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> N°48 - Avril 2006
> Mouvement anti-CPE
> Lorient - L’université Bretagne Sud (UBS) ou la « fac des Bisounours »
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Le mouvement anti-CPE ville par villeLorient - L’université Bretagne Sud (UBS) ou la « fac des Bisounours »Petit aperçu de comment se déroule la lutte contre le CPE dans une petite fac de Bretagne, loin des actions radicales et des affrontements avec les CRS qui se déroulent à 150 bornes de là, à Rennes.
Cela se passe à Lorient, à l’Université Bretagne Sud (comprenant des sites aussi à Vannes et Pontivy), où les prémices du mouvement furent lancés par l’IUT, qui se déclare en grève et qui se retrouve même bloqué, avant que cela ne revienne en simple grève d’une grosse partie des étudiant-e-s. Les AG s’enchaînent à l’IUT, à la fac également, en partie grâce au seul syndicat véritablement présent : l’UNEF, oui oui, mais ils ne sont vraiment pas nombreux et ne cherchent pas à récupérer le mouv’, donc on est plutôt tranquille de ce côté-là, tant mieux. Rapidement se crée donc une coordination locale anti-CPE, indépendante et autonome. Le surnom de « fac des bisounours » nous vient de la part de certains en AG pour qualifier notre trop grande gentillesse, mais également des médias et torchons locaux qui, même s’ils se positionnent derrière le gouvernement et pour le CPE, adulent notre pacifisme et apprécient que tout se passe bien dans notre fac, comparé aux terribles étudiant-e-s de Resnn II. Pourtant, il faut savoir que l’IUT a été bloqué pendant un moment, puis ce fut au tour de la fac, ponctuellement certes, de l’ordre d’une journée et demi, puis de deux jours et demi au retour des vacances, avant que les anti-blocage ne viennent en masse à une AG pour voter contre le blocus de la fac. Nous sommes donc « la fac des bisounours », malgré des blocages de temps en temps et des actions, qui certes ne dégénèrent pas, mais il faut aussi souligner qu’il y a très peu d’oppositions entre personnes de la fac, que ce soit avec les anti-blocage qui restent compréhensifs et sont également bien opposés au CPE, ou avec l’administration qui nous soutient et nous aide, les profs nous soutenant également, évidemment ils sont contre le blocage mais nous comprennent, l’un d’entre eux allant même jusqu’à dire à ses étudiant-e-s-bisounours qu’on était « trop gentils », décidément, si même les profs le disent, c’est que c’est peut-être vrai ! En tout cas, il est vrai qu’il n’y aucun incident à déplorer, si ce n’est les terribles actions courageuses d’un blaireau de l’UNI qui s’amuse à coller quelques merdes sur des affiches UNEF... bref, c’est la guerre ! Malgré tout, quelques profs (surtout les sciences) font chier en tentant de forcer quelques barrages avec une poignée d’élèves, les bisounours que nous sommes rechignant à s’opposer physiquement à cela. Il faut dire aussi que lors des blocages, on n’a pas le droit de dresser de grosses barricades pour découragertoute tentative d’assaut ; on se contente alors de quelques étudiant-e-s autour d’une table ou deux et de quelques chaises. Le piquet le « moins gentil » n’hésitant pas à dresser fièrement un drapeau nopa pour décourager les anti-blocage de tenter de passer ! Le blocage de la fac reprend donc finalement après une semaine de cours (grève-manif du 14 mars toutefois), suite à une petite AG (AG qui rassemblent entre 150 et 500 étudiant-e-s), c’est donc la semaine du jeudi 23 mars, occupation diurne et nocturne du mardi aprem au vendredi, toujours aucun incident à part quelques mecs bourrés qui pètent une vitre chaque soir, les « gentils bisounours » auront beau appeler les flics, ceux-ci n’en ont rien à foutre, on préfère donc de ne pas reconduire l’occupation nocturne du jeudi soir. La grosse AG du vendredi donnera malheureusement gagnant le blocage partiel les jours de mobilisation. C’est toujours ça... quant aux beaux-arts, les étudiant-e-s se bougent pas mal aussi, il n’y a pas de blocage mais niveau agit-prop ils font de belles choses. Bref, ici aussi ça bouge, et ça bouge bien, sans violences et de manière plutôt gentille en effet, mais ça bouge quand même, même si les blocages ne sont pas continus, et en tout cas, c’est pas prêt de s’arrêter de bouger, tant que nos revendications ne seront pas prises en compte par ces abrutis qui osent prétendre nous gouverner et faire notre bien. Mardi 28, tou-te-s dans la rue ! NoPa 56
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