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?page=sommaire >Journal >Numéros parus en 2006 >N°48 - Avril 2006 > Mouvement anti-CPE

 
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Mouvement anti-CPE

On a toujours raison de se révolter !

7-23 mars 2006

À l’heure où nous bouclons ce dossier sur le mouvement de ceux et celles qui, depuis plus d’un mois, autour de la lutte contre le CPE, cherchent à lutter contre la précarité dans le monde du travail, la mobilisation est plus forte que jamais. Peut-être, pourtant, à l’heure où vous lirez ces lignes, ce même mouvement ne sera plus qu’un souvenir. Soit parce que le retrait du texte ayant été annoncé, chacun sera retourné à son train-train quotidien, en attendant le prochain nouveau contrat précaire. Soit parce que la stratégie de pourrissement de la situation de la part du gouvernement aura fini par payer, la peur l’emportant finalement sur la colère.

Mais peut-être aussi ce mouvement aura-t-il finalement réussi à dépasser sa revendication de départ autour d’une mesure gouvernementale qui n’est en définitive qu’une illustration d’une politique plus globale de la précarisation de nos existences. Peut-être que la convergence des luttes, la solidarité avec les victimes de la répression, qui pour l’instant sont les deux points faibles du mouvement, auront été prises en compte et auront permis à une lutte purement défensive de devenir un véritable mouvement d’émancipation et de résistance sociale et politique.

Aussi ce dossier doit-il être lu non comme un bilan sur une lutte qui est encore en devenir, mais comme un instantané des réflexions et des actions menées à un moment donné, sans toujours peut-être le recul nécessaire, mais avec la sincérité de l’engagement du moment. Ainsi, le petit tour de France du mouvement proposé ici ne concerne que les villes où le Réseau No Pasaran, à travers ses groupes locaux, s’est investi dans le mouvement : sans chercher l’exhaustivité, il permet de vivre la lutte de l’intérieur. Si les différents textes d’analyses (sur le rôle des syndicats ou sur la question de la violence et de la répression) ou de mises en perspectives, dans le temps (à propos des luttes de 1986 ou de 1994) et dans l’espace (avec les réactions à l’étranger), cherchent à dégager les principaux enjeux du mouvement, sa physionomie générale est encore trop instable pour en dresser un véritable portrait. C’est pourquoi nous reviendrons le mois prochain sur les conséquences du mouvement anti-CPE, ses forces et ses faiblesses, et sur les perspectives qu’il aura permis de dégager pour les luttes à venir.


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Analyse

CPE : gaffe ou acte délibéré ?

Patrick MIGNARD

En constante dégradation, le marché de l’emploi n’avait pas besoin du Contrat Première Embauche (CPE) pour continuer son “petit bonhomme de chemin” et finir par une précarisation généralisée. A quelques mois d’échéances électorales importantes, le Premier ministre s’est senti obligé de marquer un grand coup politique, affirmant son autorité, sa maîtrise du mouvement social et donnant satisfaction au MEDEF. C’est raté. L’aboutissement (...)[Lire...]


Flash-back

1986 : mouvement contre la réforme Devaquet

En décembre 1986, la droite est revenue au pouvoir depuis mars. Aux affaires, Jacques Chirac, premier ministre et le tamdem Charles Pasqua-Robert Pandraud au ministère de l’Intérieur. Le Front national a à l’époque 35 députés. En octobre est présenté un projet de loi pour les universités qui veut instaurer et institutionnaliser le filtrage sélectif à l’université, connu sous le nom de loi Devaquet (frais d’inscription élevé, concours d’entrée...). Très (...)[Lire...]


Flash-back

1994 : mouvement contre le CIP

En mars 1994, le gouvernement de droite d’Édouard Balladur tente de mettre en place le Contrat d’Insertion Professionnelle (CIP), une des mesures de la loi quinquennale pour l’emploi votée en novembre 1993. Ce CIP est un contrat à durée déterminée (parfois accompagné d’une formation assurée par un « tuteur » au sein de l’entreprise) à destination des moins de 26 ans, avec une rémunération représentant un pourcentage du Smic, calculée selon l’âge de (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Rennes - Récit des manifestations du 7 au 18 mars...

Le mardi 7 mars, la journée débute par une manifestation de plus de 10 000 personnes effectuant un trajet de la gare... à la gare. Au cours de la manifestation, une partie du mobilier d’une agence d’intérim est déménagé et rendu à l’usage de la rue. Peu après, et ce malgré les appels à rentrer chez soi de certaines tendances du mouvement, quelques groupes enfoncent les barrages du service d’ordre et permettent à un bon millier de personnes de s’engouffrer dans (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Nantes - La Censive libre : fac autogérée

Face aux réformes du gouvernement Villepin, les étudiantEs des facultés de lettres et sciences humaines de Nantes ont décidé de réagir et ont occupé leur université. La fac est donc bloquée depuis le 14 février, ce qui nous permet de mieux organiser la lutte, de nous informer collectivement, d’élargir le mouvement et de proposer un point d’ancrage à d’autres camarades en lutte contre les réformes ultra-libérales de ce gouvernement illégitime. Il y a 15 jours, nous avons (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Lorient - L’université Bretagne Sud (UBS) ou la « fac des Bisounours »

Petit aperçu de comment se déroule la lutte contre le CPE dans une petite fac de Bretagne, loin des actions radicales et des affrontements avec les CRS qui se déroulent à 150 bornes de là, à Rennes. Cela se passe à Lorient, à l’Université Bretagne Sud (comprenant des sites aussi à Vannes et Pontivy), où les prémices du mouvement furent lancés par l’IUT, qui se déclare en grève et qui se retrouve même bloqué, avant que cela ne revienne en simple grève d’une grosse partie (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

La Rochelle - Pour un mouvement autonome !

À La Rochelle, nous avons participé dès le début aux protestations. Dans un souci de ne pas créer des divergences partisanes, nous avons souhaité coopérer pour la mise en place d’un mouvement autonome, participatif et radical. Sans réelle expérience dans la conduite de ce genre d’interventions, nous nous confrontons à un mouvement frileux, centré sur l’université, faisant l’affaire de certain-e-s leaders étudiant-e-s en mal d’autorité. Nous tentons de faire ici (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Paris - Chroniques sorbonnardes

Il ne s’agit pas ici d’un texte exhaustif revenant sur l’ensemble de la mobilisation parisienne mais plutôt d’une chronique subjective des événements survenus autour de ce qui est devenu la « Sorbonne en Exil », où plusieurs militantEs du Scalp-Reflex Paris sont investis. Le jeudi 9 mars, un petit groupe de personnes décide d’occuper la Sorbonne. Il s’agit d’occuper un lieu symbolique, un lieu de savoir pour marquer une opposition à la tendance à (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Lille - Le mouvement au jour le jour

7 mars Lors de la manif qui a rassemblé étudiants et syndicats, il y a eu un gros rassemblement sur Lille à 15h pour manifester dans le centre. Le parcours passait près du local UMP ; un groupe s’est détaché de la manif, a franchi le cordon de protection syndical pour manifester aux abords du local. Barrage de CRS, jets de canettes, d’œufs, de poubelles vers les CRS qui ont riposté à coups de matraques et de bombes lacrymo. Ont suivi plusieurs charges assez violentes, (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Angers - Lycéens et étudiants secouent le cocotier

L’effervescence anti-CPE n’a pas épargné la douceur angevine. Un collectif fut tout d’abord créé par quelques étudiants, regroupant en son sein des militant-e-s de divers syndicats étudiants et d’orgas politiques tels que Sud Etudiant, UNEF, MJS, LCR, la Souris verte, JC... L’action du collectif s’axa en premier lieu essentiellement sur les lycées avec un gros travail de sensibilisation et de diffusion des informations sur le CPE.Au final, les lycéens-e-s (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Valence - Nouvelles en bref

Quelques nouvelles de Valence par Le Labo, après le blocage de la fac de sciences éco mardi 21 et la manif de 18 000 personnes samedi 18 mars. Aujourd’hui, quelques centaines de lycéens sont parties en manif dans le centre ville, la jeunesse des quartiers suit à distance. Des lycéens sont montés sur le toit d’une grande surface inoccupée et ont mis un drapeau. LE MONDE EST A NOUS ! Après un moment de flottement, la décision est prise d’occuper le hall de la mairie UMP de (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Grenoble - Récit de la manif du 18 mars

La manif est partie plus tôt que prévu aujourd’hui, il y avait 35 000 personnes, dit-on. Il y en avait peut-être même plus. Sur la fin, des cortèges entiers de la manifestation ont fait un détour pour sortir des embouteillages de manif en direction de la préf ! Très grosse manif, donc, de la gare jusqu’à la préf, en passant par les grands boulevards (maréchal Foch, maréchal Joffre, à bas l’armée). Plein de travailleur-euse-s, de chômeureuses, d’étudiant-e-s, de (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Toulouse - La mobilisation ne faiblit pas

Les trois principales facs restent bloquées, malgré des tentatives avortées de la droite et de l’extrême droite de semer le trouble (attaque ratée des barrages de la fac de l’Arsenal notamment). Les manifestations ramènent toujours autant de monde, et les dernières semaines ont été ponctuées d’actions sporadiques, dont les plus symboliques ont été l’occupation momentanée de la mairie par 300 personnes (suivie d’affrontement avec le CRS sur la place du Capitol) (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Bordeaux - L’étudiant, le policier et le journaliste

Jeudi 23 mars, il y avait environ 10 000 personnes dans les rues de Bordeaux contre le Contrat Première Embauche. Les cortèges étudiants, lycéens et ceux des syndicats. Samedi dernier, la manif avait fini à la Victoire, la grande place de Bordeaux, par des affrontements avec le service d’ordre de la CGT d’abord et les CRS ensuite. Il a fallu passer le premier barrage des flics « syndicalistes » responsables avant de se retrouver devant nos traditionnels CRS qui nous manquaient (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Lyon - Nouvelles en bref

Le mouvement a eu du mal à démarrer dans les facs lyonnaises, il n’a vraiment pris de l’ampleur qu’à partir du début du mois de mars, les semaines précédentes les AG rassemblaient à Lyon II (site de Bron, université de sciences humaines) tant bien que mal 150 à 200 personnes tout au plus, mais la motivation a fini par payer. Lyon II Bron est la première à s’être mise en branle et elle reste la plus mobilisée. Elle est bloquée totalement (ses 74 entrées barricadées) (...)[Lire...]


Le mouvement anti-CPE ville par ville

Nîmes - Une bonne CLAAC dans leur gueule !

Le CLAAC (Collectif de Lutte Autonome Anti-Cpe), dans lequel notre groupe local s’est pas mal investi, aux côtés de lycéenNEs, précaires, étudiantEs et salariéEs, militantEs ou non, a été jusqu’à présent le fer de lance de la mobilisation nîmoise, qui jusqu’à il y a une dizaine de jours était assez faible. Si le collectif souffre de quelques problèmes aux niveaux logistique et théorique, en raison du degré de politisation assez épars au sein du collectif, étant donné (...)[Lire...]


A propos de precarité

L’intérimaire et les exigences du patronat

Des TUC au CPE en passant par les CES, une précarisation s’opère par le bas depuis vingt ans. Mais pour une partie de la population, les conditions de vie, et accessoirement de travail, des précaires reste pour une large part méconnue. Cet article montre le parcours d’un intérimaire et laisse envisager le parcours d’un « CPE », ces contrats pouvant se résumer à de l’intérim moins cher pour les entreprises : pas d’agences à payer, moins de primes de fin de (...)[Lire...]


A propos de syndicalisme

Pour un syndicalisme de luttes et de convergences anticapitalistes

On ne peut que mesurer l’importance des syndicats dans les mobilisations sociales de ces dernières années. En effet, à part de trop rares cas, comme les intermittents, qui ont su se doter d’outils autonomes pour mener leur lutte, l’action syndicale reste souvent la seule arme qu’ont les travailleurs pour défendre leur cause. Et l’on a pu voir ces derniers mois avec l’autodestruction d’AC ! (mouvement de chômeurs et précaires né en 1994), toute la (...)[Lire...]


Casse, affrontements, barricades, lynchage, répression, provocation...

Violences, vous avez dit violences ?

La manifestation parisienne du 23 mars a été l’objet de bien des gloses médiatiques et policières, dénonçant le nombre des incidents dus à des « casseurs ». Et c’est vrai que cette manif a reproduit un fait remarquable, assez nouveau bien que déjà présent l’an dernier lors du mouvement lycéen contre la loi Fillon : la présence de nombreuses personnes venues non manifester, ni s’affronter à la police, mais s’en prendre précisément aux manifestants. Rapide retour (...)[Lire...]


Interpellations et brutalite policière

Solidarité face à la répression

La solidarité est une arme : nous devrons en faire preuve encore dans les prochaines semaines, les prochains mois, pour éviter par exemple qu’un jeune fasse cinq ans de prison pour avoir levé les bras contre des coups de matraque, tout comme un faucheur peut encourir cinq ans de prison fermes pour avoir arraché un pied de maïs transgénique. Cyril Férez est toujours dans le coma lorsque ces lignes sont écrites et, s’il survit, ce sera avec de graves séquelles neurologiques. (...)[Lire...]


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