No Pasaran - Lutte contre les OGM - Résister, c’est créer Créer, c’est résister !

Après Toulouse, Riom était le deuxième des procès faisant suite aux actions des faucheurs volontaires. Six personnes étaient appelées à comparaître pour leur participation au fauchage de maïs transgénique le 14 août à Marsat dans le Puy-de-Dôme. Le 14 décembre au matin, alors que la température ne dépasse pas 0, le chapiteau monté pour l’occasion en face du tribunal, se retrouve rempli pour la première conférence de cette journée de soutien. Pour rappel, le 9 novembre dernier, le tribunal de Toulouse acceptait d’entendre les personnes qui demandaient à comparaître aux cotés des neuf prévenus. A Riom, la démarche devait être la même, et les avocats ont demandé à ce que les 167 demandes de comparution volontaire soient prises en compte. En fin de matinée, on apprenait que le président du tribunal correctionnel de Riom reportait le procès, par le fait qu’un procès équitable justifie que tous les co-auteurs soient jugés en même temps . Le chapiteau s’échauffe sous les applaudissements, et la journée se poursuit dans la bonne humeur. Ces décisions, si elles sont confirmées en appel, auront un impact bien le plus large que les fauchages, et vont permettrent la reconnaissance de l’action collective.

Le 14 août, une action de fauchage s’est également déroulée à Pithiviers dans le Loiret. Quarante personnes étaient convoquées initialement au tribunal correctionnel d’Orléans le 19 janvier. Le procès a été repoussé au mois d’avril. Espérons que la mobili

sation soit aussi forte qu’à Riom, et que l’issue sera la même. Mais, même si ces décisions constituent une première victoire, la lutte n’est pas terminée.

Les procès à venir, doivent être l’occasion de renouveler notre opposition aux OGM, et les raisons de s’y opposer ne manquent pas. Les essais en plein air constituent une menace pour l’environnement avec les risques de dissémination de gènes aux autres plantes, pouvant entraîner, par exemple, dans le cas d’un colza transgénique résistant aux herbicides, qui transmet cette résistance à une herbe en une seule génération. Il y a également la question de la brevetabilité du vivant : quelques multinationales peuvent ainsi confisquer le patrimoine de tous à des fins, qui ne sont pas, comme la propagande libérale essaie de nous le faire croire, la réduction de la faim dans le monde, mais plutôt la recherche de nouveaux profits.

Les OGM sont aujourd’hui portés par un modèle de développement agricole industrielle qui a déjà montré son impasse : destruction de l’environnement, exploitations agricoles de moins en moins nombreuses, où les agriculteurs ne sont plus maîtres de leur choix et sont soumis à l’industrie agroalimentaire, avec des conditions de travail désastreuses. On connaît également les dégâts provoqués par ce modèle dans les pays du Sud : perte de l’autonomie alimentaire, destruction des filières locales, malnutrition, etc.

Une lutte efficace contre les OGM et le modèle de développement agricole industrielle, passe par une sensibilisation et une information sur leurs dangers, mais aussi par le développement d’alternatives en vue de soutenir une agriculture paysanne de proximité, respectueuse de l’environnement et des personnes. Des initiatives existent déjà : coopératives participatives, Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, Jardins collectifs, etc. Sans oublier, que ces alternatives sont un moyen de résister à la grande distribution et à la consommation de masse, elles nous permettent également d’avoir prise sur notre alimentation et d’expérimenter des modes d’organisation collective.

A suivre

Thierry