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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°3 - Novembre 2001 > Tant Vial la cruche à l’eau, qu’à la fin…

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Breves antifas

Tant Vial la cruche à l’eau, qu’à la fin…


Le 19 octobre 1999 étaient interpellés Yves Peirat et William Ferari dans le cadre de l’enquête contre les FTP (francs-tireurs-partisans), groupe d’action contre l’extrême-droite dans la région marseillaise, qui avait effectué plusieurs attentats contre des locaux du Front national, n’occasionnant que des dégâts matériels. Condamné à 5 ans en février 2001, Yves est donc en détention depuis deux ans. De multiples initiatives d’entraide dans l’hexagone et en Europe témoignent que la solidarité est bien une arme. A très bientôt Yves, dans de nouveaux combats pour détruire ce monde barbare et construire un Autre futur.


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Pierre Vial, l’une des principales figures du MNR, le mouvement de Bruno Mégret, a quitté le parti au mois d’octobre dernier, ce qui ne manquera pas à la fois d’alimenter les tensions au sein du microcosme nationaliste et de permettre au MNR d’affiner sa stratégie et sa position en vue des élections à venir.

Lors du congrès annuel de l’association "culturelle" Terre & Peuple qui s’est tenu le 7 octobre à Paris, son président Pierre Vial, par ailleurs conseiller régional en Rhône-Alpes et membre du bureau national du Mouvement National Républicain (MNR), a publiquement pris ses distances avec la position officielle atlantiste du MNR, en déclarant qu’il était exclu de "rallier les rangs de la croisade américaine", et que "la libération de l’Europe passe par la sortie de l’OTAN des pays européens", tout en rappelant qu’à ses yeux le plus grand danger à venir était "la guerre ethnique". Mais ce point de fracture n’est pas le seul entre le MNR et Vial. Car ce dernier, interrogé par des journalistes, a aussi critiqué la stratégie de Mégret pour les élections présidentielles de 2002, soupçonnant ce dernier d’être prêt à appeler à voter Jacques Chirac au second tour pour "faire barrage à la gauche" : Vial s’est même permis d’insinuer qu’il se réservait le droit de refuser de donner sa signature d’élu à Mégret en cas de désaccord…
C’en était trop pour le führer du MNR : dans un premier temps par une lettre circulaire aux cadres départementaux du parti, envoyée le 11 octobre, puis plus officiellement encore lors de la réunion du comité national les 13 et 14 octobre, Mégret a annoncé que Vial était démissionné car il "nuisait au MNR" par "l’étalage de ses états d’âme. (…) Qu’il poursuive son action culturelle avec Terre & Peuple en dehors du MNR." Vial et Mégret se sont rapidement expliqués en privé le 14 octobre au matin, et Vial a pu s’exprimer devant le comité.

Le MNR sans Vial

Quels changements cette démission, historique pour le MNR, va-t-elle entraîner ? Elle va d’abord permettre d’entériner les choix stratégiques sur la question de la guerre : "l’islamisme" est considéré comme le principal ennemi des "peuples européens" (suivant en cela l’idée du "choc des civilisations"), les Américains "mondialistes" n’étant que des ennemis "secondaires". Peu nombreux d’ailleurs étaient les cadres mégrétistes qui remettaient en cause ce choix, au nom de la "nécessité politique", afin d’exploiter au maximum les peurs du petit peuple d’extrême droite.
En politique intérieure, à la fois pour se démarquer de Le Pen (qui a déclaré à maintes reprises que "Chirac, c’est Jospin en pire") et pour espérer être accepté par la droite institutionnelle, la "gauche socialo-mondialiste" reste l’ennemi numéro un en la personne de Jospin. Le départ de Pierre Vial, personnage plutôt sulfureux comme on le verra ci-dessous, ne peut que favoriser un éventuel rapprochement, ou pour le moins aller dans le sens d’une certaine respectabilité de surface pour le MNR.
Reste qu’un certain nombre de fidèles de Vial sont toujours au MNR, et il est difficile de savoir pour combien de temps encore. Des rumeurs, vraisemblablement calomnieuses, circulent dans le microcosme nationaliste qui insinuent que Vial chercherait à fonder son propre parti. Ce n’est pas en tout cas chez les nationalistes-révolutionnaires d’Unité Radicale (UR) qu’il trouvera refuge : Christian Bouchet n’a toujours pas digéré son refus de la main qu’UR lui avait tendu, et plus encore le travail de sape que Vial a toujours entrepris vis-à-vis d’UR au MNR, sans compter la personnalité pour le moins autoritaire du président de Terre & Peuple… Dans ces conditions, il est probable que Pierre Vial va se concentrer sur son travail "culturel" et communautariste, à savoir ses petites sauteries païennes et ses ballades en forêt.

Esbé
Scalp-Reflex Paris

PIERRE VIAL, en bref

Né en 1942, agrégé d’histoire, Pierre Vial enseigne l’histoire médiévale à l’Université de Lyon III.
Son idole : Saint-Loup
Marc Augier, alias Saint-Loup, engagé dans la LVF, puis rédacteur de Devenir, journal des SS français de la Division Charlemagne, fut condamné à mort en 1946, et fuit en Amérique du Sud. De retour en Europe en 1951, il est amnistié et entame une carrière de journaliste. Parallèlement, il préside le Comité France-Rhodésie (lancé par Europe-Action). Décédé à la fin des années 1980, il fut un véritable père spirituel pour Pierre Vial, qui lui doit son inspiration païenne et sa vision d’une Europe qui, selon Saint-Loup "doit être repensée à partir de la notion biologiquement fondée du sang, donc des races, et des impératifs telluriques , donc du sol".

Vial et le GRECE

Pierre Vial fait ses premières armes au sein de Jeune Nation en 1958 pour ensuite participer à la création du Parti nationaliste en 1959. On le retrouve ensuite dans différents mouvements, dont les comités de soutien à la revue Europe-Action.
Cofondateur du GRECE en 1968. En 1969, Pierre VIAL dirige la commission histoire du GRECE, pour finir par devenir secrétaire général de 1978 à 1984. Il dirigea également l’organe central du GRECE, Éléments. Soucieux d’avoir une pratique plus politique, il quitte finalement le secrétariat général du GRECE en 1984.

VIAL et le FN

Il adhère au Front national en 1988. Deux ans plus tard, il se retrouve membre du comité central et du conseil scientifique. Il représente au sein du FN, tout au long des années 1990, la Nouvelle Droite en général et le courant néo-païen en particulier. Localement, il s’est implanté à Villeurbanne, faisant jusqu’à 21,5% aux législatives de 1997 ; il est élu vice-président FN de la commission culturelle du conseil régional de Rhône-Alpes. Suspendu le 7 décembre 1998 par Le Pen pour "trahison", il fait partie de ceux qui furent traités de "racistes" par les fidèles de Le Pen lors du congrès de Marignane, en janvier 1999.

Vial et le MNR

Vial fut donc un acteur incontournable de la scission du FN en 1998. Mais assez vite, il émet des réserves sur les chances de succès du MNR aux élections. Ainsi, aux municipales 2001, il avoua qu’il ne resterait pas au MNR "pour faire de la figuration". Mais des questions plus politiques séparent Vial. Ainsi, la position mégrétiste sur la question corse, très "républicaine", a fait dresser les rares cheveux de la tête chauve du défenseur des "cultures enracinées". Par ailleurs, les positions ethnicistes de Vial n’étant pas compatibles avec la recherche de respectabilité de Mégret. Aussi leur association était-elle surtout de circonstance : Vial apportait du sang neuf à Mégret, qui lui proposait en échange un espace politique.

Terre & Peuple

"Les choses sont en fait très simples : d’un côté, une idéologie mondialiste, universaliste, cosmopolite ; de l’autre, une conception du monde enracinée, communautaire, populaire." (Lettre de Terre & Peuple, n°1). Voilà pour la vision du monde de l’association "culturelle"fondée par Pierre Vial en 1995. Au programme : des randonnées, des conférences, des colloques, des bouffes et des veillées au coin du feu… "marcher ensemble, apprendre ensemble, chanter ensemble est un solide ciment" déclare-t-il sans rire. Derrière ces pratiques en apparence inoffensives se cache un projet nettement plus politique : "Il faut, pour mener efficacement la guerre culturelle, être conscient des enjeux qu’elle représente (…) puis acquérir des méthodes de travail pour être de bons soldats politiques, agissant sur un front, le front culturel." (Lettre n°3). Si certains jeunes radicaux reprochent à Vial d’appeler les nationalistes à prendre les armes sans jamais donner suite, le personnage semble conserver un certain charisme auprès des militants, à qui il propose une dimension mythique et glorieuse à leur quotidien nationaliste en réalité bien morose. Esbé

Condamnation de membres d’unité radicale

Le vendredi 19 octobre soit presque un an après , 3 militants d’unité radicale étaient poursuivis au tribunal correctionnel de Nancy pour "provocation à la discrimination nationale, raciale, religieuse..." lors d’une manifestation qui avait regroupé une trentaine de nazillons (en provenance de Lorraine et d’Alsace). Cette manifestation fut déclarée en préfecture autour des thèmes : "liberté d’expression pour les nationalistes" et "antimondialisation".
Quatre plaintes furent déposées contre X, le 8 décembre 2000 par la LICRA, la Ligue des droits de l’homme, Ras l’front et l’Association culturelle juive. Les demandes de poursuite se feront autour des slogans entendus lors de ce rassemblement : "liberté d’expression, rembourser Faurisson", "Europe jeunesse révolution","La France aux français", "terroristes à mort, immigrés dehors".
L’’enquête de la police aboutira à Pierre Catherinot (qui avait déclaré la manifestation en prefecture), Julien Chivoret (éditeur de Culturation et membre d’unité radicale) et Clément Cuny (militant très connu sur Nancy, membre d’UR et ancien responsable du Fnj et de renouveau étudiant...).

Au final, le parquet ne reconnaîtra que les poursuites autour du dernier slogan comme recevables. L’avocate des parties civiles démontrera pourtant brillement que les autres slogans étaient tout aussi condamnables et qu’il existe même des jurisprudences pour certains. "La France aux français" par exemple a été reconnu comme préjuciable par le tribunal de Grenoble.
Les 3 prévenus jouent directement dans le registre des pauvres victimes qui ont juste voulu organiser un rassemblement spontané. Seul Cuny reconnaitra des sympathies pour UR, alors que les 2 autres nieront toute appartenance à un groupe. Ils seront trahis par un numéro de portable figurant sur les tracts et autocollants d’UR, qui fut reconnu comme ayant appartenu à Cuny puis à Chivoret.
Pour en revenir au fond du débat, la position des 3 accusés est floue et souvent contradictoire (surtout au niveau des dépositions à la police). Chivoret prétend n’avoir dit que "terroristes à mort" (sous prétexte qu’il se savait surveillé et qu’il pouvait être poursuivi par la justice). Cuny prétend avoir dit ces slogans mais en marquant une séparation et "avec deux idées" ! Cathérinot est le plus confus. Il déclare une première fois à la police avoir dit le slogan sans séparation mais avec deux pensées différentes, puis se rétractera et avouera l’avoir dit mais en distinguant aussi les deux parties et les deux idées. Les 2 avocatEs de la partie civile dessinent parfaitement le climat qui règne sur Nancy depuis 98 avec la reformation du GUD, avec la montée en puissance des actes de violence (agression de Maurice Rajfus, agression d’un militant de l’unef-id, les différentes descentes musclées sur les facs...) ainsi que le caractère ouvertement xénophobe, national-socialiste, révisionniste de leur manifestation et la responsabilité des 3 prévenus dans l’organisation de celle-ci.

Les avocats des fafs s’engageront tout d’abord dans une défense individuelle de leur client. Cathérinot passe pour "un jeune qui n’a pas fini sa crise d’adolescence". Cuny pour un petit étudiant issu d’une bonne famille nancéene (son cher papa fut candidat FN et gérant d’une librairie régionaliste, qui s’illustra entre autre dans l’organisation et la diffusion d’une billeterie d’un concert RIF en 98) déja beaucoup "embêtée" par des méchants gauchistes. Chivoret tente le même registre du pauvre petit gars qui a dû arrêter ses études et qui essuie régulierement des insultes sur son lieu de travail pour son appartenance à l’extrême-droite.
Ensuite nous aurons droit à une défense classique de la part des avocats des prévenus sur le problème de l’incitation à la haine raciale, position de nombreuses fois défendue par le FN lors de ces nombreux procès. Ils prétendront bien-sûr que leurs clients n’ont rien à faire ici, que c’est une cabale, une véritable "chasse aux sorcières". Puis ce fut l’habituel discours de banalisation du racisme, "car après tout 60% des françaisES sont racistes, on ne poursuit pas pour autant 60% des françaisES". Puis le grand classique de l’antifrance ! : "Et ces pauvres policiers qui essuient quotidiennement des pluies d’insultes racistes par ces jeunes de banlieue" qui eux ne sont pas poursuiviEs par la justice...

Le procureur déclare refuser de rentrer dans le terrain politique, mais reconnait qu’"il y a assez d’éléments objectifs dans les dossiers" et qu’une limite assez dangereuse a été franchie lors de cette manifestation. Il demande 5000 francs d’amendes et une suppression de 5 ans des droits civiques. Les parties civiles demandent 10000fr de dommages et intérêts. Le verdict est pour le 16 novembre .
A savoir que les nationalistes d’UR avait appelé à un rassemblement de soutien devant le tribunal et ils ne furent finalement qu’une petite dizaine (famille+2boneheads propres sur eux !!!). Nous avons vainement tenté de mobiliser en réaction et nous tenterons de remobiliser pour le verdict. A suivre...

Scalp Nancy


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