver sa pensée anti-libérale. A remarquer qu’il n’emploie jamais le mot anticapitaliste et que les Forums ne doivent surtout pas se transformer en Forums-Mouvements, mais rester des Forums-Débats où le discours entre spécialistes prime sur la pratique. La charge la plus dure est contre No Vox et le MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues) qui se voient totalement dénigrés et déconsidérés, renvoyés, comme dirait l’autre, à leurs chères études. Il dénie toute représentativité à ces mouvements vis-à-vis des immigrés et des couches sociales pauvres ; il ne prend pas non plus la peine de s’appesantir sur les raisons politiques et idéologiques qui ont entraîné une désaffection des couches populaires vis-à-vis des partis de gauche qui sont, à le lire, les seuls en mesure de traduire politiquement les revendications et propositions des mouvements sociaux. Il espère que c’est dans une alliance avec le mouvement syndical que la jonction avec le mouvement alterglobalisation pourra s’opérer pour inverser le rapport de force contre la mondialisation libérale, affirmant qu’aujourd’hui il n’y a pas de projet politique alternatif ni les forces pour le porter (ce en quoi on ne peut être que d’accord).

Dans un autre registre et avec une ouverture d’esprit plus grande et moins égocentrée, W. Fischer et T. Ponniah, dans leur livre " Un autre monde est possible ", analysent les caractéristiques du Forum social mondial et en quoi il est novateur. Pour ces derniers le fait le plus marquant est l’irruption de la société civile mondiale émergente à travers la mise en réseaux de groupes multiformes tant dans l’idéologie que dans la pratique pour lutter contre le libéralisme. C’est donc une conscience internationale qui se construirait à travers les mouvements alterglobalisation. Il est sûr que le succès des Forums sociaux à Porto Alegre, de celui de Florence en octobre 2002, de ceux à venir à St-Denis ou en Inde démontre la vitalité d’acteurs qui malgré tout reste encore très " occidentalisés ", l’Asie et l’Afrique restant sous représentées. Cette conscience n’est pas seulement réactive mais aussi force propositionnelle et imaginaire d’un Autre monde. Dans ce livre on ne peut que remercier les deux auteurs d’avoir montré toute la variété des positions. Une diversité que l’on retrouve dans l’avant-propos d’ A. Negri et M. Hardt qu’illustre bien leur refrain de la " démocratie de la multitude " qui va du cosmopolitisme démocratique, au communisme prolétarien et à l’internationalisme anarchiste. Ces derniers considèrent que l’aspect le plus important de Porto Alegre … " est plutôt le fait qu’il fournisse la possibilité de reconstituer la Gauche, internationalement et dans chaque pays ". Et c’est sur ce registre que nos désaccords restent les plus profonds. En effet, la force des Forums sociaux est la rencontre, l’échange et des dynamiques de construction, d’échafaudage d’alternatives politiques et concrètes à ce que nous subissons. Et pour cela, il nous faut, nous débarrasser, non seulement de la vieille gauche, mais aussi de celle qui se veut se présenter comme rénovée ou nouvelle. Reconstruire des idéaux n’est pas un rafistolage ou un bricolage hasardeux pour reprendre le pouvoir comme certains dans l’hexagone tentent de le faire. Car si les textes des Forums sociaux apportent des idées, c’est souvent dans l’application institutionnelle de ces dernières que se perd toute la sève, noyée dans la gestion réaliste, dans les limites autorisées par le capitalisme, alors que les libertaires et autres associatifs, sans droits, impulsent et gèrent des alternatives à la base de la société. Encore une fois le cas du Brésil est parlant : Lula et le Parti des travailleurs gèrent dans les limites des contraintes imposées par le FMI, la Banque mondiale, et répriment les mouvements des sans-logis (v. article dans le dernier No Pa), des sans-terres, des libertaires qui incarnent la véritable puissance politique. Le Mouvement des sans-terres construit et gèrent des écoles alternatives dont les finalités sont décidées par tous les acteurs de ces luttes ; des dizaines de milliers de paysans sans-terre sont impliqués dans les luttes pour leurs droits ! Pour revenir au livre de Negri et Hardt, dans leur préface, les auteurs proposent aux mouvements alterglobalisation de " construire avec les syndicats un nouveau front de lutte anticapitaliste à une échelle mondiale ". Vaste programme ! Mais dans l’hexagone on a le sentiment que la refonte syndicale ne se fait pas autour d’un projet " révolutionnaire " mais dans celui d’un accompagnement (d’une co-gestion) du système. L’éclatement des syndicats de lutte (CNT et SUD + CGT combatifs) ne permet pas pour l’instant de faire émerger un front syndical de combat capable d’impulser des luttes autonomes, même si au cours des luttes sociales, l’insatisfaction vis-à-vis des " gros " syndicats est très forte et est susceptible à terme de nourrir des structures syndicales anticapitalistes. De plus, ce n’est pas seulement la question de l’unité d’action qui reste posé avec les syndicats ; c’est aussi des interrogations de fonds sur de nombreuses problématiques dont celle du progrès industriel, de la centralité du travail, de la croissance, de l’emploi, etc. A ce stade aussi, les blocages sont très vigoureux quelle que soit d’ailleurs la marque syndicale. (1)

JPEG - 17.2 ko


Ce que ne critiquent pas les auteurs de ce livre est par contre la hiérarchie qui est réintroduite d’emblée dans la forme que prennent les Forums sociaux et que nous verrons encore une fois lors du Forum social européen. La tâche " idéologique " donc de la construction d’une pensée alternative est confiée comme un fait naturel aux " spécialistes ". Loin de nous l’idée de faire du populisme de bas étage en refusant l’apport de celles et ceux qui apportent leur expérience intellectuelle, mais il nous semble que, souvent, cela singe le côté des " experts " qui sont là pour apporter la parole " alternative " (que certains d’ailleurs prennent pour divine). Ceci revient à dire que le collectif, la pensée militante, de celles et ceux qui en agissant font vivre la réflexion n’a pas de parole en tant que telle ou que cette dernière de toute façon est hiérarchiquement en dessous. Cela est un point central qu’il nous paraît essentiel de changer. Si des contradictions entre les différentes composantes des Forums sociaux existent, cet aspect, par contre est très rarement critiqué. Changer de fonctionnement, c’est changer son rapport à la reconnaissance sociale et peut-être inventer une nouvelle forme d’imaginaire intellectuel où celui qui porte à un moment la parole la revendique comme une conséquence de la praxis collective et non la sienne.

LES FORUMS SOCIAUX LOCAUX



Dans l’hexagone, il y a une inflation de forums locaux qui se sont déjà déroulés ou poursuivront le Forum social mondial de St-Denis/Paris. On y retrouve pour beaucoup l’habituel " cartel des gauches " politique, associatif et syndical. Ces espaces de débats ne manquent pas d’intérêts dans le sens où ils sont un lieu de confrontation d’idées et de pratiques. Mais pour les libertaires dans leur majorité, ils sclérosent toute la dynamique née dans les luttes sociales et dans les rassemblements anti-sommets. Souvent, ils " castrent " la parole publique au profit des habituels causeurs et ne permettent pas une élaboration collective de la résistance et de perspectives alternatives. Ils éloignent la plupart du temps par leurs intitulés toute capacité de prise directe sur le réel. Au lieu de partir du local, de la concrétisation de la globalisation libérale –capitaliste- dans ses aspects de précarisation, de flexibilisation, d’attaques contre les secteurs les plus faibles de la société, ils énoncent de grandes problématiques dans lesquelles la parole revient à l’expert. Si l’on prend l’exemple des services publics et des transports, on ne fera pas appel à un collectif de lutte sur les transports gratuits et à sa capacité de faire vivre une réflexion globale mais l’on aura droit à un exposé sur les services publics, leur casse, etc. La reprise en mains par les dominé-e-s/exploité-e-s (prolétaires) – avec ou sans travail -de leur devenir passe par une réappropriation de la parole sociale et politique et non par leur confiscation et la médiation des organisations " représentatives " ou reconnus médiatiquement sans nier le rôle et la place qu’occupent ces dernières, quels que soient leur couleur politique (libertaires compris).

LIBERTAIRES À L’ATTAQUE



La présence des libertaires dans les contre-sommets est fluctuante et dépend bien sûr de l’influence dans chaque pays de ses structures et de sa capacité de mobilisation. Lors de Seattle en novembre 99, l’action des Blacks Blocks avait démontré toute l’efficacité des actions de désobéissance quand celles-ci se faisaient de manière convergentes entre groupes non-violents ou radicaux. En Italie, à Gènes, la violence avait atteint son paroxysme avec l’assassinat de Carlo Guiliani et une fracture très forte s’était opérée entre différentes stratégies (insurrectionalistes, Black Blocks, Tute Bianche voire le livre Gènes : multitude en marche, ed. Reflex) dont les conséquences continuent à se faire sentir aujourd’hui. En effet, après Gènes, la réflexion d’une partie du mouvement anti-globalisation était de trouver d’autres formes d’apparition pour sortir du piège violence/non- violence. Lors du G8 à Annemasse, entre le Village alternatif, anticapitaliste et antiguerre (VAAAG), la convergence des organisations libertaires (CLAAAC) et les actions de désobéissance, on a pu assister à une sorte de complémentarité plurielle qui doit être tempérée aussi par le fait que la répression de l’Etat français est resté assez faible. Ce qui n’a pas été le cas pour nos ami-e-s Suisses.

Lors du Forum social de St-Denis, les libertaires ont décidé d’organiser un Forum social libertaire, qui consiste à débattre entre eux de questions, certes très intéressantes, mais dont le risque est de se faire en dehors des débats et questionnements agitant le mouvement alterglobaliste (2). La question qui aurait pu être posé est : quoi faire pendant ces forums sociaux qui développent une attitude de résistance et de création ? Quels liens développer avec celles et ceux qui souffrent le plus de l’avancée de la précarité, du contrôle policier, de l’idéologie libéralo-sécuritaire ? Que les réponses ne soient pas faciles à mettre en œuvre, certes, mais en ne se posant pas différemment les problématiques que celles d’une représentation dans la sphère politicienne, à savoir combien pèse aujourd’hui les libertaires sur le pavé (participation à la manifestation du samedi 15 novembre) et organisation de débats classiques, on ne risque pas de trouver de nouvelles réponses.

Le renforcement du mouvement libertaire, toutes tendances confondues, lui ouvre de nouvelles perspectives. La volonté de travail en commun se développe depuis plusieurs années et se concrétise à l’occasion des grandes ou de petites initiatives, la démarche d’un espace de convergence libertaire a démontré toute sa force lors du G8 en permettant à chacun de garder ses spécificités et son identité, tout en mutualisant ses outils et en fixant un cadre d’intervention collectif. Dans le cadre de la solidarité internationale, les différentes structures existantes, SIL (solidarité internationale libertaire voir article), le RAS (réseau anarcho-syndicaliste), l’IFA (internationale des fédérations anarchistes) restent encore trop peu efficientes. Et la présence des libertaires dans la solidarité est souvent éphémère et épisodique – à part le Chiapas ; une solidarité qui pourtant devrait permettre de développer l’horizontalité des expériences et des échanges. En Europe, on peut constater que l’expérience des camps No Border/No Nation n’a pour l’instant suscité qu’un intérêt limité. Ils sont pourtant une affirmation politique forte, la liberté de circulation et d’installation ainsi qu’une expérience d’autogestion et de pratique collective.

Alors quel peut-être la place des libertaires dans la construction d’un mouvement antiglobalisation anticapitaliste ?

Affirmer un espace politique clairement anticapitaliste et anti-étatiste. Pour cela la confluence entre les différentes sensibilités libertaires doit se poursuivre au-delà de quelques " coups ". Transcrire politiquement le slogan "Agir local, penser global" en démystifiant les discours idéologiques sur une prétendue globalisation qui s’imposerait à nous sans que l’on puisse rien y faire. Régénérer le discours fédéraliste.

Développer la solidarité horizontale en développant les échanges humains et économiques solidaires. On le voit avec le développement d’échanges solidaires, c’est aussi une solidarité horizontale qui ne soit pas seulement idéologique qui doit permettre de faire avancer les idées d’autogestion. Non pas dans le cadre du commerce équitable qui brouille les pistes, mais bien dans une sphère hors marchande (hors profit pour être plus exact) où l’on tente de rétablir par des procédés directs une appropriation de la production en se passant dans une certaine mesure des circuits traditionnels. A ce sujet d’ailleurs, il est tout autant important de le réaliser au niveau local.

P.&R.


(1) Le raisonnement en terme de métier, de corporation est très forte sans prendre en compte la disparité et la discontinuité de l’emploi et le réel besoin de permanence de gratuité, de revenus, pour attaquer le capitalisme dans la dépendance qu’il créé et pour pallier au fait que le tiers de la population active est hors CDI et jongle avec plusieurs emplois ou périodes de chômage. Ces syndicats au fonctionnement segmentarisé en secteurs corporatifs immuables ont du mal à appréhender ce style d’activités et de luttes et l’on voit bien que ce sont plutôt des collectifs comme celui du CIP-IDF (Collectif des Intermittents et Précaires – Ile de France) qui, par leur fonctionnement souple en réseau et en libre association (ce qui n’exclut pas la démocratie directe en AG), reflète le fonctionnement des intermittents et des précaires, par rapport aux lourdes machines de guerre syndicale traditionnelle, parfois moins souples, réactives et créatives.

(2) Il faut tempérer cette critique par le fait que suite au VAAAG et à la CLAAAC du contre G8, les libertaires ont été capables d’approfondir leur travail commun. Cela permet une affirmation politique très forte du mouvement libertaire, mais en laissant de côté une forme d’apparition alternative. La proposition de No Vox et de celles et ceux qui ont fait le Village intergalactique d’ouvrir un espace pendant la semaine du FSE à Pantin, sous un châpiteau est en ce sens plus novatrice.


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net