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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°24 - Novembre 2003 > EDITO : CAUCHEMARD EN BLEUE

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EDITO : CAUCHEMARD EN BLEUE



Samedi 18 Novembre, 22 heures. Un groupe d’intermittents interrompt violement un célèbre divertissement populaire retransmis en direct sur TF1. Ce mouvement d’humeur, dernier en date d’une série d’actes d’aggressions et de vandalismes commis tout au long de ces derniers mois, résume à lui tout seul l’archaïsme de ce mouvement.


En s’en prenant à une émission innovante, qui réussi si bien à mettre en avant les futurs talents de la chanson française, ont-ils conscience de s’attaquer à la force créative symbolisant l’avenir d’une profession qu’ils prétendent défendre ? Par quelle logique perverse, ces gens qui veulent travailler, disent-ils, pourraient-ils justifier de s’en prendre à l’un de leur principaux employeurs, actuel et à venir ?[br]
Cet événement illustre bien un etendance actuelle qui voit une minorité privilégiée et conservatrice imposer sa parole au détriment de la majorité, silencieuse mais courageuse, et cela contre tout contôle démocratique. Cette dictature intolérable s’exprime de manière évidente dans la fonction publique, fief des irresponsables défenseurs d’un système qui court à sa perte. Si l’incompétence flagrante de l’institution, monolithique, surannée et coûteuse ne peut que sauter aux yeux, de même le corporatisme de ses membres crispés sur la défense de leurs avantages traduit leur irréalisme et leur aveuglement aux évolutions d’une société dont ils sont coupés. Face à ce constat, l’idée du salaire au mérite récemment proposée paraît aller dans le bon sens : celui du rapprochement entre les fonctionnaires et la population qu’ils sont censés servir.[br]
Dans le même ordre d’idées, l’opposition rencontrée par le courageux projet de réforme concernant lrs retraites repose avant tout sur une minorité jalouse de privilèges résidant dans un système dépassé et voué à disparaître. La question qu’ils refusent de se poser est celle-ci : comment est-il possible, dans un pays de droit comme le nôtre, que chaque citoyens ne puisse choisir l’endroit et la manière dont il veut cotiser pour lui-même, et bénéficier ainsi de la rétribution qu’il mérite, eut égard au travail fourni tout au long de sa vie, comme l’on fait toutes les autres Grandes Nations ?
Au premier rang de ces forces qui renaclent face à la modernité, on trouve évidemment les syndicats, agrippés à des concepts périmés grâce auquels ils aveuglent les salariés, les poussant de conflits stériles en grèves destructrices pour l’économie de notre pays, au lieu de les préparer aux indispensables adaptations requises par l’évolution naturelle de l’économie mondiale. Malgré tout, reconnaissont que certains commencent à percevoir les vertus du dialogue et essaient de travailler de manière constructive avec les employeurs. Espérons que cette lucidité gagnera du terrain dans l’avenir.
De dialogue, par contre, impossible d’en avoir avec cette frange extrème appelée anti-mondialistes. Ramassis hétéroclite d’ex-soixante-huitards nostalgiques, de hippies décalés, de gauchistes haineux ou de droits-de-l’hommistes donneurs de leçons, ils critiquent sans construire, sans proposer si ce n’est une taxe visant une fois de plus à fragiliser les échanges économiques. Sans voix unie (si ce n’est celle du repris de justice José Bové), leur réflexion, nourrie de dogmes autoritaires qui ont déjà fait leurs preuves en d’autres temps et d’autres lieux, se borne le plus souvent à vouloir interrompre les discussions des élus qui prennent des décisions vitales pour notre monde. Les méthodes violentes employées en ces occasions les placent objectivement dans le camp des ennemis de la démocratie et de la liberté. Combien de terroristes potentiels dans ces hordes manipulées ?[br]
Pour finir, une constatation : les USA viennent d’annoncer un taux de croissance de 6%. La France peine à 0,2%. Les raisons sont multiples (on peut penser par exemple au Code du Travail castrateur qui pénalise nos entreprises), mais la solution est unique et passe par une revalorisation du travail, depuis trop longtemps valeur dénigrée dans notre pays (les 35 heures en sont le plus bel exemple avec le système d’assistanat pour les chômeurs, etc). Ceci associé à un grand élan national solidaire qui mettrait de côté les dissensions stériles évoquées plus haut permettrait au Peuple français, à nouveau sur de lui et de ses propres forces, d’avoir le courage de s’engager résolument dans la voie du modernisme ouverte par les anglo-saxons. La reprise est à portée de main si tout le monde se met au travail et fait enfin quelques concessions.[br]
Redonner du sens à la valeur travail, c’est travailler tous ensemble dans le sens de nos valeurs.[br]

• Le mois prochain : tripe arc-en-ciel !


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