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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°24 - Novembre 2003 > POLITISE TES SOLIDARITES !

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POLITISE TES SOLIDARITES !



Tandis que le commerce équitable et autres modes de "solidarité" font de plus en plus leur apparition dans les temples de la consommation, symbole même du capitalisme, on ne peut que se demander si la lutte pour une solidarité internationale ne doit pas passer par une autre route.


En effet, le capitalisme donne la pièce et se construit une bonne conscience, à grand coup de produit bio, commerce équitable ou autre sac plastique écologiste.

Il va de soi qu’en tant que libertaire, nous ne pouvons accepter cette forme de pseudo solidarité. La solidarité, aussi bien internationale que locale, doit passer par l’intermédiaire d’une construction réelle d’échanges, de rencontres, mais aussi d’entraides.

Au niveau local, cette solidarité, nous la connaissons depuis longtemps en étant de la partie lors de nombreuses luttes qui émanent dans l’actualité : solidarité aux cotés des sans papiers, aux cotés des FTP, mais aussi aux cotés des Mac do en lutte, etc. Mais la dimension internationale de la solidarité semblait quelque peu nous échapper. Je dis "semblait", car en effet, au niveau international, depuis la fin mars 2001, date de la déclaration de Madrid, acte de naissance de la Solidarité internationale libertaire (SIL), une construction réelle de solidarité s’est mise en place, cette solidarité allant bien au delà de la construction d’une nouvelle internationale, au delà d’une pratique théorique. En effet, suite à la déclaration de Madrid, trois projets ont été mis en place en Amérique du Sud, et à ce jour deux sont totalement bouclés et le dernier, au Brésil, est en voie de l’être.

Nous avons donc montré que la solidarité n’était pas juste quelques mots glissés sur le papier mais bien une réalité pour nous libertaires.

Mais revenons sur cette notion de solidarité et ses objectifs. En effet, certains pourraient nous reprocher de cracher dans la soupe en dénonçant la mise en place de certaines marques dites "éthiques", mais pour nous, et comme le propose d’ailleurs le texte fondateur du SIL, elle se doit d’être basée sur trois axes : une lutte directe locale (ce que permet d’aller au-delà des mots du slogan "penser global, agir local"), cette lutte étant bien entendu, clairement anticapitaliste, et anti-autoritariste. Quant à la solidarité, telle que nous l’envisageons, elle passe aussi par un fonctionnement autogestionnaire, ce qui veut dire que la solidarité n’est pas là pour mettre en avant une personne mais bien une vision globale de la société pour laquelle nous luttons. Enfin, la solidarité ne peut pas passer par une mise en place d’un pouvoir, que celui-ci soit aussi bien lié aux profits qu’à un Etat, fini le retour des colonies au nom de certaines ONG !

Cette solidarité se construit donc dans les luttes quotidiennes, ces luttes étant aussi bien locales que globales : mise en place d’une cuisines prix libre comme au Larzac, face à TFN (TF1 pour les non intimes) au coté des intermittents, mais aussi au Brésil pour que les libertaires puissent éditer des livres ou bien au Chiapas.

Eric (SCALP Brest)


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