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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°24 - Novembre 2003 > RETOUR SUR LE MOUVEMENT DES RETRAITES

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RETOUR SUR LE MOUVEMENT DES RETRAITES


Notre collectif, " La Sociale ", est constitué principalement de militants de la CGT. Notre vision des événements en est nécessairement influencée, nous en sommes bien conscients. Cependant il nous a semblé important de faire entendre notre son de cloche, justement parce que, à de rares exceptions près, ceux qui, syndicalistes et anarchistes à la fois, se sont exprimés dans le mouvement libertaire l’ont fait à notre sens selon des doctrines qui sont étrangères à ce mouvement.


Ainsi a-t-on pu lire, à longueur de page des journaux du mouvement libertaire ou dans les tracts, une incroyable litanie de propos gauchistes, pour la plupart empruntés au trotskisme. De fait, ceux qui se croient toujours plus libertaires que les autres nous ont gavés de leur foi dans un nouveau " fer de lance " de la lutte, de la trahison des " dirigeants " syndicaux, de la radicalité supposée (mais jamais constatée) de la base, etc., etc.
Pour notre part, nous avons tenu à ce que chacun sache qu’il existe un autre point de vue libertaire, le nôtre, et que, si nous acceptons de nous tromper sur tel ou tel point, nous avons fait une analyse concrète de faits concrets, en tenant au loin les fantasmes.


Retour sur le mouvement

Les grandes luttes comme celles que nous venons de vivre ont le mérite de pousser les logiques, d’éclaircir les positions. Si nous sentions venir les divergences bien avant les événements (1), le positionnement des libertaires et des syndicalistes révolutionnaires ou plutôt de ceux d’entre eux qui s’expriment dans leur presse(2) nous a laissé pour le moins songeur.

Du soutien aux " assemblées générales " interprofessionnelles et autres coordinations, à l’incantation à la grève générale en passant par l’apologie des petits syndicats dits alternatifs, rien n’a manqué. La presse libertaire a aussi réussi à réserver ses lignes les plus dures non pas contre le gouvernement, le patronat ou même la CFDT ou la CGC mais contre une organisation qui n’a pourtant pas signé les accords, qui a assuré l’essentiel du travail nécessaire à la mobilisation et qui a rassemblé au moins la moitié des manifestants dans ses rangs : la CGT.

Mais ce qui ne cesse de nous étonner, c’est que tous ces positionnements sont les mêmes que ceux de... l’extrême-gauche. Il nous semble aujourd’hui que de trop nombreux camarades font fausse route. Aujourd’hui, l’anarchisme et l’anarcho-syndicalisme en particulier, pourraient redonner des perspectives à une classe ouvrière qui n’en a plus.

Mais pour cela, il faut avoir les idées claires. Nous espérons que l’analyse que nous vous livrons puisse être utile aux libertaires et aux syndicalistes.


Le rapport de force

Pendant ce conflit, certain d’entre-nous ont cru au lendemain du 13 mai qu’il était peut-être possible de faire reculer l’offensive du gouvernement. C’était se laisser gagner par l’euphorie du moment, oublier toutes les analyses sur la " contre-révolution " qui nous menaçaient. (...) Une pratique de la grève de moins en moins " naturelle " due à des années de combats perdus, de démantèlement des bastions ouvriers, au remplacement des vieilles générations militantes par des jeunes sans culture de lutte. Un prolétariat de plus en plus atomisé dans de petites unités de travail, les PMI et les PME, elles-mêmes sous la pression des barons du capitalisme.

(...) Pour terminer, les travailleurs ont peu de chose à attendre d’une éventuelle alternative à gauche car ils savent bien que question " coup de couteaux dans le dos " ( privatisations, précarisation, flexibilisation, allègement de cotisations patronales, casse du service public... ) la gauche en connaît un rayon. (...)



L’unité

Les puissantes mobilisations de mai et de juin n’ont pas une origine spontanée.

(...) Elles sont le fruit de l’unité concrétisée par la plateforme des propositions des organisations CGT, CFDT, CGC, CFTC, FO, FSU, UNSA et déjà dédaignée par le G10. C’est bien le travail assuré par les grandes confédérations qui a permis la montée en puissance des revendications et d’assurer la mobilisation tant le 1er février, le 3 avril (5) et le 13 mai.

C’est le 13 mai où la mobilisation a été la plus forte et ceci n’est pas tant dû à la capacité de mobilisation de la CFDT qu’à l’effet catalyseur de l’unité syndicale sur la mobilisation des salariés.

Il sera bon de nous en souvenir pour les luttes à venir car même si la CFDT est enfoncée jusqu’au cou dans la collaboration, elle n’en reste pas moins un syndicat de masse majoritairement implanté dans le privé.

Quant au G10, toujours en marge de l’unité mais sentant la mobilisation monter, il tente le coup de force en appelant à la grève générale " reconductible " dès le 13 espérant bien entraîner une partie de la CGT. Comme si la Grève générale n’était qu’un simple mot d’ordre que l’on peut reconduire à souhait.

Ce fut un échec cuisant. (...)


Les assemblées générales
interprofessionnelles et
autres coordinations


Voici ce que nous écrivions dans un tract le 10 juin :

" On voit beaucoup fleurir par les temps qui courent des comités et autres coordinations ! Ca a le goût de l’indépendance, le parfum de la souplesse non-conformiste et, ce qui n’est pas négligeable, ça se donne des titres ronflants qui nous bercent de tendres illusions. Nous demandons à ceux qui se sont engagés dans ce type de structure de réfléchir aux questions suivantes :

- Qui est réellement mandaté dans les AG et par qui ?
- Qui contrôle la tribune et donc les débats et les votes ?
- En quoi un comité/coordination est plus efficace qu’un syndicat ?
- Pourquoi créer une structure différente si c’est pour finalement " faire pression " sur les confédérations syndicales pour qu’elles se positionnent "correctement " ?
Pour nous, anarchosyndicalistes, les réponses sont claires : l’expérience acquise dans les confédérations ne peut être remplacée par des structures éphémères. Quant au risque de manipulation politique, il est bien plus grand dans des lieux informels où naviguent les vieux briscards du Gauchisme.
(...)

Nous voulons bien croire que certaines coordinations aient plutôt bien fonctionné et évité les manipulations, mais ce ne fut généralement pas le cas. En outre, elles ne présentent pas les avantages des structures riches d’expérience mise en place depuis un siècle par le mouvement ouvrier.

(... suit un long exposé de ce qui s’est passé sur Montpellier pour illustrer ce qui est dit plus haut)

Cela nous désole de voir des anarchistes tomber dans le panneau gauchiste et oublier un siècle de réflexions et de pratiques tant pour éviter les manipulations que sur la nécessité de " s’auto-organiser " en structures permanentes : les syndicats ouvriers. La seule certitude, c’est qu’il nous paraît nécessaire de renforcer le syndicalisme c’est-à-dire de multiplier ses adhérents et de réduire son nombre de chapelles. Les AG doivent avoir lieu sur les lieux de travail et les syndicats doivent porter leurs revendications.

La coordination doit être l’œuvre des syndicats au sein de leurs Unions Locales ou Départementales ainsi que dans leurs Fédérations.

Et en attendant une hypothétique organisation unique, les anarcho-syndicalistes doivent, à l’intérieur des organisations syndicales et des unions professionnelles où ils militent, pousser au regroupement des syndiqués et des travailleurs en lutte dans des intersyndicales qui complèteront le système. Il n’y a là rien de nouveau : il s’agit des pratiques mises en place par le syndicalisme depuis ses origines et que parfois nous oublions.


La grève générale

Pendant la lutte de classe que nous venons de vivre, le terme de grève générale a été utilisé à toutes les sauces. C’est pourquoi on est en droit de s’interroger sur la signification des appels litaniques du type : "Dirigeants des organisations ouvrières (sic) ! Appelez à la grève générale " alors que l’on doit savoir que " la grève générale ", à aucun moment et dans aucun pays, n’a été décrétée par qui que ce soit, si ce n’est par les travailleurs eux-mêmes. Les appels à la grève générale dans l’éducation, ou à la grève générale reconductible, nous confirment cette confusion. Soyons sérieux la grève générale est tout d’abord interprofessionnelle, elle nécessite l’occupation des lieux de travail.

Ensuite elle peut devenir expropriatrice, les travailleurs prennant en main la production et les services publics. Ce sont alors les prémices de la Révolution. Cette confusion des mots a eu cours dans les AG, dans la presse syndicale, dans la déclaration des bureaucrates, dans l’ensemble des médias. [br]
Elle est la preuve d’une culture syndicale limitée et affadie avec la volonté de certaines composantes syndicales d’utiliser cet imbroglio pour éviter l’élargissement.

Il a été beaucoup reproché à la CGT de ne pas appeler à la grève générale. Ces reproches viennent essentiellement d’organisations extérieures à la CGT et qui pour beaucoup lui sont hostiles ou concurrentes. On chercherait à l’affaiblir, on ne s’y prendrait pas autrement.

La CGT n’a pas cessé de dire que la grève générale ne se décrétait pas, que ce serait les travailleurs à la base qui la décideraient. Il est surprenant que des libertaires est quelque chose à redire à cela.

Dans un tel contexte, le rôle d’une confédération est bien de favoriser l’extension du mouvement . De nombreux militants de la CGT se sont mobilisés dans ce sens. Les appels confédéraux à élargir, à étendre le mouvement ont été incessants. La bataille de l’opinion publique a été gagnée. De nombreuses fédérations ont appelé à la grève reconductible et à une mobilisation générale à partir du 3 juin. On peut reprocher à la CGT cette date tardive, le manque de rythme de la mobilisation avec des journées d’actions peut-être trop éloignées.

Quoiqu’il en soit, les salariés du privé ne se sont jamais mobilisés massivement après le 25 mai, et ceux du public ne l’ont fait que pendant les temps forts même dans les secteurs fortement mobilisés où les préavis reconductibles étaient déposés. Nous avons tous pu le constater (la presse " pro-grève générale " en fait aussi le constat). La mobilisation des salariés est fortement corrélée à l’implantation syndicale et les déserts sont légions. Dans ces conditions on reproche à la CGT de ne pas avoir appeler à la grève générale alors que tous les signes montraient qu’on allait au casse-pipe. Il ne faut pas confondre audace et témérité. C’est cela aussi la force d’une confédération : être capable de juger d’une situation en couvrant de larges franges du prolétariat. Des camarades ont joué les avant-gardes alors qu’ils étaient généralement très minoritaires. Ils ont perdu parfois un ou deux mois de salaire. C’était courageux mais ils ont conduit des salariés à l’abattoir. Des drames humains se sont joués. Des salariés sont dégoûtés à vie de lutter. C’était insensé.

Les organisations qui poussaient à la roue ne prenaient aucun risque car elles étaient incapables de la faire cette grève générale. La CGT elle-même n’a plus la capacité de porter ce moyen d’action. Pourtant, elle aurait eu à en assumer seule les conséquences politiques en cas d’échec. Et l’échec était certain à la vue du rapport de force. On imagine aisément les conséquences : un mouvement ouvrier balayé, à genou pour des années, incapable de renforcer son organisation pour être en capacité de mener les luttes à venir et de freiner l’offensive capitaliste.

Enfin nous ne pouvons pas nous empêcher de raconter quelques anecdotes. A la fédération des cheminots CGT, on en rigole encore. Quand le petit facteur de Neuilly, ex-candidat LCR à la présidentielle, syndiqué SUD se voyant revivre Octobre est venu exhorter les cheminots d’un dépôt à la grève générale. Ces derniers lui ont fait remarqué qu’à son bureau de poste les salariés étaient au boulot. Il en est reparti le cul merdeux. A Montpellier, le 14 et le 15mai, ce sont des adhérents du SNUI (G10), de SUD-PTT (G10) et du comité de grève des instituteurs qui ont voulu voter la grève illimitée... à l’AG des cheminots.
(...)


Pour conclure

Des combats nous allons en livrer d’autres et en perdre beaucoup face à la Réaction. Tous les acquis issus des conquêtes ouvrières du passé vont être malmenés. Nous sommes impuissants à y répondre à court terme du fait de nos divisions et de nos faibles effectifs.

Il est confortable dans ces conditions d’accuser " les autres " d’être responsables des échecs collectifs que nous subissons. Il est confortable de se réfugier dans de petites organisations où on est bien au chaud entre convaincus et de passer son temps à tirer sur des camarades qui se battent pourtant pied à pied. Bien sur, les grandes confédérations et la CGT en premier, n’ont pas toutes les vertus. Il y a des choses qui déconnent, nous le concédons volontiers. Il y a des fédérations qui jouent un jeu trouble, notamment certaines du privé qui craignent de perdre des cartes si on défend les fonctionnaires. Peut-être n’ont-elles pas bien lu le plan Fillon ? Il y a aussi les camarades qui ont une place bien au chaud et qui ne veulent surtout pas la perdre quitte à faire quelques " petites " concessions qui ressemblent à de grand recul pour les travailleurs. La Cgt est également confronté à la délégation de pouvoir, ce qui arrange bien ceux qui délègue et témoigne en même temps d’un vide militant relatif. Il est vrai que de nombreux camarades n’arrivent pas à se débarrasser de leur vieux fantasme sur la nécessité de l’alternative politique de gauche, du découpage entre le politique et le syndical. Il n’est pas facile de changer une façon de penser et d’agir vieille de plus d’un demi-siècle et nous ne pensons pas que cette question se résoudra d’un coup. Pourtant la CGT à de nombreuses propositions sociétaires, politiques mais elle n’a pas encore réappris à se passer des partis pour les porter en avant. La visite de Bernard Thibault au congrès du PS était sans doute destinée à rassurer les tenants de ce partage des taches.

La CGT est aussi traverser de courant qui aimerait bien la voir s’institutionnaliser. L’abandon des références au socialisme au congrès de 95 va dans ce sens. Et comme la nature à horreur du vide, on nous propose aujourd’hui de les remplacer par l’utopie " d’un nouveau statut du salarié" qu’on serait en mesure de mieux faire appliquer que les différents textes actuels. C’est de la Science-fiction.

Pour nous néanmoins, la CGT reste de loin l’organisation la plus vivante, la plus porteuse de promesses. D’ailleurs, il n’y a qu’à en faire le constat sur les dernières années, partout où ça se bagarre la CGT n’est jamais loin ! Toutes les organisations peuvent-elles en dire autant ?

Certains, qui sont pourtant incapables de faire de tels constats (et pour cause), nous présente les SUD et le G10 comme le nouvel El Dorado. Mais on est bien en mal de nous dire pourquoi. Seuls les trotskistes le savent. Leurs efforts pour en assurer le contrôle payent. A Montpellier G10 et LCR défilent généralement côte à côte. Ici, les gauchistes ont quasi tous quitté les autres syndicats (hors éducation nationale) et n’ont pas hésité à diviser un peu plus les salariés en réalisant des scissions (1). L’organisation en syndicats départementaux issue de ses origines cédétistes facilite grandement la prise en main de ses structures. Fin août, c’est encore le G10 qui est venu au secours de l’extrême gauche suite à une altercation avec Nikonnof, président d’ATTAC. Ce soi-disant syndicalisme de " lutte et de transformation sociale " parfois efficace dans les conflits corporatistes a subi un échec cuisant ce printemps en étant incapable de peser sur la situation. Alors que la CGT est de moins en moins une courroie de transmission, le G10 fait le chemin inverse. Il pourrait bien en subir les conséquences aux prochaines élections professionnelles. Déjà cet été, le SNJ-G10 (majoritaire chez les journalistes) a perdu 3,5% au profit du SNJ-CGT(9).

Quant à la CNT, nous comprenons la nostalgie qu’elle inspire aux anarchistes. Mais la Révolution espagnole, c’était en 1936. Certes, elle fut un très grand syndicat ouvrier outre-Pyrenées mais aujourd’hui en France ne reste-elle pas qu’un syndicat anarchiste malgré ses récents succès ? Et nous ne voulons pas d’un syndicat anarchiste car nous ne voulons pas d’un syndicat communiste, ni d’un syndicat trotskiste, ni d’un syndicat socialiste... Nous voulons un grand syndicat réunissant les travailleurs, celui de la classe ouvrière et du prolétariat(2).

Malgré le sentiment d’échec, le syndicalisme a démontré à nouveau ce printemps qu’il était la seule force capable de s’opposer au capitalisme . Il apporte des capacités d’actions au plus proche des salariés dans leurs entreprises mais aussi au niveau national et international sur les grands sujets de société.

Outre les nécessités de renforcer son organisation, le syndicalisme devra aussi prendre à bras le corps sont déficit de communication. Tel que nous l’avons déjà dits, les médias sont très influents et notre presse, nos tracts semblent bien dérisoires. Le syndicalisme doit penser à se doter d’un grand outil de communication tel une radio ou une télévision. C’est ambitieux mais sûrement incontournable.

Le rôle des anarchistes est de s’investir massivement dans le mouvement syndical tel qu’il l’a fait à l’aube du 20e siècle. Nous confronter aux autres, avancer avec eux, apporter nos analyses, nos pratiques de la démocratie (assemblée, mandatements, rotations des tâches, procès-verbaux...)... sans les arrières pensées boutiquières qu’ont les postulants à la conquête du pouvoir politique.

Conscient que les choix d’adhésions puissent être variés, partout les salariés, les syndicalistes, les anarchistes doivent s’opposer à l’institutionnalisation mortifère du syndicalisme et à son morcellement. Bien au contraire ils doivent travailler à son développement, à son unité d’action et éviter tout émiettement synonyme de divisions et de temps perdu. Reconstruire pierre après pierre l’unité organique du " parti du travail " est un enjeu majeur. L’indépendance face au patronat, à l’état et aux partis politiques est primordiale pour rassembler les salariés et mener une politique authentiquement prolétarienne. Le syndicalisme doit se positionner sur les choix de société, oeuvrer à défendre, consolider et conquérir des acquis de société en attendant " la suppression de l’exploitation capitaliste, notamment par la socialisation des moyens de productions et d’échange ". Enfin le syndicalisme doit développer ses liens internationaux pour lutter efficacement contre la mondialisation capitaliste et étendre l’esprit de la lutte et l’espoir d’un autre futur.

Septembre 2003,

Collectif anarcho-syndicaliste de Montpellier, " La Sociale "


la.sociale@wanadoo.fr


(1) Par exemple, à la Mutualité sociale agricole de l’Hérault, ils ont provoqué une scission dans la CGT pour créer SUD. Il y a aujourd’hui 5 syndicats pour environ 300 salariés. Les administrateurs se frottent les mains.

(2) Erico Malatesta (théoricien anarchiste) disait déjà cela... il y a un siècle.


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