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          > N°36 - Janvier 2005 
          
          > en Irak - Luttes des chômeurs et chômeuses
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 | en Irak - Luttes des chômeurs et chômeuses
  
   
 nationalistes  qui 
 n’hésitent pas à faire feu contre 
 les manifestations de chômeurs et 
 chômeuses, comme le 3 janvier 2004 à 
 Nassiriyah, où quatre manifestants furent 
 tués par le groupe islamiste al-initfadah 
 al-sha’baaniah  et à 
 l’hostilité des autorités, comme 
 à al-Amarah, où ce sont des troupes 
 irakiennes sous commandement britannique qui font six 
 morts et onze blessés, le 10 janvier 2004.  
  
 Le Syndicat des chômeurs en 
 Irak a fait connaître son programme social, 
 rédigé en commun avec la 
 Fédération des conseils ouvriers et 
 syndicats en Irak, dont il est l’un des piliers, 
 sous la forme d’une proposition de loi 
 fondamentale. Ce texte ambitieux, sans compromis avec 
 le patronat et l’état, expressément 
 opposé à toute forme de nationalisme, est 
 fondé sur les seules nécessités de 
 la classe ouvrière. On y trouve parmi les 
 revendications la semaine de 30 heures, la retraite 
 à 55 ans, l’interdiction des licenciements 
 et du travail de nuit, la pleine égalité 
 hommes-femmes, la liberté totale du droit de 
 grève et d’organisation, la 
 gratuité totale de l’instruction et de la 
 santé.  
  
 Ce programme peut sembler 
 ambitieux dans le chaos actuel. Il exprime avant tout 
 la ferme conviction du Syndicat des chômeurs 
 qu’il n’y a pas de solution en Irak en 
 dehors du mouvement social et que la lutte contre 
 l’occupation doit être menée sur une 
 base de classe. Il est inspiré par le 
 communisme-ouvrier, un courant marxiste né en 
 Iran dans la révolution de 1979 et qui 
 s’est développé clandestinement en 
 Irak, au contact des camps de réfugié-es 
 iranien-nes installés au Kurdistan d’Irak. 
 
  
 Le mouvement des shoras en 1991 
  
 En mars 1991, alors que la 
 première guerre du Golfe est engagée et 
 que le pouvoir central vacille, les 
 communistes-ouvriers jouent un rôle majeur dans 
 l’insurrection des conseils ouvriers au Kurdistan 
 d’Irak. Pendant trois semaines, la région 
 se couvre de shoras (conseils), élus en 
 assemblée générale d’usine 
 ou de districts. Ces conseils ouvriers prennent en 
 charge l’ensemble de la vie sociale,  
  
 remettent en marche les services 
 et la production sous une forme 
 autogérée, après avoir mis dehors 
 les directeurs d’usine mis en place par les 
 baasistes. Ils tentent de réunir une 
 assemblée des conseils ouvriers, pour mettre en 
 place leur programme social  
 égalité hommes-femmes, 
 égalité des salaires, 35 heures. Mais les 
 partis nationalistes, appuyés sur les ex-milices 
 baasistes et le management évincé des 
 usines, envoient leurs troupes stationnées dans 
 les montagnes prendre possession des villes. 
 Rapidement, l’insurrection qui avait 
 proclamée  le nationalisme est une honte 
 pour l’Humanité  est vaincue.  
  
 Le mouvement des conseils ouvriers 
 en 1991 a été presque totalement 
 ignoré de la gauche radicale à 
 l’échelle mondiale. Mais en Irak, son 
 impact est durable, puisque ses pratiques de 
 démocratie directe, de grève armée 
 et d’autogestion sont réapparues en 2003, 
 à la fois dans les mouvements d’usine 
 contre l’encadrement baasiste, dans les luttes de 
 chômeurs et chômeuses et dans certaines 
 formes d’auto organisation de quartiers 
 populaires à Bagdad. Qasim Hadi, ou encore Falah 
 Alwan, secrétaire général de la 
 Fédération des conseil ouvriers et 
 syndicats, font partie de ces militant-es qui ont 
 lutté clandestinement sous le régime de 
 Saddam Hussein, sous l’inspiration de ce 
 mouvement. Les principales organisations qui  
  
 avaient participé à 
 l’insurrection ont fusionné, en 1993, sur 
 la suggestion du marxiste iranien Mansoor Hekmat, pour 
 créer le Parti communiste-ouvrier d’Irak, 
 qui joue un rôle majeur dans la diffusion de ces 
 pratiques. 
  
 Zones libérées 
 à Bagdad 
  
 La guerre ouverte entre les 
 troupes d’occupation et les milices 
 islamo-nationalistes, encadrées par les 
 anciennes troupes d’élite de Saddam 
 Hussein et financées par les pays environnants, 
 a amené le mouvement à s’adapter. 
 Il était nécessaire de créer des 
 zones protégées au cur des villes. 
 Cette implantation progressive s’est faite 
 d’abord dans les quartiers occupés par les 
 réfugiés. A Bagdad même, il existe 
 plus de 270 camps, dont certains abritent 
 plusieurs dizaines de familles rassemblées dans 
 d’anciens bâtiments officiels 
 squattés. Afin de lutter contre les gangs 
 mafieux qui détournaient l’aide pour la 
 revendre dans d’autres quartiers, les 
 communistes-ouvrier-es ont pris en charge, avec 
 l’accord des organisations humanitaires, la 
 protection et la distribution des vivres et des 
 médicaments. La confiance ainsi 
 créée a permis à la population des 
 camps de s’organiser pour réclamer la 
 légalisation des squats et obtenir de meilleurs 
 logements.  
  
 Enfin, afin de se protéger 
 des attentats et des gangs, s’est posée la 
 question d’une force armée autonome. Le 
 Parti communiste-ouvrier a ainsi été 
 amené à créer des groupes 
 armés, forts de plusieurs centaines de 
 personnes, dans les quartiers d’al-Furat et 
 al-Jihad à Bagdad, pour assurer la 
 défense des quartiers. Les forces 
 d’occupation, dont la seule présence est 
 un facteur de danger, ont été instamment 
 priées de ne plus y mettre les pieds. Quelques 
 combats ont dissuadé les gangs maffieux 
 d’y exercer leurs activités. Quand aux 
 islamistes, ils n’y sont pas les bienvenus, 
 faisant de ces quartiers les seuls où l’on 
 peut sans risque se promener sans voile dans la rue 
 pour les femmes, vendre de l’alcool pour les 
 commerçants, où les chrétiens ne 
 sont pas persécutés. Des gestes simples, 
 mais qui dans la sinistre réalité 
 irakienne marquent une réelle différence. 
 Les femmes veulent avoir un look moderne, les 
 jeunes veulent danser et boire de la bière, 
 écouter de la musique, surtout occidentale, et 
 porter des jeans, ils et elles veulent porter des 
 jeans, avoir des chevelures qui ont du style, et tout 
 ça, ça n’est pas islamique , 
 résume Issam Shukri.  
  
 Le mouvement des chômeurs et 
 chômeuses, des réfugié-es, des 
 squatteurs et squatteuses, la lutte des femmes contre 
 le patriarcat, tout cela existe en Irak 
 aujourd’hui. Notre solidarité mondiale 
 peut aider ce mouvement à se développer, 
 à gagner en puissance jusqu’à 
 être en mesure d’opposer une 
 véritable résistance, sociale et 
 féministe, à l’Occupation.  
  
 Nico 
  
 Solidarité Irak 
  
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