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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°24 - Novembre 2003 > INTERMITTENT-E-S : L’ART DE LA RUE

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INTERMITTENT-E-S : L’ART DE LA RUE



L’ensemble des collectifs des intermittents et professionnels du spectacle vivant du cinéma et de l’audiovisuel s’est réuni à Marseille les 9, 10 11 octobre 2003 et a réaffirmé leur détermination à porter nationalement ses revendications quant à l’


abrogation de l’agrément sur le régime d’assurance chômage des intermittents en demandant l’ouverture de négociations avec l’ensemble des concernés avant tout nouvel accord.

Les coordinations réaffirment également leur mobilisation avec l’ensemble de la profession et des mouvements en lutte contre le projet de refondation social producteur d’exclusion et de contrainte à l’emploi forcé que sont le PARE 2, la réforme du RMI et la mise en place du RMA et inscrivent ainsi leur lutte dans un mouvement plus global contre toute application et nouvelle signature des dispositions de l’Accord Général sur le Commerce des Services (A.G.C.S.).

Dans leur communiqué est dit : " Nos actions seront obstinées, fortes, nationales et européennes, à la mesure de la surdité de ce gouvernement, de la violence qu’il nous impose et du calendrier qu’il nous promet ".
Preuve a été faite lors de la semaine de mobilisation et de résistance menée du 13 au 19 octobre contre la politique de destruction systématique des droits sociaux, de l’éducation, des protections sociales, et de tout système mutualiste et collectif. Un groupe d’intermittents a investi le 18 octobre 2003 le plateau de la Star Academy, émission de TF1 connue pour sa " grande qualité artistique ", afin de lire à l’antenne leurs revendications. Cette action, sévèrement réprimée par les vigiles, a entraîné l’hospitalisation de six manifestants et la mise en garde à vue de quatre personnes.

Malgré la confiscation de plusieurs caméras et appareils photos d’intermittents et du public, deux vidéos ont été filmées par des intermittents lors de l’entrée du studio et permettent de démentir les informations/propagande des médias du capital. Ainsi, on y voit la violence des vigiles face à des intermittents pacifiques, qui ne rendent pas les coups, qui cherchent juste à atteindre le studio.

Quatre intermittents ont voulu porté plainte pour violence et se sont vus embarqués et informés une fois au commissariat qu’elles étaient en garde à vue. Le quatrième a été arrêté à son domicile.

Des rassemblements ont eu lieu au niveau national pour demander la libération sans condition des camarades contre lesquels TF1 demande 2 millions d’euros de dommage. Les 4 personnes ont été libérées depuis mais il existe toujours une plainte de TF1 pour entrée avec violences.

C’est qu’on ne touche pas comme ça au cœur du capital et d’un de ses instruments préférés d’aliénation des masses…

Après quatre mois de mobilisation, les assemblées générales et actions se poursuivent nationalement, toutefois la coordination parisienne se questionne à juste titre sur les modalités de la poursuite du mouvement en ces termes : " …Si le mouvement reprend l’initiative (semaine de résistance culminant dans l’action star ac), nous avons maintenant à articuler nos actions avec la défense des camarades mis en examen. Cela suppose de ne pas se laisser enfermer dans ce cadre imposé, d’anticiper collectivement et d’insister sur la globalité de notre activité ; histoire aussi de déjouer l’identification à un " activisme minoritaire " facile à folkloriser, isoler et défaire. Questionnons l’outil coordination et ses fonctions à partir de nos objectifs communs ! ".

Ces questions, il serait bon que d’autres coordinations se les posent. Ainsi, la coordination de Nantes a vu beaucoup de désaffection dans ses rangs après plusieurs jours de débats houleux et peu respectueux de ceux qui amenaient un débat critique quant à la tenue de 8 semaines de programmation de compagnies grévistes au Lieu Unique, vitrine culturelle nantaise si chère à son maire Jean-Marc Ayrault. Devant l’impossibilité de faire entendre sereinement les contradictions de cette initiative notamment quant à l’abandon de la grève sans débat préalable de l’AG, à la possible récupération par le PS, à l’inertie dans la construction de l’interpro et d’une vision politique globale, de nombreux participants de l’AG, taxés d’être staliniens, antidémocratiques, sectaires, radicaux voire de représenter la " khmérisation " du mouvement ont quitté l’assemblée générale. Bref, tout n’est pas rose sous le soleil mais la lutte continue !

Véro


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