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AccueilJournalNuméros parus en 2006N°48 - Avril 2006Mouvement anti-CPE > Nîmes - Une bonne CLAAC dans leur gueule !

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Nîmes - Une bonne CLAAC dans leur gueule !



Le CLAAC (Collectif de Lutte Autonome Anti-Cpe), dans lequel notre groupe local s’est pas mal investi, aux côtés de lycéenNEs, précaires, étudiantEs et salariéEs, militantEs ou non, a été jusqu’à présent le fer de lance de la mobilisation nîmoise, qui jusqu’à il y a une dizaine de jours était assez faible. Si le collectif souffre de quelques problèmes aux niveaux logistique et théorique, en raison du degré de politisation assez épars au sein du collectif, étant donné notamment l’importance du quota de lycéenNEs en son sein, le CLAAC, au vu du contexte local, de son mode de fonctionnement (autonomie et autogestion), et des bases qu’il s’est données (lutte radicale contre le CPE mais aussi contre la précarité en son ensemble, et notamment CNE et RMA), me semble le meilleur outil qui se puisse trouver ici pour donner du ventre à la contestation.

Essayant de mettre en pratique le principe selon lequel la mobilisation se doit d’exister au jour le jour, et ne pas s’en tenir à une manifestation hebdomadaire avec les « grands frères » des syndicats, nous avons été à l’origine de diverses actions : « occupation » du local de l’UMP (un peu ratée, étant donné notre nombre réduit, nous ne sommes restés qu’une demi-heure) ; action devant la maison d’arrêt, où nous avons mis en avant le lien entre augmentation de la précarisation et croissance du sécuritaire, et notamment en ce qui concerne les jeunes (sachant qu’1 SDF sur 5 a moins de 25 ans, et que les moins de 25 ans constituent un quart de la population carcérale alors qu’ils ne représentent que le dixième de la population française totale) ; jeudi 23 nous avons, en fin de manif et avec une grande joie, collé massivement et repeint dans un style plutôt trash les murs de la maison du maire UMP Jean-Paul Fournier, qui avait publiquement soutenu le CPE le matin même dans le Midi libre.

À cela il faut rajouter une apparition dans chaque manif, avec à chaque fois l’objectif ambitieux de radicaliser les slogans, et du même coup les consciences et les pratiques.

Enfin, estimant que nous manquions de soutien, nous avons, la semaine dernière, le jeudi 17, contribué à mettre en grève quelques lycées de Nîmes. La stratégie était simple : nous nous retrouvons à 7h30 devant le lycée Philippe Lamour, incitant les lycéens, par nos tracts, nos banderoles et nos slogans (« faites l’amour et la grève »...), à se mettre en grève. Malgré l’accueil quelque peu hostile de l’administration, à 10h, nous avions regroupé deux bonnes centaines de grévistes sauvages ; de là, nous nous sommes lancés dans une opération contamination en faisant la tournée des bahuts environnants (au cours de laquelle, malheureusement, quelques petits cons se trompant de cible ont trouvé malin de frapper un certain nombre de membres du collectif).

Coïncidence des dates, c’est le jour même qu’avait choisi un autre lycée pour organiser son blocage ; c’est le jour aussi où se sont décidés en AG (la première) à la fac Vauban la grève ET le blocage. Du coup, ce qui l’après-midi devait n’être qu’un rassemblement d’étudiants et de lycéens au centre ville s’est transformé en une manif spontanée. Arrivés à la préfecture, les keufs nous font signe que ça suffit, nous menacent de charger ; du coup, nous allons devant l’UMP, où les CRS nous attendent, puis à la gare routière, où quelques-uns bloquent des bus, avant de nous disperser. Depuis ce jour, un bon nombre de bahuts nîmois se sont mis en grève, avec blocage (et des blocages qui tiennent) ; le blocage de la fac semble lui aussi sérieux et est déjà reconduit jusqu’au mercredi 29 mars.

Depuis ce jour, nous nous sentons beaucoup moins seuls, même s’il est nécessaire maintenant de passer massivement à une phase plus radicale, en rajoutant aux modes d’actions actuels (manifs et blocages) ceux qui, faisant entrer dans le vif du rapport de force, sont les seuls susceptibles de faire plier ce gouvernement du fric ; à savoir de réelles occupations, et pourquoi pas plus. Même si la réalité nîmoise semble bien éloignée de la radicalité qu’on observe dans d’autres villes de l’hexagone, désespérer serait se résigner.

Au fond de chaque conscience opprimée, il y a un casseur qui sommeille. le caseur doit se réveiller !

JP, SCALP 30


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