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> N°48 - Avril 2006
> Mouvement anti-CPE
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Jeunes fachos dans les ruesL’extrême droite s’invite dans la lutte
A l’occasion de la mobilisation contre le CPE, l’extrême droite étudiante a fait une petite apparition dans les rues de Paris durant une semaine. Les fafs ont d’abord tenté de nous la faire à l’ancienne, version commando GUD. Mais la comparaison avec leurs glorieux aînés s’arrête là. On a eu plutôt le droit aux pieds nickelés version fafs. Le mercredi 8 mars à quelques dizaines de mètres de l’université de Tolbiac, qui était occupée par des étudiants anti-CPE, une vingtaine d’individus avec des casques et des barres s’étaient rassemblés dans un parc municipal. Il n’y a pas eu d’affrontement, ces derniers prenant la fuite devant des collégiens de 14 ans qui arrivaient en courant vers eux. Dans un ultime acte de courage, l’un des membres du commando a réussi à gazer l’un des adolescents. Le dimanche suivant le RED (Rassemblement des Étudiants de Droite, collectif d’étudiants d’extrême droite) tenta de prendre le relais, pour protester contre l’occupation de la Sorbonne et soutenir le CPE. Nous ne nous attarderons pas sur leur embrouille interne avec l’Action française, qui dans un premier temps a tenté de récupérer l’initiative de ses petits camarades, pour finalement aller manifester devant le siège du PS. Pour une fois, la mobilisation du côté de l’extrême droite était assez importante. Enfin surtout sur les trottoirs du boulevard Saint-Michel, parce que si on comptabilise les gens qui s’étaient regroupés derrière la banderole du RED, ça ne faisait pas lourd. Les militants du RED étaient assez peu visibles, à tel point que leurs camarades arrivés en retard ne les trouvaient pas au milieu des flics et des passants. On a aussi pu remarquer la présence d’un petit groupe d’individus avec des casques et des barres qui s’étaient rassemblés au Quick de la rue Soufflot pour protéger le RED. Peut-être était-ce nos petits amis de Tolbiac ? On ne le saura jamais. Au final, le RED a du battre en retraite devant la détermination du rassemblement antifa qui rassemblait des étudiants, des militants du Scalp et de la CNT. Malheureusement cela nous a coûté 2 interpellations (un militant de SUD et un autre de la CNT). Après le RED, ce fut au tour du FNJ de s’illustrer. Mardi 15 mars, dans la soirée, le FNJ, sous la banderole FTP (Fédération des étudiants contre le Travail Perturbé), a attaqué le rassemblement aux cris « de gauchistes, parasites dehors ». À la différence du RED, le mouvement de jeunesse du FN était opposé au CPE. Alors que le quartier était en état de siège, les militants du FNJ, dirigés par Alexandre Ayroulet (nouveau directeur national du FNJ) et Thibaud de Chassey (responsable FN du 15ème) ont pu se rassembler et remonter le boulevard dans notre direction sans être inquiétés. Sur leur première charge, les militants du FNJ ont réussi à blesser quelques étudiants, l’organisation de leur cortège étant très bien préparée. Ils étaient sans doute encadrés par quelques membres du DPS. La contre attaque du côté de la Sorbonne s’organise, et les flics aussi. Les gendarmes mobiles isolent du reste du rassemblement le premier groupe d’étudiants décidés à en découdre avec les fafs. Ne pouvant passer la ligne de flics, les militants du Scalp décident de contourner le dispositif policier et de prendre à revers les fafs par les petites rues. En moins d’une minute, nous nous retrouvons dans l’affrontement qui se déroule boulevard Saint-Michel. Ramassant tout ce que nous trouvons, nous faisons reculer le FNJ, ces derniers prenant la fuite sous une pluie de projectiles divers et variés. C’est alors qu’une trentaine de CRS se mettent en ligne face à nous, nous empêchant de continuer à poursuivre les fafs. Peu rassuré devant notre détermination, l’un des flic prend peur et nous tire dessus au flashball à moins d’une dizaine de mètres. Finalement nous sommes repoussés vers la fontaine Saint-Michel. Deux jours plus tard, il était évident pour tout le monde que les militants d’extrême droite allaient recommencer. Mais cette fois, la confrontation n’a pas eu lieu, les flics nous ont dégagés vers place de l’Odéon très rapidement, avant d’interpeller un grand nombre de gens présents. Les fafs, beaucoup plus nombreux que les fois précédentes, commencent une petite visite touristique du quartier Latin, en partant de la Fac d’Assas, pour arriver à Saint-Michel au moins 30 minutes après notre départ. Ils ont pu se balader en toute impunité dans le quartier latin aux cris de « Les CRS avec nous ». Cette fois-ci, la police décide d’intervenir et arrête plusieurs militants d’extrême droite dont Alexandre Ayroulet, Bruno Archier du Renouveau français (ex-Garde franque), des militants des JI Paris, le gros des interpellés étant composé de jeunes de l’AF et du RED. Apprenant l’arrestation d’Ayroulet, le FN tente de faire disparaître d’Internet toutes les traces officielles (communiqués et photos) de la revendication du FNJ Paris et du collectif FTP de l’action de mardi soir. C’était sans compter sur le « soutien » des Identitaires, qui via Novopress, comme par enchantement publient le communiqué des FTP de mardi soir, avec le nom d’Alexandre Ayroulet. Depuis, il semble que les jeunes fafs, après avoir joué les supplétifs de la police pendant quelques jours, aient déserté les rues de Paris. TAZ
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